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Alsaciens célèbres - Page 55

  • Emile Waldteufel

    Waldteufel.jpgMême si les choses évoluent peu à peu, les concerts du Nouvel An, nombreux dans la région, font la part belle (voir exclusive) aux œuvres de la famille Strauss. L’influence, sans doute, du célébrissime Neujahrskonzert de Vienne… Inexcusable, surtout en Alsace ! Car ce qui est une évidence à Vienne, ville natale des Strauss, ne l’est plus du tout chez nous. En France (comme en Angleterre) c’est un autre compositeur qui, dans le même style, faisait danser les foules : le roi de la valse, le strasbourgeois Emile Waldteufel. 

    Combien ont, un jour, entendu une œuvre de ce compositeur mais l'on attribué à un membre de l'illustre famille autrichienne ?

    L’une de ses valses a souvent servi de fond musical… dans des dessins animés ! On peut aussi l’entendre dans plusieurs vieux films : la “Valse des Patineurs“ a longtemps été l’un des morceaux classiques les plus populaires. D’autres se souviendront du générique du Ciné Club d'Antenne 2, encore une de ses valses, “Amour et Printemps“.

    Quelque peu oubliées en France, les œuvres de Waldteufel sont régulièrement jouées aux Etats-Unis et en Allemagne, particulièrement cette fameuse “Valse de Patineurs“.

    Alors, qui était Emile Waldteufel ?

    Charles Emile Waldteufel est né à Strasbourg le 9 décembre 1837. Il est issu d’une famille de musiciens : son grand-père Moyse Lévy, musicien ambulant, s’était établi à Bischheim près de Strasbourg et avait opté pour le pseudonyme de Waldteufel. Son père, Louis, était pianiste et professeur de chant. En 1844, la famille s’établit à Paris pour permettre à Léon, le frère aîné d’Emile, d’entrer dans la classe de violon du Conservatoire. En 1853, Emile y entre à son tour pour étudier le piano. Il y aura Massenet et Bizet comme camarades de classe.

    Après sa sortie du conservatoire, il se consacre à la composition et devient rapidement célèbre pour ses danses, particulièrement appréciées par la haute société du Second Empire. Son frère Léon est nommé directeur des bals du Casino de Biarritz que fréquente l’impératrice Eugénie. Il engage Emile comme pianiste dans son orchestre qui interprète également ses compositions. Séduite par le talent du jeune compositeur (qui lui est recommandé par Prosper Mérimée), l’impératrice fait de Waldteufel son pianiste attitré. Nommé directeur de la musique de danse de la Cour impériale, il est chargé d’organiser les fameuses soirées de Compiègne et de Biarritz. A partir de 1867, son orchestre anime les bals des Tuileries, puis ceux de l’Elysée. En 1874, grâce à l’intervention du Prince de Galles, la musique de Waldteufel est jouée lors des bals de la Reine Victoria.

    Emile Waldteufel est mort à Paris le 12 février 1915 et est enterré au Père Lachaise.

    Il aura fallu attendre 1994 pour que l’orchestre de sa ville natale, l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, à l’initiative de son chef d’alors, Theodor Guschlbauer, enregistre une sélection de valses et polkas de Waldteufel. Cet enregistrement est disponible en téléchargement sur la plupart des sites spécialisés.

    Plusieurs ouvrages lui ont été consacrés, dont La Valse Au Coeur - Emile Waldteufel "Le Strauss Francais" du journaliste et auteur bien connu dans la région, Bernard Fischbach, écrit en collaboration avec Yves Waldteufel.

  • Les facteurs d'instruments en Alsace

    L'Alsace est une terre de facteurs d'instruments : Sébastien Ehrahrd, devenu Érard, de Strasbourg, et  Ignace Pleyel (ancien maître de chapelle de la cathédrale de Strasbourg), créèrent tous deux des manufactures de pianos et sont à l'origine du piano moderne. Camille Pleyel, (fils d'Ignace, né à Strasbourg) allait faire de la maison Pleyel l'une des plus connues dans le monde entier. Les Silbermann, installés à Strasbourg, conçurent des orgues réputés pour leurs qualités sonores, tout comme les Callinet de Rouffach ou, plus récemment, les Kern, de Strasbourg.
    A Erard, nous devons aussi la harpe moderne à pédales ainsi qu'un système destiné à rendre le jeu de l'orgue plus expressif en lui ajoutant des nuances ! Pleyel, de son coté, avait développé un piano double dont un des derniers exemplaires est aux Dominicains de Guebwiller.

    Moins connus du grand public, les Kirkman, célèbre dynastie de facteurs de clavecins anglais, dont le premier n'est autre que Jacob Kirchmann, né le 4 mars 1710 à Bischwiller qui émigra à Londres où il fonda une manufacture, associé à son neveu Abraham.

