Ils sont trois à être né un 1er décembre. Trois personnalités qui ont, d’une manière ou d’une autre, laissés des traces dans la région. Pourtant aucun n’était Alsacien !
Alain Bashung
Alain Bashung est né le 1er décembre 1947 à Paris. Alsacien, il ne l’est qu’indirectement, par son éducation comme il l’expliquait dans une interview publiée dans le Monde le 26 août 2005, quatre ans avant son décès (le 14 mars 2009 à Paris).
On vous qualifie souvent d’alsacien, ce que vous n’êtes pas.
Je passe mon temps à le dire ! Le village où j’ai grandi s’appelle Wingersheim, à 20 kilomètres de Strasbourg. J’ai été recueilli par la grand-mère adoptive, côté paternel. Elle était d’origine allemande, venait de Düsseldorf. Elle se plaignait tout le temps de son ancienne vie. Elle s’appelait von Battenstein. Sa famille possédait des écuries, qui avaient flambé. Elle était ruinée. Il n’y avait pas assez de place pour loger toute la famille à Paris, alors on envoyait l’enfant chez les grands-parents. Cela se faisait à l’époque. J’ai su un peu tard que j’avais un père adoptif. Je me sentais comme quelqu’un qui n’est pas à sa place officiellement. Le Parisien qui allait repartir.
Et votre père biologique ?
Je n’ai aucune trace. Cela ne me semblait pas forcément une bonne idée de chercher. Et je n’avais aucune piste.
Quelle était la culture familiale ?
Mon père adoptif était boulanger. Il se levait à 11 heures et demie le soir pour bosser, dormait l’après-midi. Ma mère était ouvrière à Boulogne-Billancourt, elle fabriquait des accessoires de caoutchouc pour les voitures. Ils habitaient Paris dans un petit meublé. Ils ne côtoyaient que des ouvriers et des travailleurs. C’était comme dans les films avec Gabin, les mêmes personnages, des blagues assez lourdes, le prof de français qui vendait L’Huma le dimanche, avec Pif le chien. Ils ne se sentaient pas seuls, il y avait le syndicat, le Parti communiste. Pas indignes, plutôt fiers. Ils n’allaient pas voir le psy. Tout le monde s’aidait. Ça n’allait pas jusqu’à la fantaisie, mais il n’y avait pas de personnes isolées.
Votre éducation musicale s’est faite en Alsace.
Oui, ma grand-mère écoutait la radio allemande. Strauss, Wagner, et surtout Kurt Weill avec ces ambiances étranges, ces dissonances, ce phrasé qui était déjà du rock. Ces premières années ont été importantes, elles m’ont donné le goût de mélanger le sentimentalisme et le bizarre. Peut-être la vie me paraissait trop normale. L’ennui vous porte à rêver.
Franz Xaver Richter
Franz Xaver Richter est né le 1er décembre 1709 à Holleschau (Holesov en République Tchèque de nos jours). Formé à Vienne, il est vice-maître de chapelle du prince-abbé Anselme de Reichlin-Meldegg à Kempten en Bavière de 1740 à 1747 avant de faire partie du célèbre ensemble de la cour de Mannheim, comme compositeur, chanteur et second violon. Il rédige un traité de composition, donne des concerts en France, aux Pays-Bas et en Angleterre puis, en 1769, succède à Joseph Garnier comme Maître de Chapelle de la Cathédrale de Strasbourg.
En 1778, Mozart séjourne à Strasbourg. Il écrit à son père : « Si le maître de chapelle était mort, j’aurais obtenu une bonne place » mais malheureusement pour les Strasbourgeois « celui-ci est maintenant très modéré : au lieu de 40 bouteilles de vin, il n’en avale plus que 20 environ par jour ».
Mozart quitte donc Strasbourg et, à la mort de Richter, 12 septembre 1789, c’est son assistant, Ignace Pleyel, qui lui succède. Ce même Pleyel qui allait fonder la célèbre manufacture de pianos et qui est, vraisemblablement, le compositeur de la Marseillaise.
Cardinal Armand de Rohan-Soubise
François-Armand de Rohan-Soubise est né le 1er décembre 1717 Paris.
Il est le deuxième des quatre princes de Rohan qui se succédèrent à la tête du diocèse de Strasbourg. Il est nommé abbé de Murbach à 20 ans. Le 15 juillet 1741 (il a alors 23 ans), il est élu à l’Académie Française, puis, l’année suivante nommé coadjuteur de Strasbourg aux côtés de son grand-oncle. En 1745, il est nommé Grand Aumônier de France avant d’être créé cardinal en 1747. Il devient prince-évêque de Strasbourg en 1749. Il meurt de phtisie le 28 juin 1756 à Saverne