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D'r Elsass blog fum Ernest-Emile - Page 65

  • 8 mars 1262 : la bataille de Hausbergen

    Histoire.jpgIl y a, dans notre histoire, des dates, pourtant marquantes, totalement tombées dans l’oubli.

    Dans l’histoire de l’Alsace, il y a ainsi eu la bataille de l’Ochsenfeld (en 58 av. J.-C.), la deuxième bataille majeure de la Guerre des Gaules, au cours de laquelle les troupes romaines, commandées par Jules César lui-même, ont battu celles d’Arioviste dans le sud de l’Alsace, chassant les Germains de l’autre côté du Rhin (une bataille qui s’est déroulée dans entre Cernay et Wittelsheim). Il y eut encore les “Serments de Strasbourg“ du 14 février 842, acte de naissance du français écrit, le massacre des juifs de Strasbourg du 14 février 1349, la célèbre charge des cuirassiers de Reichshoffen du 6 août 1870…

    Nous sommes en 1261. Walther de Geroldseck (1231-1263) qui avait été élu évêque de Strasbourg le 27 mars 1260, veut restaurer son autorité et faire de Strasbourg une principauté épiscopale. Il est soutenu par la noblesse locale contre les bourgeois de la ville qui n’entendent pas renoncer à leurs droits. En effet, l’empereur Philippe de Souabe avait accordé à Strasbourg les privilèges de ville libre impériale en 1201. Celle-ci était donc, de fait, libérée de la tutelle temporelle de l’évêque.
    Sur cela se greffe également un problème financier : l’évêque perçoit des taxes de juifs de la ville, mais la ville veut également avoir sa part et leur impose la fourniture des bannières en soie de la ville ainsi que certaines taxes. Ceci n’est pas du goût de l’évêque qui craint que ces taxes municipales réduisent d’autant celles qu’il perçoit et il interdit donc à la ville de les prélever.
    A ces deux points, strictement locaux, s’ajoute un contexte favorable à la rébellion : une autorité impériale qui s’affaiblissait, des seigneurs et des cités qui se déclarent unilatéralement indépendants…

    Le point de non retour est atteint lorsque l’évêque, en conflit avec Metz, donne l’ordre à la milice urbaine de se tenir prête à le suivre dans l’expédition qu’il s’apprêtait à mener contre les Lorrains.
    Les magistrats, soutenus par la population, mais également par la noblesse locale, refusent.
    L’évêque lance alors l’interdit sur la ville, c’est-à-dire l’interdiction d’organiser le culte.
    La ville, sûre de son bon droit, en appelle au Pape et à l’Empereur.
    L’évêque, sûr du sien, se retranche dans son château de Dachstein, mais autorise néanmoins son cousin Henri de Geroldseck, doyen du chapitre de la cathédrale, à rester à Stasbourg avec quelques prêtres (Walther aimait trop son cousin ; il y avait au fond de son coeur trop de générosité chevaleresque pour qu’il voulût laisser les Strasbourgeois sans secours religieux).
    Les escarmouches entre les troupes de l’évêque et la milice strasbourgeoise sont quotidiennes. Ces dernières prennent de plus en plus d’assurance et détruisent le château de Haldenbourg, l’une des forteresse de Geroldseck.

    Début 1862, l'impatience commence à gagner le camp strasbourgeois, inquiet de la présence d'un fort contingent de troupes épiscopales à Mundolsheim, menaçant directement Strasbourg.
    Au matin du mercredi 8 mars 1262, alors que Mundolsheim vient d'être prise par la milice strasbourgeoise, des renforts, conduits par l’évêque lui-même, arrivent de Dachstein. Pris entre deux feux (la milice venant de Mundolsheim et la cavalerie, conduite par Nicola de Zorn, arrivant de Strasbourg), l’évêque, qui avait eu deux cheveux tués sous lui durant la bataille, ordonne la retraite.
    Il tentera de reprendre le combat le 9 juillet, mais abandonné par ses alliés, il se retire définitivement et décède le 12 février 1263.

    C’est son cousin, Henri de Geroldseck, resté auprès des Strasbourgeois pendant tous ces événements qui prendra sa succession, scellant définitivement la réconciliation entre le pouvoir épiscopal et la ville.

    Pour célébrer leur victoire, et en signe d’indépendance, les Strasbourgeois prirent pour armoiries, en les inversant, celles de l’évêché. Ce sont toujours les couleurs de la ville de Strasbourg.

  • Jean-Jacques Henner, un artiste majeur de son époque

    Le dernier des peintres romantiques était considéré comme l’un des artistes les plus importants de son époque. Si son oeuvre est encore largement présente dans de nombreux musées (Musée d’Orsay, musées des beaux-arts de Mulhouse, Dijon, Lille, Rennes et Valenciennes, musée d’Unterlinden, maison de Victor Hugo à Paris, musée Crozatier au Puy-en-Velay, musée du Louvre, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, musée de la Princerie à Verdun, musée Rolin à Autun, musée de Grenoble, musée des Ursulines à Mâcon, musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg et, bien entendu, au musée national Jean-Jacques Henner à Paris), son nom n’évoque plus grand chose hors quelques rues et un lycée à Altkirch !

