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  • Le premier duc d'empire était Alsacien

    Lefebvre.jpgFrançois-Joseph Lefèbvre est né le 25 octobre 1755 à Rouffach.

    Les différentes biographies divergent sur le métier de son père : ancien hussard, garde-champêtre, gardien des portes de la ville, meunier, aubergiste… Elles ne s’accordent que sur un point : il décède alors que François-Joseph n’a que huit ans. Sa mère se remarie et le garçon est alors élevé par son oncle, l’abbé Jean-Christophe Lefèbvre, curé de Guémar, qui le prépare à entrer au séminaire. Mais le 10 septembre 1773, Lefèbvre s’engage dans les Gardes-Françaises. Le 28 juin 1782, il est promu sergent. Le 1er mars 1783, il épouse à Montmartre une jeune blanchisseuse, installée à Paris et originaire de la vallée de Saint-Amarin, Catherine Hubscher, celle-là même qui inspirera à Victorien Sardou le personnage de Madame Sans-Gêne.

    Le 9 avril 1788, Lefèbvre est promu premier sergent, puis, le 1er septembre 1789, lieutenant instructeur dans la Garde Nationale. Le 1er janvier 1792, il est affecté au 13e bataillon d’infanterie légère avec le grade de capitaine. Le 3 septembre 1793, il est promu adjudant général, chef de bataillon (colonel), puis, le 2 décembre suivant, général de brigade à l’Armée de la Moselle sous le commandement de Hoche. Un mois plus tard, le 10 janvier 1794, il devient général de division. Il est alors de toutes les grandes batailles dans le nord et l’est et est le premier des généraux français à franchir le Rhin à la tête de ses troupes. Le 13 mars 1798, il est nommé gouverneur de la forteresse de Mayence.

    Grièvement blessé à Pfullendorf, le 21 mars 1799, il est contraint de quitter le front. Il revient à Paris dont il est nommé gouverneur militaire. Ce poste lui permet de jouer un rôle essentiel lors du coup d’état du 18 brumaire, ce qui lui vaudra d’être nommé sénateur le 1er avril 1800. Le 19 mai 1804, il est élevé au rang de Maréchal de l’Empire mais ne retrouve un commandement que l’année suivante. C’est à la tête du 10ème corps de la Grande Armée qu’il va une nouvelle fois se distinguer en prenant Dantzig ce qui lui vaudra d’être le premier duc d’Empire créé par Napoléon.
    Le nouveau duc de Dantzig participera encore aux campagnes d’Espagne, de Bavière et de Russie.

    Après l’abdication de Napoléon, il vote la déchéance de l’empereur au Sénat et est fait pair de France par Louis XVIII, le 4 juin 1814. Il se rallie à Napoléon lors des Cent-Jours ce qui lui vaudra d’être déchu de son titre de Pair de France qu’il recupère le 5 mars 1819. Retiré de la vie militaire, il se consacre alors à la ville de Pontault-Combault dont il était maire depuis 1813 et où il possédait un château.

    Il décède dans son hôtel parisien le 14 septembre 1820.

    Il est inhumé au cimetière du Père Lachaise. Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe et il a sa statue sur la façade nord du Louvre, rue de Rivoli.

  • Jean-Pierre Clause, l'inventeur du foie gras de Strasbourg

    terrine2.jpgEn le classant parmi les Alsaciens célèbres, j'avoue "pousser un peu le bouchon" : Jean-Pierre Clause était Mosellan. Mais après tout, les liens entre Alsaciens et Mosellans sont étroits, nous pouvons donc "l'assimiler" et c'est à Strasbourg qu'il a créé son fameux pâté !

    Jean-Pierre Clause est né le 24 octobre 1757 à Dieuze en Moselle où son père Sébastien, est tonnelier. Il débute très jeune son apprentissage en cuisine, d’abord à Evreux (ce qui explique que, dans certains textes, il est considéré comme Normand), puis à Paris, avec son oncle, au service du comte d’Artois. A 21 ans, il rejoint son frère aîné, pâtissier, à Strasbourg et entre au service du marquis de Contades, maréchal de France et gouverneur militaire d’Alsace.

