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Même s'il n'a fait qu'un cours séjour à Strasbourg, cette personnalité exceptionnelle a toute sa place ici.
Ignacy Paderewski est né le 18 novembre 1860 à Kurylowka en Pologne. A 12 ans, il commence ses études de piano au conservatoire de Varsovie, puis se rend à Berlin et Vienne pour étudier la composition.
En 1885, il s’installe à Strasbourg et devient professeur au conservatoire, puis entame une carrière internationale de concertiste. Pianiste virtuose, il triomphe sur les plus grandes scènes : lors de l’un de ses concerts parisiens (en présence de Tchaïkovski), il aura plus d’une heure de rappels !
Jusque là, rien de bien original. C’est en 1910 qu’il commence à s’impliquer dans la vie de son pays en participant au financement d’une salle de concert à Varsovie, d’une statue de Chopin (érigée à l’occasion de son centenaire), d’une statue de Ladisals II (pour célébrer le 500e anniversaire de la victoire sur les chevaliers teutoniques)…
En 1914, il fonde le “Comité central de secours pour les victime de guerre en Pologne“. En 1917, il rédige un mémoire sur une Pologne libre et indépendante qu’il remet au président américain Wilson. La même année, il devient représentant aux Etats-Unis du Comité national polonais (le gouvernement provisoire en exil) tout en organisant les bataillons de volontaires polonais combattant sur le front français.
Le 27 décembre 1918, il se rend à Poznan, toujours occupée par les allemands, et provoque une insurrection populaire.
En janvier 1919, il est nommé Premier Ministre et Ministre des Affaires Etrangères de Pologne. C’est ainsi qu’il dirigera la délégation polonaise lors de la signature du Traité de Versailles. Il quitte ses fonction en décembre de la même année, mais reste très actif en tant que diplomate, notamment à la tête de la délégation polonaise à la Société des Nations.
En 1922, il reprend le cours de sa carrière de pianiste et de compositeur.
En 1936, il fonde un mouvement politique dont l’objectif est de rétablir la démocratie en Pologne.
En décembre 1939, il prend la tête du Conseil national polonais en exil, fonction qu’il occupe jusqu’à sa mort, le 29 juin 1941 à New York. D’abord enterrée au cimetière d’Arlington, sa dépouille est transférée en Pologne où elle est inhumée en la cathédrale Saint-Jean de Varsovie lors de funérailles nationales en 1992.
Jean-Baptiste Weckerlin est né le 9 novembre 1821 à Guebwiller.
Son père, fabricant d’étoffes de coton, mais excellent musicien amateur, pratiquait la musique de chambre avec le chef d’orchestre et compositeur autrichien Charles Kienzl. Ce dernier, arrivé en Alsace en 1825, s’était installé à Guebwiller où il avait fondé une école de musique ainsi qu’un orchestre symphonique, un orchestre d’harmonie et un chœur mixte. C’est lui qui détecte le talent du jeune Jean-Baptiste et, alors qu’il n’a que dix ans, l’intègre dans l’un de ses ensembles. Mais, malgré son talent et sa passion pour la musique, son père le destine à une carrière industrielle et, après ses études secondaires, il l’envoie à Strasbourg suivre les cours de physique et de chimie à l’université et de mécanique auprès du célèbre horloger Schwilgué (le restaurateur de l’horloge astronomique). Il n’en continue pas moins à consacrer son temps libre à la musique.
En dépit du soutient de Kienzl, son père lui coupe les vivres quand il décide d’abandonner ses études pour se consacrer entièrement à la musique. C’est donc sans un sou en poche qu’il débarque à Paris le 25 juin 1843. Pour gagner sa vie, il chante dans les cafés en s’accompagnant à la guitare. C’est ainsi qu’il fait la connaissance du premier violon de l’Opéra qui le fait admettre au Conservatoire dans la classe de chant du ténor Antoine Ponchard, le 8 janvier 1844. Il y suit également des cours d’harmonie et de composition avec Jacques-Fromental Halévy (le compositeur de “La juive“).
En décembre 1847, il présente ses premières romances, mélodies et des duos, chantés par Ponchard, en concert. La même année, il écrit sa symphonie héroïque “Roland“. Il termine ses études en 1849 et commence à enseigner.
La parution de son premier recueil de mélodies lui vaut une certaine reconnaissance du milieu musical et, en 1850, il est nommé directeur du choeur de la Société Sainte-Cécile, poste qu’il occupera jusqu’en 1885.
En 1853, il remporte un grand succès avec l’opéra-comique en un acte “L’organiste dans l’embarras“. Tout en continuant sa carrière de compositeur, il devient archiviste de la “Société des Compositeurs de Musique“ en 1863, puis dirige la bibliothèque du Conservatoire de 1876 à 1909, l’enrichissant de nombreux documents (partitions, collections de lettres et d’autographes, manuscrits…). Il en dresse également un catalogue détaillé.