    AdamEve.jpgJean-Jacques Henner est né le 5 mars 1829 à Bernwiller.
    le premier à remarquer son talent est son professeur de dessin au collège d’Altkirch, Charles Goutzwiller, qui va réveiller sa passion et lui donner des cours particuliers, chaque matin à 6 heures : « Je ne vivais réellement qu’une heure par jour, pendant la leçon de dessin ».
    Goutzwiller (1819-1900), bien qu’autodidacte, deviendra un spécialiste reconnu de l’oeuvre de Martin Schongauer. En 1855, il devient secrétaire en chef de la mairie de Colmar, puis membre de la société Schongauer. Après l’annexion de 1870, il quitte l’Alsace pour Paris où il poursuit ses activités de graveur et de chercheur en histoire de l’art.

    Lorsque Goutzwiller comprend qu’il ne peut plus rien apprendre à Henner, il envoie celui-ci étudier à Strasbourg auprès Gabriel-Christophe Guérin (1790-1846) élève de Jean-Baptiste Regnault (Prix de Rome en 1776) et professeur réputé.
    Une bourse du Conseil général du Haut-Rhin lui permet ensuite de poursuivre ses études à Paris aux Beaux-Arts et avec Michel Martin Drolling (1789-1851, Prix de Rome en 1810, membre de l’Académie des Beaux-Arts), puis François-Édouard Picot (1786-1868, second prix de Rome en 1811, membre de l’Académie des Beaux-Arts).

    Alsace.Elleattend.jpgEn 1858, après deux échecs, il remporte le Grand Prix de Rome de peinture avec “Adam et Ėve retrouvant le corps d’Abel“. L’année suivante, il part pour cinq ans à la Villa Médicis où il fera la connaissance de Bizet qui y séjournait depuis un an. Sur les conseils du directeur de l’Académie, il visite Rome, Florence, Venise, Naples…

    A son retour en France, en 1864, il s’installe à Paris. Son dernier envoi de Rome, “La chaste Suzanne“, est distingué au Salon de 1865.

    Au moment de l’annexion de l’Alsace, il opte pour la nationalité française et, très affecté par cette situation, il peint “L’Alsace. Elle attend“. Il  retourne néanmoins régulièrement, chaque année, dans sa région natale.

    Depuis son retour d’Italie, sa carrière est celle d’un peintre officiel, exposant chaque année au Salon et couvert d’honneurs, dont les oeuvres sont recherchées par les collectionneurs privés… En 1889, il est élu à l’Académie des beaux-arts. En 1903, il est promu Grand Officier de la Légion d’honneur.
    Il meurt le 23 juillet 1905 à Paris et est inhumé au cimetière de Montmartre.

    Musée national Jean-Jacques Henner

    1543 oeuvres sont répertoriées sur la base de données Joconde

  • Paul Meyer

    Paul Meyer est né à Mulhouse, le 5 mars 1965.

    Il commence ses études de clarinette au conservatoire de Mulhouse avant de les poursuivre au Conservatoire de Paris et à la Musikhochschule de Bâle. A 13 ans, il donne son premier concert en soliste avec l'Orchestre Symphonique du Rhin (aujourd'hui Orchestre Symphonique de Mulhouse). Il fait également partie de l'orchestre d'harmonie “Les cadets d'Alsace“.

    Le Concours Eurovision des Jeunes Musiciens Français (remporté en 1982) et la Young Concert Artists Competition (en 1984) lui ouvrent les portes d'une carrière internationale. Depuis, Paul Meyer n'a cessé de se produire dans les plus prestigieuses salles de concerts, avec les orchestres les plus fameux.

     

    Il participe à la création d’œuvres contemporaines (les concertos de Penderecki, Gerd Kühr, Michael Jarrell, Quigan Chen et James MacMillan, "Alternatim" de Luciano Berio, le quintette avec piano de Krzystof Penderecki (avec Mstislav Rostropovitch, Yuri Bashmet, Dmitri Alexeev et Julian Rachlin), le voncerto pour trois clarinettes de Jean-Louis Agobet, "Une ouverture" pour clarinette et orchestre de Jean-Philippe Goude… Passionné de musique de chambre, il a eu pour partenaires François-René Duchâble, Myung-Whun Chung, les frères Capuçon, Yuri Bashmet, Mstislav Rostropovitch, Vladimir Spivakov, les quatuors à cordes Hagen, Melos, Takacs et Ysaye…

     

    Depuis quelques années, il se consacre également à la direction d'orchestre. C'est lui qui, à la tête de la Philharmonie de Chambre Polonaise, a dirigé le concert d'adieux à la scène de François-René Duchâble, au Festival de Strasbourg, le mardi 17 juin 2003.