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D'r Elsass blog fum Ernest-Emile

  • Général Jean Rapp

    Il y a quelques jours j’évoquais l’amiral Bruat, dont la statue (due à Bartholdi) se dresse au centre du Champ de Mars. Elle est également au milieu d’un axe qui part de l’escalier d’honneur de la Préfecture, traverse le parc et la place adjacente pour aboutir à une autre statue, également de Bartholdi (mais toute les statues de Colmar ne sont-elles pas de Bartholdi, si l’on excepte celle du parc du château d’eau qui représente... Bartholdi ?). Une statue qui représente un autre militaire de l’Empire, natif de Colmar, qui donne son nom à la place, le général Rapp.

    Rapp.JPGJean Rapp est né à Colmar le 27 avril 1771 dans la maison attenante au Koifhus. Son père, fabricant de boutons, avait également une charge municipale et dirigeait un bureau de douane (pour les non-colmariens, le Koifhus est également appelé Ancienne Douane). Ses parents, tous les deux issus de vieilles familles bourgeoises et luthériennes, souhaitent en faire un pasteur. Il suit donc de solides études secondaires. Mais, le jeune homme, que les témoins de l’époque décrivent comme grand, robuste et doté d’une force peu commune, est d’un tempérament bagarreur peu en rapport avec une carrière ecclésiastique. Deux de ses oncles servent dans l’armée (et un de ses cousins n’est autre quel le futur général Kessel), c’est dans cette voix qu’il choisit de s’engager et, à un mois de son dix-septième anniversaire, il rejoint un régiment de cavalerie stationné près de Colmar, les Chasseurs des Cévennes (qui, la même année, deviendra les Chasseurs de Bretagne puis, en 1791, le 10e Régiment de Chasseurs à cheval).

    Son tempérament le porte à s’exposer et il sera blessé à plusieurs reprises (une constante dans la vie de Rapp qui, en fin de carrière, détiendra le “record“ de blessures pour un général !). En 1791, il est nommé brigadier-fourrier, puis, en ans plus tard, maréchal des logis. L’année suivante il est promu sous-lieutenant, puis lieutenant. En 1796 il est affecté comme aide de camp auprès du général Desaix avec lequel il participe à la défense du fort de Kehl, puis  la campagne d’Italie (en tant que capitaine) et à celle d’Egypte où il sera promu chef d’escadron puis, quelques mois plus tard chef de brigade (c’est-à-dire colonel).

    En mars 1800, lors de son retour en France, son navire tombe aux mains des Anglais et il est fait prisonnier. Libéré en avril, il rejoint l’armée d’Italie. Desaix meurt à Marengo et Rapp devient alors l’aide de camp de Bonaparte, un titre qu’il conservera jusqu’en 1814. Entre 1800 et 1803, il effectue de nombreuses missions, tant en France qu’à l’étranger, parmi lesquelles, entre autres, l’organisation de l’escadron des Mamelouks dont il assure également le commandement. En 1803, il est nommé général de brigade. Après quelques missions d’inspection en Allemagne, il prend le commandement de la 5e division à Strasbourg. Deux ans plus tard, il revient sur le champ de bataille et se distingue à Austerlitz en mettant en déroute la cavalerie russe avec ses Mamelouks. Cela lui vaudra une nouvelle blessure, une citation et une promotion au grade de général de division. Il s’illustre encore lors de la campagne de Pologne et est nommé gouverneur de Thorn, puis, en 1807, de Dantzig (aujourd’hui Gdandsk) où il remplace un autre Alsacien, le maréchal Lefèbvre (originaire de Rouffach, fait duc de Dantzig par Napoléon après la prise de la place). En 1809, l’empereur le fait comte. Rapp rejoint alors l’armée d’Autriche et jouera un rôle décisif dans la bataille d’Essling.

