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Alsaciens célèbres - Page 54

  • Odile, patronne d'Alsace

    Odile.jpgEn 1946, sainte Odile a été proclamée “patronne de l’Alsace“ par le pape Pie XII. Elle était traditionnellement fêtée le 13 décembre, mais, afin de la dissocier de Sainte-Lucie également fêtée le 13 (et, comme, elle associée à la lumière et invoquée pour guérir les maladies oculaires), cette célébration a été déplacée au 14 décembre.

    Nous ne savons que peu de choses sur Odile. Il existe bien un récit de sa vie, écrit vers 950, mais celui-ci est plus hagiographique que biographique et fait la part belle à la légende.
    Seule certitude : elle est la fille d’Etichon (ou Aldaric ou Eticho ou Attich), duc d’Alsace de 662 à 689 et née aveugle, vers 662, à Obernai. Lorsqu’elle a une douzaine d’années, elle est envoyée au monastère de Balme (Baume-les-Dames). A cette date, elle n’est pas encore baptisée.
    Selon la légende, Saint Ehrard, évêque de Ratisbonne (Regensburg), aurait fait un songe dans lequel Dieu lui enjoignait de se rendre à Baume-les-Dames pour y baptiser Odile. Et c’est au moment précis de ce baptême que la jeune fille aurait retrouvé la vue ! Elle reçoit alors le nom d’Odile, “fille de lumière“ !

    Vers 680, Edichon donne à sa fille son château de Hohenbourg, situé sur un ancien lieu de culte celte (et connu alors sous le nom de Altitona, la montagne haute). Elle le transforme en couvent (dont elle deviendra l’abbesse, à la fin des travaux, vers 700), et y fait construire un hôpital pour lépreux.
    Elle y meurt en 720.

    Le site deviendra rapidement un haut lieu de pèlerinage : en 773 déjà, Charlemagne visite son tombeau, puis, en 1050, se sera le tour du pape Léon IX, celui qui la canonisera.

     

    Odile, une “pré-Habsbourg“ ?

    Gontran le Riche, comte d’Alsace de 917 à 954, est le premier ancêtre attesté de cette prestigieuse lignée qui allait prendre le nom de son château d’Argovie, Habsbourg. Or, Il existe des documents évoquant la confiscation, en 952, d’une partie des biens d’un comte Gontran, descendant des Etichonides. Et, comme le souligne Philippe Nus dans “L’Alsace, berceau des Habsbourg“ : «la preuve formelle de l’identité des deux hommes ne peut être établie, mais au vu d’un faisceau d’arguments solides, elle relève du probable pour ne pas dire du certain.» On peut donc faire remonter la généalogie des Habsbourg jusqu’à Etichon (ou Aldaric ou Eticho ou Attich), duc d’Alsace et père de Sainte Odile !

  • Nés en Alsace un 12 décembre : un rabbin et un Prix Nobel !

    Josy-Eisenberg_4253.jpegProducteur, réalisateur et présentateur de l’une des plus vieilles émissions du service public (elle a été créée en 1962), le rabbin Josy Eisenberg est né à Strasbourg le 12 décembre 1933. On le sait moins, mais il est également co-scénariste de “Rabbi Jacob“ !
    Il est décédé le 8 décembre 2017. 

     

     


    Alfred_Werner.jpgC’est à Mulhouse qu’est né Alfred Werner, le 12 décembre 1866. Son père, tout en travaillant dans une fonderie mulhousienne, possède une petite exploitation agricole. C’est dans la grange de celle-ci que le jeune Alfred installe son premier laboratoire de chimie et pour pouvoir acheter le matériel et les produits, il effectue de petits travaux.
    A 18 ans, il réalise sa première expérience personnelle qu’il présente au docteur Emilio Noelting, directeur et professeur de l’École municipale de chimie industrielle. Il en profite pour lui demander combien de temps il faut pour devenir professeur ! La réaction mitigée du célèbre chimiste, qui l’incite à plus de modestie et de patience, ne le décourage pas et, en 1885-1886, durant son service militaire à Karlsruhe (l’Alsace est entre temps devenu allemande), il suit les cours de chimie à l’Institut de technologie de Karlsruhe (la plus ancienne grande école technique d’Allemagne).
    Rendu à la vie civile, il part étudier à l’École polytechnique de Zurich où, en 1890, il soutient sa thèse de doctorat sur l’étude de la structure et de la stéréochimie de composés azotés.
    Après un an passé à Paris dans le laboratoire de Marcelin Berthelot, au collège de France, il retourne à Zurich où il est nommé professeur associé de chimie organique à l’université.
    Le 1er octobre 1894, il épouse Emma Giesker, une Zurichoise d’origine allemande, et obtient, l’année suivante, la nationalité suisse.

