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Traditions

  • Saint Nicolas

    Saint-Nicolas.jpgSaint Nicolas, encore une belle tradition locale.

    Enfin, locale… C’est vrai, que cette manière de fêter, la veille, avec les mannalas et le chocolat chaud est typique de chez nous, mais la tradition existe ailleurs aussi. Si, en France, la Saint Nicolas est essentiellement fêtée en Lorraine, en Alsace, bien sûr, et dans le Nord, cette coutume est également présente dans la plupart des pays du nord de l’Europe, Allemagne et Belgique compris. Souvent, Saint Nicolas y remplace le Père Noël, peu ou pas présent dans les traditions locales. Pas étonnant, quand on se rappelle que le Père Noël n’est qu’une adaptation américaine de notre saint, dont il en a conservé le nom, Santa Claus. Il y avait bien eu, suite logique de la Réforme, une première "sécularisation" du personnage, en Allemagne, dès 1770 avec l'apparition du "Weyhnachtsmann", substitut du saint pour conserver la tradition des cadeaux. Le personnage allait être popularisé par le poème de Hoffmann von Fallersleben "Morgen kommt der Weihnachtsmann" (1835). 

    Petit rappel historique : ce sont les Hollandais qui fondèrent la Nouvelle Hollande, qui devint rapidement la Nouvelle-Amsterdam, sur l’emplacement actuel de New York. Pour protéger la ville des indiens, le gouverneur général Peter Stuyvesant fera construire le mur qui a donné son nom à Wall Street. Ces Hollandais célébraient Sinter Klaas qui allait être américanisé pour devenir Santa Claus. Alors qu’en Europe les deux fêtes restaient bien distinctes, les américains les rapprochèrent et désormais Saint Nicolas ferait sa tournée le 24 décembre !

    La première description "américanisée" date de 1821. Elle figure dans un poème publié par William Gilley, imprimeur et éditeur à New York. Pour la première fois, il y est fait mention d'un traîneau tiré par 8 rennes (Rudolph, le petit rennes au nez rouge, n'apparaîtra qu'en 1939). En 1822, Clement Clarke Moore, poète et théologien, fils d'évêque, modifie l’image traditionnelle de Saint Nicolas en le débarrassant de ses attributs d’évêque, un peu trop catholique ! Il supprime la crosse et remplace la mitre par un bonnet. Dans son poème "Twas the night before Christmas“ (A Visit from St. Nicholas), il décrit "Son habit de fourrure, ses bottes et son bonnet… un sac plein de jouets. Il avait des joues roses, des fossettes charmantes… une très grande barbe d'un blanc vraiment immaculé…Il avait le visage épanoui, et son ventre tout rond sautait quand il riait, comme un petit ballon" . Il fallut attendre encore une quarantaine d’année pour voir apparaître la première illustration d’un Santa Claus vêtu de son costume rouge à bord de fourrure blanche. Mais l’image définitive d’un Père Noël ventripotent n’apparaîtra qu’en 1931 dans une publicité Coca Cola ! Pendant plus de 30 ans Coca Cola allait utiliser cette image pour booster ses ventes en hiver et imposer ainsi sa vision du personnage. Vous rendez-vous compte que, si les publicitaires de Pepsi en avaient eu l'idée, le Père Noël serait bleu ?

    En traversant l’Atlantique, Santa Claus ne s’est pas substitué à son modèle, mais est devenu un nouveau personnage, le Père Noël. En Allemagne, c'est toujours le Christkind qui apporte les cadeaux. Ce personnage aurait pour origine Sainte Lucie, représentée par une jeune fille vêtue de blanc et portant une couronne de bougies. Elle était fêtée le 23 décembre avant la réforme du calendrier de 1582. Le personnage a été repris par les protestants pour contrer le Saint NIcolas catholique et c'est ainsi que le marché de la Saint-Nicolas de Strasbourg est devenu le Christkindelsmarik.

    Quand j’étais enfant, les Pères Noël que nous pouvions voir à la porte des grands magasins portaient encore la longue robe rouge à capuche. La veste courte du Père Noël Coca Cola ne s’est réellement imposée en Europe que depuis la fin des années 90.

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    Un Père Noël dans les années 60, rue des Clefs à Colmar

  • 11.11 à 11h11 : début du carnaval rhénan !