    Autre moment décisif dans la carrière de Jean Rapp, le 12 octobre 1809. Il est avec l’empereur à Schönbrunn, quand il repère un jeune homme qui prétend vouloir faire signer une pétition à Napoléon. Son attitude éveille les soupçons de Rapp qui le fait arrêter et, comme il parle allemand, l’interroge lui-même. Le prisonnier, Friedrich Staps, avoue rapidement son intention de tuer Napoléon. Lorsque ce dernier demande à l’interroger lui-même, c’est encore Rapp qui sert d’interprète. C’est cette tentative d’assassinat qui fait prendre conscience à Napoléon qu’il lui faut un héritier et entraînera la répudiation de l’impératrice Joséphine. Et là encore intervient une personnalité locale, Charles-Louis Schulmeister, chargé d’établir si Staps avait agit seul ou dans le cadre d’un complot.

    Rapp.jpgAprès un court séjour à Paris, Rapp reprend son commandement à Dantzig, qu’il abandonnera quelque temps pour participer à la campagne de Russie où il se distinguera, une fois de plus, en couvrant la retraite de la Grande Armée sur la Bérézina. Il y gagnera sa vingt-quatrième blessure ! De retour à Dantzig, il subira près d’un an de siège à l’issue duquel il est fait prisonnier. Il rentre à Paris, en juillet 1814, où il est reçu avec les honneurs par Louis XVIII qui le fait chevalier de Saint-Louis et lui décerne le Grand-Cordon de la Légion d’honneur. Le 1er mars 1815, Napoléon débarque à Golfe-Juan. Rapp se voit confier le commandement du 2ème corps avec pour mission d’arrêter Napoléon, mais ses hommes refusent de combattre. Après une entrevue avec l’empereur, il se rallie à lui et est nommé à la tête de l’armée du Rhin et de la 5ème division. Il s’installe à Strasbourg. Le 13 juin, il est élu représentant à la Chambre des Cent-Jours par le grand collège du Haut-Rhin (avec 95 voix sur 121 votants) et, le 2 juin, il est fait pair de France. Après un bref retour sur le champ de bataille, il se replie sur Strasbourg, après Waterloo, et défendra la ville jusqu’en juillet face aux alliés pour conserver l’Alsace à la France. Menacé par la réaction royaliste, Rapp se retire au château de Wildenstein, de l’autre côté de la frontière, dans  le canton d’Argovie en Suisse, en septembre 1815. En janvier de l’année suivante, il épouse en seconde noce (il avait déjà été marié et avait divorcé) Albertine-Charlotte, baronne de Rothberg-Coligny, héritière du château de Rheinweiller (non loin des frontières allemande et suisse) qu’il rachète et restaure.

    En 1817, il rentre à Paris. Le 22 juillet 1818, il est mis en disponibilité par ordonnance royale, puis nommé pair de France (pour la seconde fois) le 5 mars 1819, et premier chambellan le 26 novembre 1820.

    Il se retire à Rheinweiller où il meurt d’un cancer le 8 novembre 1821. Son corps est rapatrié à Colmar et enterré au cimetière du Ladhof.

    Grand-officier de la Légion d’honneur, chevalier de l’Ordre de la Couronne de Fer, grand-croix des ordres du Lion de Bavière, du Mérite militaire de Maximilien-Joseph, de l’ordre de la Fidélité de Bade, de l’ordre des Deux-Siciles et l’ordre de la Réunion, chevalier puis commandeur (à titre posthume) de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis, Jean Rapp est l’un des militaires les plus décorés de son temps.

  • 26 avril 1792, création de la Marseillaise à Strasbourg

    L’histoire

    Strasbourg, 1792. Le Baron de Dietrich, maire de Strasbourg, tient salon. Parmi les habitués, le capitaine Rouget de Lisle, affecté au bataillon “Les enfants de la Patrie“. Le 25 avril, un courrier annonce la déclaration de guerre faite 5 jours plus tôt au roi de Bohème et de Hongrie. Selon la légende, le baron aurait demandé au capitaine, compositeur à ses heures : «Mais vous, monsieur de Lisle .. trouvez un beau chant pour ce peuple soldat qui surgit de toutes parts à l’appel de la patrie en danger et vous aurez bien mérité de la Nation»

    Or ce même jour, Rouget de Lisle avait vu une affiche placardée sur les murs de Strasbourg par la Société des Amis de la Constitution :
    “Aux armes, citoyens ! L’étendard de la guerre est déployé ! Le signal est sonné ! Aux armes ! Il faut combattre, vaincre, ou mourir.
    Aux armes, citoyens ! Si nous persistons à être libres, toutes les puissances de l’Europe verront échouer leurs sinistres complots. Qu’ils tremblent donc, ces despotes couronnés ! L’éclat de la Liberté luira pour tous les hommes. Vous vous montrerez dignes enfants de la Liberté, courez à la Victoire, dissipez les armées des despotes !
    Marchons ! Soyons libres jusqu’au dernier soupir et que nos vœux soient constamment pour la félicité de la patrie et le bonheur de tout le genre humain !“

    Ce texte lui servira de point de départ pour les paroles.