    En 1913, il se voit décerné le Prix Nobelen reconnaissance de son travail sur le lien entre les atomes dans les molécules grâce à lequel il a jeté un nouvel éclairage sur des recherches antérieures et a ouvert de nouveaux champs de recherche, spécialement en chimie inorganique“.
    Il décède à Zurich, 15 novembre 1919.
    Sa ville natale lui a dédié une rue, celle où se trouve l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Mulhouse.

  • Emile Waldteufel

    Waldteufel.jpgMême si les choses évoluent peu à peu, les concerts du Nouvel An, nombreux dans la région, font la part belle (voir exclusive) aux œuvres de la famille Strauss. L’influence, sans doute, du célébrissime Neujahrskonzert de Vienne… Inexcusable, surtout en Alsace ! Car ce qui est une évidence à Vienne, ville natale des Strauss, ne l’est plus du tout chez nous. En France (comme en Angleterre) c’est un autre compositeur qui, dans le même style, faisait danser les foules : le roi de la valse, le strasbourgeois Emile Waldteufel. 

    Combien ont, un jour, entendu une œuvre de ce compositeur mais l'on attribué à un membre de l'illustre famille autrichienne ?

    L’une de ses valses a souvent servi de fond musical… dans des dessins animés ! On peut aussi l’entendre dans plusieurs vieux films : la “Valse des Patineurs“ a longtemps été l’un des morceaux classiques les plus populaires. D’autres se souviendront du générique du Ciné Club d'Antenne 2, encore une de ses valses, “Amour et Printemps“.

    Quelque peu oubliées en France, les œuvres de Waldteufel sont régulièrement jouées aux Etats-Unis et en Allemagne, particulièrement cette fameuse “Valse de Patineurs“.

    Alors, qui était Emile Waldteufel ?

    Charles Emile Waldteufel est né à Strasbourg le 9 décembre 1837. Il est issu d’une famille de musiciens : son grand-père Moyse Lévy, musicien ambulant, s’était établi à Bischheim près de Strasbourg et avait opté pour le pseudonyme de Waldteufel. Son père, Louis, était pianiste et professeur de chant. En 1844, la famille s’établit à Paris pour permettre à Léon, le frère aîné d’Emile, d’entrer dans la classe de violon du Conservatoire. En 1853, Emile y entre à son tour pour étudier le piano. Il y aura Massenet et Bizet comme camarades de classe.

    Après sa sortie du conservatoire, il se consacre à la composition et devient rapidement célèbre pour ses danses, particulièrement appréciées par la haute société du Second Empire. Son frère Léon est nommé directeur des bals du Casino de Biarritz que fréquente l’impératrice Eugénie. Il engage Emile comme pianiste dans son orchestre qui interprète également ses compositions. Séduite par le talent du jeune compositeur (qui lui est recommandé par Prosper Mérimée), l’impératrice fait de Waldteufel son pianiste attitré. Nommé directeur de la musique de danse de la Cour impériale, il est chargé d’organiser les fameuses soirées de Compiègne et de Biarritz. A partir de 1867, son orchestre anime les bals des Tuileries, puis ceux de l’Elysée. En 1874, grâce à l’intervention du Prince de Galles, la musique de Waldteufel est jouée lors des bals de la Reine Victoria.

    Emile Waldteufel est mort à Paris le 12 février 1915 et est enterré au Père Lachaise.

    Il aura fallu attendre 1994 pour que l’orchestre de sa ville natale, l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, à l’initiative de son chef d’alors, Theodor Guschlbauer, enregistre une sélection de valses et polkas de Waldteufel. Cet enregistrement est disponible en téléchargement sur la plupart des sites spécialisés.

    Plusieurs ouvrages lui ont été consacrés, dont La Valse Au Coeur - Emile Waldteufel "Le Strauss Francais" du journaliste et auteur bien connu dans la région, Bernard Fischbach, écrit en collaboration avec Yves Waldteufel.