L’Alsace a toujours été une terre de passage et d’immigration, surtout à une époque où la notion de frontière était beaucoup plus floue qu’aujourd’hui. Mais c’est durant la période allemande qu’a eu lieu la première vague l’immigration telle que nous l’entendons aujourd’hui : de grands chantiers de construction de casernes sont alors ouverts et de nombreux Italiens arrivent alors (essentiellement dans le Haut-Rhin) pour y travailler. Une fois les chantiers achevés, ils seront plusieurs centaines à se faire embaucher aux Mines de Potasse qui viennent juste d’être créées. La construction des cités va également attirer de nombreux maçons. Lorsqu’éclate la première guerre mondiale, la plupart d’entre eux retournent en Italie pour se battre. Mais dès la fin des hostilités, en 1918, ils reviennent en Alsace.
Ils formeront une communauté qui a certainement contribué à attirer la seconde vague d’immigration, plus importante, de 1946 à 1950.
Fait remarquable, ces immigrés, qui bien évidemment ne parlaient pas le français, réussiront a s’intégrer en apprenant la langue locale ! Je connais ainsi, personnellement, plusieurs exemples de personnes ne parlant que leur langue maternelle et l’alsacien ! Ils seront également nombreux à créer leur propre entreprise dans le domaine du bâtiment.
Et en parlant d'Italiens, comment ne pas évoquer Ettore Bugatti, certainement le plus connu d'entre eux.
Ce jour de “Festa della Repubblica“, la fête nationale italienne (qui prend un caractère particulier cette année avec la célébration du cent-cinquantième anniversaire de l’unité italienne), me semblait tout indiqué pour évoquer l’intégration parfaitement réussie d’une communauté étrangère dont beaucoup de membres se sentent aujourd’hui beaucoup plus profondément Alsaciens que d’autres qui le sont pourtant depuis des générations.