Il y a bien longtemps, il n'y avait que deux lycées à Colmar : le lycée Bartholdi et le lycée Camille Sée. Le premier était le lycée des garçons, le second celui des filles. Bartholdi, on connaît ! Mais Camille Sée ?
Dans les années 70, les deux lycées devinrent mixtes. Puis un troisième lycée fut construit qui pris le nom de… Camille Sée. L’établissement qui portait ce nom jusqu’alors devient le lycée Schongauer.
Camille Sée est né à Colmar, le 10 mars 1847, dans une famille originaire de Bergheim. Après ses études au lycée impérial (aujourd’hui Bartholdi), il entre à l’université de Strasbourg où il obtient sa licence en droit et remporte le concours pour le droit français. Il s’installe à Paris, s’inscrit au barreau et devient secrétaire de Maître Grovaille, un avocat célèbre, à 22 ans. A 23 ans, il secrétaire général du ministère de l’intérieur (le ministre est alors Gambetta).
Après la démission de Gambetta, Camille Sée quitte à son tour le ministère et demande un poste de préfet. Nous sommes en 1871, Sée est républicain, il n’obtiendra donc qu’un poste de sous-préfet à Saint-Denis. Durant les quatre années passées à ce poste, il aura l’occasion d’étudier fonctionnement de deux établissements d’éducation secondaire pour jeunes filles.
En 1876, il est député de la Seine. Le 28 octobre 1878, il dépose une proposition de loi sur l’enseignement secondaire des jeunes filles. Cette loi qui institue les collèges et lycées publics de jeunes filles est promulguée le 21 décembre 1880 par le Président de la République Jules Grévy. Celui qui va être chargé de sa mise en oeuvre est le président du Conseil et ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts, Jules Ferry
Camille Sée meurt à Paris le 20 janvier 1919.
Et ceci explique pourquoi le lycée de jeunes filles de Colmar portait, fort logiquement, le nom de ce Colmarien méconnu du grand public.