Le dernier des peintres romantiques était considéré comme l’un des artistes les plus importants de son époque. Si son oeuvre est encore largement présente dans de nombreux musées (Musée d’Orsay, musées des beaux-arts de Mulhouse, Dijon, Lille, Rennes et Valenciennes, musée d’Unterlinden, maison de Victor Hugo à Paris, musée Crozatier au Puy-en-Velay, musée du Louvre, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, musée de la Princerie à Verdun, musée Rolin à Autun, musée de Grenoble, musée des Ursulines à Mâcon, musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg et, bien entendu, au musée national Jean-Jacques Henner à Paris), son nom n’évoque plus grand chose hors quelques rues et un lycée à Altkirch !
Jean-Jacques Henner est né le 5 mars 1829 à Bernwiller.
le premier à remarquer son talent est son professeur de dessin au collège d’Altkirch, Charles Goutzwiller, qui va réveiller sa passion et lui donner des cours particuliers, chaque matin à 6 heures : « Je ne vivais réellement qu’une heure par jour, pendant la leçon de dessin ».
Goutzwiller (1819-1900), bien qu’autodidacte, deviendra un spécialiste reconnu de l’oeuvre de Martin Schongauer. En 1855, il devient secrétaire en chef de la mairie de Colmar, puis membre de la société Schongauer. Après l’annexion de 1870, il quitte l’Alsace pour Paris où il poursuit ses activités de graveur et de chercheur en histoire de l’art.
Lorsque Goutzwiller comprend qu’il ne peut plus rien apprendre à Henner, il envoie celui-ci étudier à Strasbourg auprès Gabriel-Christophe Guérin (1790-1846) élève de Jean-Baptiste Regnault (Prix de Rome en 1776) et professeur réputé.
Une bourse du Conseil général du Haut-Rhin lui permet ensuite de poursuivre ses études à Paris aux Beaux-Arts et avec Michel Martin Drolling (1789-1851, Prix de Rome en 1810, membre de l’Académie des Beaux-Arts), puis François-Édouard Picot (1786-1868, second prix de Rome en 1811, membre de l’Académie des Beaux-Arts).
En 1858, après deux échecs, il remporte le Grand Prix de Rome de peinture avec “Adam et Ėve retrouvant le corps d’Abel“. L’année suivante, il part pour cinq ans à la Villa Médicis où il fera la connaissance de Bizet qui y séjournait depuis un an. Sur les conseils du directeur de l’Académie, il visite Rome, Florence, Venise, Naples…
A son retour en France, en 1864, il s’installe à Paris. Son dernier envoi de Rome, “La chaste Suzanne“, est distingué au Salon de 1865.
Au moment de l’annexion de l’Alsace, il opte pour la nationalité française et, très affecté par cette situation, il peint “L’Alsace. Elle attend“. Il retourne néanmoins régulièrement, chaque année, dans sa région natale.
Depuis son retour d’Italie, sa carrière est celle d’un peintre officiel, exposant chaque année au Salon et couvert d’honneurs, dont les oeuvres sont recherchées par les collectionneurs privés… En 1889, il est élu à l’Académie des beaux-arts. En 1903, il est promu Grand Officier de la Légion d’honneur.
Il meurt le 23 juillet 1905 à Paris et est inhumé au cimetière de Montmartre.
Musée national Jean-Jacques Henner
1543 oeuvres sont répertoriées sur la base de données Joconde