    Pour la musique, c’est une autre histoire.

    la Marseillaise.jpg

    La polémique

    Selon certains musicologues, la mélodie serait en fait due à Ignace Pleyel, compositeur autrichien, ami de Rouget de Lisle, qui avait déjà mis en musique quelques-uns de ses textes et qui fut pendant 10 ans maître de chapelle à la cathédrale de Strasbourg et, à ce titre, un habitué des salons du maire De Dietrich.

    D’autres ont constaté des similitudes avec le concerto pour clavecin en mi-bémol majeur de Carl Philippe Emmanuel Bach, avec le concerto pour piano en fa majeur de Mozart, avec le credo de la Missa Solemnis du compositeur allemand Holzbauer.

    Une autre version est proposée sur Wikipedia : “L’origine de la musique est plus discutée, puisqu’elle n’est pas signée (contrairement aux autres compositions de Rouget de Lisle), et qu’elle semble trop complexe pour avoir été écrite par lui, qui n’était pas un grand musicien. Elle a été composée par Jean-Baptiste Grisons (1746-1815), maître de chapelle à Saint-Omer dans son oratorio Esther (1775). À l’écoute, l’inspiration ne fait aucun doute.“ L'auteur de l'article, bien qu'il semble particulièrement sûr de lui, est l'un des très rares partisans de cette thèse !

    Le nom du compositeur strasbourgeois Jean-Frédéric Edelmann (5 mai 1749 - 17 juillet 1794) a également été évoqué. Son ami le baron de Dietrich, devenu maire de Strasbourg, lui avait commandé un hymne pour la Fête de la Fédération. Les liens qui unissaient les deux hommes pourraient être un argument en faveur de cette thèse, sans un événement qui allait provoquer une profonde divergence entre eux : l’arrestation de Louis XVI à Varennes. Edelmann est Jacobin (il présidera le club des Jacobins de Strasbourg) et de Dietrich, monarchiste constitutionnel. Cette séparation est intervenue l’année précédant la composition de la Marseillaise.

    La version la plus crédible reste bien celle l’attribuant à Pleyel, confirmée par une lettre de Rouget de Lisle à sa famille, lettre dans laquelle il annonce avoir reçu commande d’un hymne de la part du maire de Strasbourg et s’être adressé, pour ce faire, à son ami Pleyel. Alors pourquoi celui-ci n’en a-t-il pas revendiqué la paternité ? Peut-être parce que nous sommes alors en pleine période révolutionnaire et qu’il était autrichien… Il valait mieux en laisser la paternité à un républicain patenté !
    A l’appui de cette version, plusieurs témoignages. Ainsi, Hubert d’Andlau, actuel propriétaire du château d’Ittenwiller, alors propriété de Pleyel, raconte : « Rouget de L’Isle savait manier la plume pour créer des vers de mirliton. Mais ses connaissances en musique étaient sans doute précaires. Aussi décida-t-il de rendre visite à son ami Pleyel à Ittenwiller afin de lui demander son aide. Ittenwiller est sans doute le vrai berceau de la Marseillaise. Mon père aimait raconter cette histoire en concluant : Je ne peux pas le prouver, mais personne ne peut prouver le contraire ! ».
    Pleyel, jusque-là suspecté de sympathies royalistes allait rapidement être complètement réhabilité et même obtenir la nationalité française (Edelmann, lui sera guillotiné) ! Quant à l'argument principal des opposants à la thèse Pleyel, l'absence de ce dernier (il était à Londres à cette période), elle ne tient pas face aux usages de l'époque qui consistait, souvent, à "plaquer" un texte sur une mélodie existante : celle-ci pouvait tout à fait avoir été composée quelque temps plus tôt (Pleyel et Rouget de L'Isle avait déjà collaboré).