    Le 11 novembre marque traditionnellement le début du carnaval rhénan, carnaval dans la tradition duquel s’inscrivent nos carnavals alsaciens. Pour être tout à fait précis, celui-ci débute exactement à 11h11.

    Le 11.11 à 11h11… ça en fait des onze ! Quoi de plus normal quand on sait que, dans la tradition germanique, le onze est le chiffre des fous. Mais pourquoi le onze, elf en allemand ? Les origines sont aussi vagues que diverses.

    Certains le rattachent à une tradition chrétienne, le chiffre étant compris entre le dix des dix commandements et le douze des douze apôtres, d’autres renvoient à un cri de ralliement des fous, dont on retrouve une trace sur un sceau de 1381 : “Ey Lustig Fröhlich“ (ELF, c'est à dire onze en allemand). Il existe même une version faisant référence à la révolution française : durant la période carnavalesque, sous les masques, il n’y a plus de différences sociales, tout le monde s’amuse, uni dans un même esprit de liberté et de fraternité. La devise française, importée par les troupes françaises, symbolise donc parfaitement cet état d’esprit et (dans un ordre légèrement différent à celui auquel nous sommes habitués), “Egalité, Liberté, Fraternité“ se serait retrouvé condensé en “ELF“ !

    Quoi qu’il en soit, ce n’est que dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle que le 11 novembre est devenu le jour d’ouverture de la saison carnavalesque, célébré par un public nombreux chaque année, malgré le froid.

     

     

  • Jean-Pierre Clause, l'inventeur du foie gras de Strasbourg

    terrine2.jpgEn le classant parmi les Alsaciens célèbres, j'avoue "pousser un peu le bouchon" : Jean-Pierre Clause était Mosellan. Mais après tout, les liens entre Alsaciens et Mosellans sont étroits, nous pouvons donc "l'assimiler" et c'est à Strasbourg qu'il a créé son fameux pâté !

    Jean-Pierre Clause est né le 24 octobre 1757 à Dieuze en Moselle où son père Sébastien, est tonnelier. Il débute très jeune son apprentissage en cuisine, d’abord à Evreux (ce qui explique que, dans certains textes, il est considéré comme Normand), puis à Paris, avec son oncle, au service du comte d’Artois. A 21 ans, il rejoint son frère aîné, pâtissier, à Strasbourg et entre au service du marquis de Contades, maréchal de France et gouverneur militaire d’Alsace.

    C’est là, entre 1779 et 1783, qu’il créa le pâté de foie gras qui allait le rendre célèbre : une croûte de pâte garnie de foies gras entiers, d’une farce de veau et de lard finement hachés. Le succès fut tel que le maréchal fit porter un pâté au roi, à Versailles !

    Dans sa “Physiologie du goût“, Brillat-Savarin décrit l’effet produit par ce pâté sur les convives de ce qu’il appelle “un dîner de gourmands de qualité“ : «…toutes les conversations cessèrent par la plénitude des coeurs… et quand les assiettes de distribution eurent passé, je vis se succéder, tour à tour, sur les physionomies, le feu du désir, l’extase de la jouissance, le repos parfait de la béatitude.»

    Le 10 février 1784, Clause épouse Marie-Anne Maring, veuve d’un pâtissier qui avait une boutique au 3 rue du Marché-aux-Chevaux (qui allait peu après devenir le 18 rue de la Mésange, ce qui correspond au 15 de la même rue de nos jours !). Le 28 février 1784, après avoir obtenu son brevet de maîtrise, il s’inscrit à la “Tribu des pâtissiers“ et reprend la boutique où il vend, entre autres, son fameux pâté.

    En 1790, Nicolas-Francois Doyen, cuisinier du président du Parlement de Bordeaux vient travailler avec Clause. C’est lui qui aura l’idée d’ajouter, au fameux pâté, un produit de son terroir : la truffe. Et, lorsque deux ans plus tard, il s'installe à son compte, il commercialise le “pâté de foie gras de Strasbourg aux truffes du Périgord“.

    Clause décède le 21 novembre 1827. Sa boutique est reprise par un dénommé Fritsch qui la cédera, vers 1846, à un neveu de Clause, J. Jehl, qui la transfère 3 rue du Dôme.