    C’est là, entre 1779 et 1783, qu’il créa le pâté de foie gras qui allait le rendre célèbre : une croûte de pâte garnie de foies gras entiers, d’une farce de veau et de lard finement hachés. Le succès fut tel que le maréchal fit porter un pâté au roi, à Versailles !

    Dans sa “Physiologie du goût“, Brillat-Savarin décrit l’effet produit par ce pâté sur les convives de ce qu’il appelle “un dîner de gourmands de qualité“ : «…toutes les conversations cessèrent par la plénitude des coeurs… et quand les assiettes de distribution eurent passé, je vis se succéder, tour à tour, sur les physionomies, le feu du désir, l’extase de la jouissance, le repos parfait de la béatitude.»

    Le 10 février 1784, Clause épouse Marie-Anne Maring, veuve d’un pâtissier qui avait une boutique au 3 rue du Marché-aux-Chevaux (qui allait peu après devenir le 18 rue de la Mésange, ce qui correspond au 15 de la même rue de nos jours !). Le 28 février 1784, après avoir obtenu son brevet de maîtrise, il s’inscrit à la “Tribu des pâtissiers“ et reprend la boutique où il vend, entre autres, son fameux pâté.

    En 1790, Nicolas-Francois Doyen, cuisinier du président du Parlement de Bordeaux vient travailler avec Clause. C’est lui qui aura l’idée d’ajouter, au fameux pâté, un produit de son terroir : la truffe. Et, lorsque deux ans plus tard, il s'installe à son compte, il commercialise le “pâté de foie gras de Strasbourg aux truffes du Périgord“.

    Clause décède le 21 novembre 1827. Sa boutique est reprise par un dénommé Fritsch qui la cédera, vers 1846, à un neveu de Clause, J. Jehl, qui la transfère 3 rue du Dôme.

  • Marie-Joseph Erb

    Erb.jpgMarie-Joseph Erb est né le 23 octobre 1858 à Strasbourg

    Il fait ses études à l’Institut Belley-Mougel à Strasbourg. Son père, directeur de l’Ecole Normale Saint-Jean à Strasbourg et organiste, remarque très tôt les dons musicaux de son fils et l’emmène assister au fameux concert du 22 juin 1863 au cours du quel Berlioz dirige son “Enfance du Christ“ (une salle provisoire de 8 000 places avait été spécialement construite place Kléber).

    De 1874 à 1880, Erb étudie la musique et le chant à l’Ecole Niedermeyer à Paris. Il y a pour maîtres Camile Saint-Saëns, Gabriel Fauré et Charles-Marie Widor. 

    Il rentre à Strasbourg en 1880 et donne de nombreux récitals de piano et d’orgue en Alsace et en Suisse. En 1882, il fonde, avec l’abbé Charles Hamm, la Société alsacienne de musique religieuse, qui deviendra l’Association Sainte-Cécile, puis l’Union Sainte Cécile. A partir de 1882, il publie ses premières compositions, puis, en 1883, il est nommé organiste à Saint-Georges à Sélestat.

    Au cours de l’été 1884, il rencontre Franz Liszt à Eisenach. Celui-ci l’invite a se perfectionner auprès de lui à Weimar.

    En 1884, il est nommé organiste à Saint-Jean. En 1910, Hans Pfitzner lui confie la direction des classes d’orgue et de composition du Conservatoire de Strasbourg. De 1919 à 1937, il sera en charge des classes supérieures de piano et de théorie musicale.

    Début 1943, il connaît de graves problèmes de santé (décollement de la rétine, grippe, pneumonie…). Il part en convalescence à Andlau ou il décède le 9 juillet 1944.

    Marie-Joseph Erb était un compositeur prolifique dont les oeuvres étaient régulièrement jouées.