    Le couplet des enfants aurait été ajouté en octobre 1792 par l’abbé Pessonneaux à l’occasion d’une fête donnée à Vienne dans l’Isère en l’honneur des Marseillais se rendant à Paris (d'autres versions parlent de la Fête de la Fédération).

    Contrairement à la légende (et au célèbre tableau d’Isidore Pils, ci-dessus), ce n’est pas Rouget de Lisle qui en a donné la première audition, mais le baron de Dietrich lui-même qui avait, paraît-il, une assez jolie voix de ténor, accompagné au clavecin par la baronne.

     

    Son évolution

    En 1792, François-Joseph Gossec orchestre la Marseillaise et l’intègre à “Offrande à la liberté“. Puis c’est Méhul, en 1795, chargé d’arranger pour plusieurs voix la musique, qui introduit des changements qui ont subsisté.

    En 1830, Berlioz en donne sa version. En 1887, une commission musicale, nommée par le Général Boulanger et présidée par le compositeur Ambroise Thomas, a pour mission de transformer la Marseillaise en marche militaire.

    En 1974, le président Giscard d’Estaing demande qu’elle soit réarrangée d’après les partitions anciennes et harmonisée avec un rythme plus proche de l’original, moins martial, plus dans l’esprit d’un hymne.

    Retour en arrière, en 1981 : à la demande du président Mitterrand, le rythme “traditionnel“, plus rapide, est rétabli.

    Pour ma part, et bien que je n’ai aucune compétence particulière en la matière, je suis partisan d’un rythme plus lent. A ceux qui objectent que le “Chant de guerre pour l’armée du Rhin“ est bien une marche et que le rythme rapide est donc plus adapté, je répondrai sur deux points : la version originale, chant accompagné au clavecin, ne permet pas un rythme très martial et, d’autre part, si l’on se réfère aux marches datant de cette époque et encore régulièrement interprétées (la Marche Consulaire, par exemple), leur rythme est beaucoup plus lent que celui des marches plus récentes.

    Enfin, tout simplement, quel intérêt y aurait-il eut à créer une commission pour transformer la Marseillaise en marche si tel avait déjà été le cas ?

    Quoi qu’il en soit, la Marseillaise est l’un des rares hymnes connus dans le monde entier.

     

     

  • Théophile Bader, fondateur des Galeries Lafayette

    Bader.jpgThéophile Bader est né le 24 avril 1864 à Dambach-la-Ville dans une famille de petits commerçants juifs. En 1870, ses parents, profondément attachés à la France, le place comme interne au lycée de Belfort. C’est un élève brillant, particulièrement doué en mathématiques, qui obtient tous les prix de sa classe. Il poursuit des études universitaires à Paris, puis se lance dans les affaires.

    Le 13 décembre 1893, avec son cousin Alphonse Kahn, Théophile Bader ouvre un magasin de nouveautés dans une petite mercerie (70m2) située à l’angle de la rue La Fayette et de la rue de la Chaussée d’Antin. L’emplacement, à proximité de l’Opéra, des grands boulevards et de la toute nouvelle gare Saint-Lazare, est idéal. La configuration du magasin (la circulation s’effectue dans des allées entre les rayons) et son emplacement vont lui donner son nom, “Galeries Lafayette“. Le succès est immédiat et l’agrandissement devient nécessaire. C’est ainsi qu’en 1896, la société achète la totalité de l’immeuble du 1 rue La Fayette puis, en 1905, des immeubles du boulevard Haussmann (les 38, 40 et 42) et de la rue de la Chaussée d’Antin (le 15).
    En 1909, un autre Alsacien, que Bader connaît bien, Ernest Wertheimer (originaire d’Obernai) qui est à la tête des “Cosmétiques Bourjois“, lui accorde un prêt pour l'acquisition du 23 de la rue de la Chaussée d'Antin.

