“Quand elle chantait, les murs tremblaient…“ C’est l’une des plus grandes voix de la seconde moitié du XXe siècle qui disparaît ce 22 janvier 2012. Une chanteuse dont le nom est lié à l’opéra de Strasbourg.
Rita Gorr est née le 18 février 1926 à Zelzate, près de Gand. En 1949, elle fait ses débuts professionnels à l’opéra d’Anvers. La même année, elle remplace au pied levé l’une de ses consoeurs dans le rôle de Brangäne dans “Tristan und Isolde“ à l’opéra de Strasbourg qui l’engagera aussitôt dans sa troupe. Elle y restera jusqu’en 1952, forgeant là ce qui allait devenir son répertoire passant d’une fille-fleur de “Parsifal“ à Mercédès (Carmen), Geneviève (Pélleas), Carmen, Amnéris, Orphée…
Le premier prix du concours de Lausanne, en 1952, lui ouvrira les portes de l’Opéra de Paris, départ d’une brillante carrière sur les plus grandes scènes du monde.
Le public strasbourgeois aura encore l’occasion de l’entendre à plusieurs reprises.
Entre-temps, l’opéra d’Anvers et celui de Gand se sont unis au sein de l’Opéra de Flandre et c’est là qu’elle fait ses adieux à la scène en 2007 (elle a alors 81 ans !). Clin d’oeil de l’histoire : le directeur général de l’Opéra de Flandre qui, a l’issue de cette dernière série de représentations, la salue comme “la plus grande chanteuse lyrique que la Belgique ait jamais connue“ n’est autre que Marc Clémeur qui, deux ans plus tard, allait prendre la direction de l’Opéra national du Rhin où Rita Gorr avait commencé sa carrière.