Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Un chef d'oeuvre méconnu

    Tombeau_Marechal_Saxe.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    C’est l’un des monuments les plus impressionnants de Strasbourg et peut-être l’un des plus méconnus du grand public. Il se trouve au fond de l’église Saint-Thomas, aux portes de la très fréquentée “Petite France“. Je veux parler du mausolée du maréchal de Saxe dû au célèbre sculpteur Pigalle.

    Maurice de Saxe est né le 28 octobre 1696 à Goslar (Basse-Saxe). Il est le fils adultérin de la comtesse Marie-Aurore de Königsmark et du prince-électeur de Saxe, Frédéric-Auguste Ier, futur roi de Pologne (sous le nom d’Auguste II, à partir de 1697). En 1721, il se met au service de la France et reçoit aussitôt un brevet de maréchal de camp. Il achète le régiment de Sparre-Infanterie qu’il rebaptise Saxe-Infanterie. En 1726, il se fait élire duc de Courlande et de Sémigalle entrant en conflit avec son père. Chassé par les troupes russes, il rentre en France l’année suivante. En 1734, il est promu lieutenant général, puis, le 26 mars 1744, Maréchal de France. Il participe à de nombreuses campagnes et se distingue particulièrement en remportant la victoire lors des batailles de Fontenoy et de Rocourt et en prenant Maastricht. En récompense de ses services, le roi le nomme gouverneur à vie de Chambord en 1748. C’est là qu’il décède le 30 novembre 1750.

    Amateur de théâtre… et de comédiennes !

    Grand amateur de théâtre, Maurice de Saxe, avait créé une troupe de théâtre de campagne qui suivait ses troupes. Cette troupe fut un temps dirigé par Charles-Simon Favart, directeur du Théâtre de la Monnaie de Bruxelles et futur directeur de l’Opéra-Comique. Sa passion s’étendait également aux comédiennes : il fut l’amant d’Adrienne Lecouvreur et poursuivit de ses assiduités l’épouse de Favart, Justine, qu’il séquestra et à laquelle il écrivit, le 21 octobre 1749, une lettre qu’il terminait ainsi : «… vous n’avez point voulu faire mon bonheur et le vôtre : peut-être ferez-vous mon malheur et celui de Favart ; je ne le souhaite point, mais je le crains. Adieu». Sous le coup d’une lettre cachet, Favart se réfugia dans les environs de Strasbourg. Dans ces mémoires, l’abbé de Voisenon évoque «le malheureux Favart, caché chez un curé de campagne, dans une cave à la lueur d’une lampe, y vivait du talent qu’il avait à peindre les éventails»

    Le mausolée

    A la mort de Maurice de Saxe, Louis XV souhaite l’inhumer à Saint-Denis mais doit y renoncer : bâtard, étranger et protestant, de Saxe n’y a pas sa place. En 1751, le corps est transféré à l’église Saint-Thomas, la “cathédrale du protestantisme“ de Strasbourg et le roi passe commande à Jean-Baptiste Pigalle d’un mausolée qui sera achevé en 1776.