    Théophile Bader confie l’agencement de ce vaste ensemble à un célèbre architecte de l’époque (un prix de Rome) Georges Chedanne, puis à l’élève de celui-ci, Ferdinand Chanut, qui crée la fameuse coupole. Le concept voulu par Bader est un “bazar de grand luxe dont l’abondance et le luxe des marchandises tourneraient la tête aux clientes“.

    Le nouveau magasin est inauguré en d’octobre 1912. Il se distingue par le raffinement de son intérieur avec ses balcons et sa coupole de style byzantin constituée de dix faisceaux de vitraux peints, enserrés dans une armature métallique richement sculptée de motifs floraux. Et c’est Louis Majorelle qui conçoit les balustres des étages inférieurs et la rampe d’escalier. Sur 5 étages, ce sont 96 rayons qui présentent leurs nouveautés. On y trouve aussi un salon de thé, une bibliothèque, un salon de coiffure et une terrasse qui offre une vue unique sur Paris et sa nouvelle Tour Eiffel. Une grande importance est accordée aux vitrines qui doivent éveiller toutes les envies et tous les désirs.

    Bader est un visionnaire : lorsque la Société anonyme des Galeries Lafayette est créée le 1er septembre 1899, elle possède déjà ses propres ateliers de fabrication et de confection (Société Parisienne de Confection). Il crée également une crèche pour les enfants des employées, une caisse de secours (1899) et une caisse de retraite (1909). Il est l’un des premiers à vendre, dans son grand magasin, du prêt-à-porter, copie de modèles haute-couture. Sur la façade de la rue La Fayette, il fait poser un calicot : “Les Galeries Lafayette, maison vendant le meilleur marché de tout Paris“. Il diversifie aussi son offre en ajoutant de nouveaux rayons comme la confection pour homme, l’ameublement, les jouets, les arts de la table…

    En 1932, il créé une chaîne de magasins de moyenne surface proposant des produits utilitaires et de consommation courante à des prix très bas. Le premier “Monoprix“ ouvre à Rouen. En 1939, il y en aura 23 dans toute la France.

    En 1935, suite à une grave maladie, Théophile Bader délègue la direction effective des Galeries et de toutes leurs succursales à ses deux gendres, Raoul Meyer et Max Heilbronn.

    En 1940, victime de la politique d’arayanisation Théophile Bader, Raoul Meyer, Max Heilbronn, les administrateurs du magasin ainsi que 129 employés juifs sont contraints de démissionner. Les familles Bader, Meyer et Heilbronn sont dépossédées de leurs biens. Raoul Meyer et Max Heilbronn rejoignent la Résistance. Heilbronn, auteur du plan de destruction des installations ferroviaires au moment du débarquement allié en France, sera arrêté en 1944 et déporté au Struthof, puis à Buchenwald.

    Théophile Bader meurt le 16 mars 1942 à Paris.

    Le 20 septembre 1944, les Galeries Lafayette sont rendues à Raoul Meyer (qui a activement participé à la libération de Paris). Il sera rejoint à leur tête par Max Heilbronn, rentré de Buchenwald en avril 1945.

    Aujourd’hui, la présidence du directoire du Groupe Galeries Lafayette est assurée par Ginette Moulin, fille de Max Heilbronn et donc petite-fille de Théophile Bader.

     

    Théophile Bader n’a jamais oublié ses origines : en 1930, il fournit gratuitement des tissus pour le renouvellement des uniformes de la fanfare municipale de Dambach et en 1937, il invite, à ses frais, les musiciens à Paris.

     

    En août 1923, à Deauville, Théophile Bader présente une couturière en vogue à Ernest Wertheimer. Il la connaît depuis longtemps : sa première boutique était située rue Cambon et c’est aux Galeries Lafayette qu’elle achetait les formes pour créer ses chapeaux. Elle vient de passer commande d’un parfum et, parmi les échantillons présentés, elle a choisi le cinquième. Elle l’a donc, tout simplement, baptisé “n°5“. Elle s’appelle Gabrielle Chanel, on la surnomme Coco et depuis une dizaine d'années, elle révolutionne la mode féminine. Wertheimer, propriétaire des produits de beauté “Bourjois“ est l’homme idéal pour en assurer la production et la commercialisation. Il prend donc 70% du capital de la nouvelle société des Parfums Chanel.