    L'Alsace est la région de France qui compte le plus d'orgues. Rien d'étonnant donc qu'on y trouve, aujourd'hui encore, un nombre impressionnant de facteurs et restaurateurs :
    la manufacture Blumenroeder à Haguenau
    Organis Nobilis à Hoerdt
    l'Atelier de facture d'orgues Dillenseger à Wingen-sur-Moder
    la manufacture d'orgue Richard Dott à Sélestat
    la manufacture d’orgues Jean-Christian Guerrier à Willer 
    Rémy Mahler à Pfaffenhoffen
    Hubert Brayé à Mortzwiller
    la manufacture d'orgues Muhleisen à Eschau
    pour ne citer que ceux qui ont un site.

  • 18 décembre naissance à Strasbourg d'un horloger et d'un facteur de piano

    L'horloger de la Cathédrale de Strasbourg

    Schwilgue.jpgJean-Baptiste Schwilgué, né le 18 décembre 1776 à Strasbourg, est un parfait autodidacte. C’est seul qu’il étudie les mathématiques, la mécanique et l’astronomie.
    En 1808, il est nommé professeur de mathématiques et vérificateur des poids et mesures à Sélestat. Passionné d’horlogerie, il construit l’horloge monumentale de l’église Saint-Georges de Sélestat en 1825.
    En 1827, il revient à Strasbourg et s’associe à Frédéric Rollé pour fabriquer des bascules. Leur association durera une dizaine d’années.

    En 1838, Schwilgué se lance dans ce qui sera l’oeuvre de sa vie : l’horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg, à l’arrêt depuis la Révolution. Dans un premier temps, il souhaite construire une toute nouvelle horloge, débarrassée des automates qu’il juge dépassés, mais devant l’hostilité de la municipalité il revoit son projet. Il mettra quatre ans à achever son travail.
    Il construira encore les horloges de l’église Sainte-Aurélie de Strasbourg (1845), celle de la Cathédrale Notre-Dame de Freiburg (1851), des églises d'Erstein et de Remiremont (1855)…
      Il meurt le 5 décembre 1856 à Strasbourg.

    Son fils Charles lui succède, puis, en 1858, l’entreprise est rachetée par deux de ses employés, Albert et Auguste-Théodore Ungerer. Elle prend alors le nom de “Ungerer frères“. Jules, fils d’Albert, et Alfred, fils d’Auguste Théodore, prendront la suite et l’entreprise devient “J. et A. Ungerer“ puis “Strasbourgeoise d’horlogerie“.
    Pour l’anecdote, Alfred Ungerer est le grand-père de Tomi Ungerer.

     

    Le facteur de piano de Chopin

    Pleyel.jpgCamille Pleyel est né le 18 décembre 1788 à Strasbourg. Il est le fils aîné d’Ignace Pleyel, le maître de chapelle de la cathédrale de Strasbourg et compositeur, avec lequel il commence, très jeune, sa formation musicale.

    En 1795, Ignace Pleyel quitte Strasbourg et s’installe à Paris où il ouvre une maison d’édition musicale. En 1802, il conçoit un nouveau modèle de piano dont il dépose le brevet en 1807 et, deux ans plus tard, fonde une manufacture de pianos. En 1815, il s’associe avec son fils et la manufacture prend le nom de “Ignace Pleyel et Fils aîné“. En 1824, Camille Pleyel prend seul la direction de l’entreprise. En 1829, il s’associe avec le pianiste et compositeur d’origine allemande, Frédéric Kalkbrenner. Leurs pianos sont alors réputés et utilisés par la plupart des grands solistes de l’époque, notamment Chopin.

    Le 1er janvier 1830, Camille Pleyel inaugure sa première salle de concert, un salon de 150 places situé 9 rue Cadet dans le IXe arrondissement. Chopin y donnera sont premier concert parisien, le 26 février 1832.
    En 1838, il fait construire une salle de 500 places, 22 rue Rochechouart, à côté de la manufacture. C’est dans cette salle que Chopin donnera son dernier concert en 1848, que débuteront Camille Saint-Saëns, César Franck, Anton Rubinstein…, que seront créés les deuxième et cinquième concertos pour piano de Saint-Saëns, la Habanera, la Pavane pour une infante défunte et Jeux d’eau de Ravel…
    Parallèlement à ses activités commerciales et industrielles, Pleyel continue de composer.
    Il décède à Paris le 4 mai 1855. C’est alors son associé Auguste Wolff, gendre de Kalkbrenner et également compositeur, qui reprend la direction de la compagnie Pleyel.