Weckerlin effectue d’importants travaux de folkloriste, rassemblant et harmonisant des chansons populaires de diverses régions qu'il publie dans une quarantaine de volumes : Chansons populaires des provinces de France avec accompagnement de piano (1860), Chansons populaires de l’Alsace (1883), “Chants des Alpes“ vingt tyroliennes avec accompagnement de piano, “Echos du temps passé“, recueil de chansons, noëls, madrigaux du XIIe au XVIIIe siècle (1853-1855), l’Ancienne Chanson populaire en France : XVIe et XVIIe siècles (1887), Chansons et rondes enfantines des provinces de la France, Chants et chansons populaires du printemps et de l’été…
Dans les années 1890-1910, il compose également sous le pseudonyme de Marc Giroflée.
Il meurt le 20 mai 1910 au Trottberg près de Guebwiller.
Il était aussi un spécialiste reconnu de musique ancienne comme en atteste ces deux extraits du journal musical “Le Ménestrel“ :
"le menu musical était des plus appétissants : jugez-en par ces deux morceaux de la carte du jour : Amaryllis, choeur à quatre voix sans accompagnement, composé par le roi Louis XIII (1620); fragments du Ballet comique de la Royne, composé par Balthazar de Beaujoyeulx, intendant de la musique de Catherine de Médicis, à l’occasion du mariage du duc de Joyeuse (1581) ! Quel dénicheur d’antiquités que ce Weckerlin !"
"M. Weckerlin, le savant bibliothécaire du Conservatoire de Paris, raconte dans le Ménestrel comment Berlioz composa son oratorio de l’Enfance du Christ. On sait que le compositeur rapporte à ce sujet dans ses mémoires une piquante anecdote; il fit exécuter d’abord le chœur des Bergers qu’il attribua à “Pierre Ducré compositeur français du XVIIe siècle“.
Cette énorme mystification fut acceptée sans sourciller par la presse et le public: chacun loua à l’envi, la simplicité, la fraîcheur de ce chœur et personne ne s’avisa de découvrir, sous les formules d’un archaïsme voulu, les procédés très modernes d’un musicien novateur.
M. Weckerlin ne fut pas dupe de la supercherie et nous conte ses impressions avec beaucoup de bonne humeur. «Parmi les protecteurs de notre Société nous avions Mme Guyet-Desfontaines, qui donnait de temps en temps des soirées avec orchestre et chœurs, ce qui ne se voit plus guère de nos jours. On y entendait surtout la musique de Reber et de Berlioz. C’est dans les salons de Mme Guyet-Desfontaines qu’on exécuta d’abord la Fuite en Egypte, fragment d’un mystère de Pierre Ducré, maître de musique à la Sainte-Chapelle en 1679. Il n’y avait que ce qui forme aujourd’hui la deuxième partie de l’Enfance du Christ : ouverture, adieu des bergers et solo de ténor. Quand Seghers m’apporta ce soi-disant mystère, à la première lecture des chœurs je lui dis : « Votre mystère n’a seulement pas vingt ans. » Seghers me fît pschitt, pschitt : Berlioz était au bout de la salle de répétition, causant avec M. de Bez.
1679, c’était l’année où Lully donnait son opéra Bellèrophon, on n’avait qu’à comparer. Berlioz prenait son public pour une huître, ou bien il ne se rendait pas compte lui-même de la musique qu’on faisait alors. A la fin de la répétition, je dis à Seghers : Cela doit être de Berlioz ; nouveau pschitt ! La Société Sainte-Cécile n’exécuta qu’en 1853, 18 décembre, les trois morceaux de la Fuite en Egypte, fragments d’un mystère en style ancien, le solo de tènor chanté par M. Chapron de l’Opéra-Comique. Ce n’est que depuis ce temps-là que Berlioz a complété son œuvre, finalement appelée l’Enfance du Christ."
Weckerlin a entretenu une très importante correspondance avec quelques uns des plus grands noms du milieu musical de son temps : les compositeurs Daniel-François-Esprit Auber, Charles de Bériot, Hector Berlioz, Adrien-Louis Boieldieu, Henri Büsser, Carl Czerny, Léo Delibes, Benjamin Godard, Charles Gounod, Reynaldo Hahn, Fromental Halévy, Jules Massenet, Charles Nuitter, Ernest Reyer, Camille Saint-Saëns, Pablo de Sarasate, Ambroise Thomas, Giuseppe Verdi et Charles Marie Widor, les chanteurs Marietta Alboni, Lucienne Bréval, Gilbert Duprez, Yvette Guilbert, Christine Nilsson et Pauline Viardot, les chefs d’orchestre Edouard Colonne et Charles Lamoureux, les librettistes Jules Barbier et Ludovic Halévy, l’éditeur Antoine de Choudens, le critique Eduard Hanslick, la danseuse Marie Taglioni, mais aussi les écrivains Alexandre Dumas fils, Paul Féval, Henri Murger et Victorien Sardou, l’architecte Charles Garnier, Victor Schoelcher…
Quelques-unes de ses oeuvres lyriques :
“L’organiste dans l’embarras“ opéra-comique en 1 acte sur un livret de Alboize créé au Théâtre Lyrique le 17 mai 1853
“La princesse de Trézibonde“ opérette en 1 acte et 2 tableaux (composée avec Louis, Carlo et Thierry) créée au Théâtre Lyrique le 4 septembre 1853
“Les revenants bretons“ opéra de salon en 1 acte et à quatre personnages sur un livret d’Alfred de Bréhat
“Tout est bien qui finit bien“ opéra de salon en 1 acte et à deux personnages sur un livret de Jules Malherbe d’après Shakespeare créé au palais des Tuileries le 28 février 1856
“Le mariage en poste“ opéra de salon sur un livret de Galoppe d’Onquaire créé en l’hôtel de M. Emile de Girardin, rue Marbeuf, le 10 mai 1857
“L’amour à l’épée“ opéra-comique en 1 acte sur un livret de Galoppe d’Onquaire créé dans les salons de Mme Orfila le 20 décembre 1857
“La laitière de Trianon“ opérette de salon en 1 acte et a deux personnages sur un livret de Galoppe d’Onquaire créé dans les salons de Rossini le 18 décembre 1858
“Le ménétrier de Meudon“ opéra-comique en 3 actes
“Pierrot à Paphos ou la sérénade interrompue“ opéra de salon créé en avril 1859
“Les poèmes de la mer“ ode symphonique sur un texte de Joseph Autran créé au Théâtre Italien le 19 décembre 1860
“Di dreyfach Hochzitt em Bäsathal“ (Les trois noces dans la vallée des balais) opéra-comique (luschtoperettla) en 3 acte sur un livret de Jean Thomas Mangold créé le 17 septembre 1863 à Colmar
“Après Fontenoy ou Manche à manche“ opéra-comique en 1 acte sur un livret de Galoppe d’Onquaire créé au Théâtre-Lyrique le 28 mai 1877
“D’r verhaxt’ Herbst“ luschtoperettla uf Colmarditsch en 4 actes sur un livret de Jean Thomas Mangold créé à Rixheim en 1907
Le concerto pour piano n°1 de Tchaikovski est certainement l'une des œuvres classiques les plus populaires. Mais saviez-vous que c'est un Alsacien qui a suggéré au compositeur les modifications apportées à son œuvre lors de sa seconde édition ?
Edward Dannreuther est né le 4 novembre 1844 à Strasbourg. Il est encore très jeune lorsque ses parents émigrent aux Etats-Unis, où son père créé une manufacture de pianos. En 1859, le jeune Edward revient en Europe pour étudier au conservatoire de Leipzig où il est élève d'Ignaz Moscheles. En 1863, il est engagé pour une série de concerts au Crystal Palace à Londres où il se fera remarquer par ses interprétations de Chopin et Beethoven. Après son mariage, en 1871, il s'installe définitivement en Angleterre et obtiendra la nationalité britannique. Passionné de musique de son temps, il fonde la London Wagner Society en 1872, joue en première audition britannique le concerto pour piano de Grieg (18 avril 1874), puis le premier concerto de Tchaikovsky (11 mars 1876). Pour ce dernier, il écrit au compositeur pour lui suggérer quelques modifications. Le compositeur lui répond (en français) : "Moscou, 18 mars 1876 Monsieur, J'ai reçu votre bonne lettre, ainsi que le programme du concert où vous avez bien voulu honorer de votre magnifique exécution mon œuvre difficile et fatigante. Vous ne sauriez croire, monsieur, combien de joie et de plaisir m'a causé le succès de cette pièce, et vraiment je ne trouve pas les expressions nécessaires pour vous signifier ma vive reconnaissance. Je vous remercie aussi pour les conseils très sages et très pratiques que vous me donnez, et soyez sûr que je les suivrai dès qu'il sera question d'une deuxième édition de mon concerto. Je vous serre cordialement la main et me dis votre dévoué et reconnaissant. P. Tchaikowsky".
En 1895, Dannreuther est nommé professeur de piano au Royal College of Music où il comptera parmi ses élèves le compositeur Hubert Parry, auquel il donnera également des cours de d'analyse et de composition. Parry reconnaîtra l'influence de celui qu'il qualifiait de "wisest and most sympathetic of teachers".
Edward Dannreuther décède à Hastings le 12 février 1905. Ses deux fils serviront dans la marine britannique et finiront leur carrière comme amiral pour l'un et directeur adjoint du service de renseignement naval pour l'autre.
Le concerto pour piano n°1 de Tchaikovski par Alexandеr Malofeev et le prestigieux orchestre du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg sous la direction de Zaurbek Gugkaev.
"Jerusalem" de Sir Hubert Parry, considéré comme le second hymne britannique, qui conclut généralement la fameuse dernière Nuit des Proms.