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D'r Elsass blog fum Ernest-Emile - Page 73

  • 2 février 1945 : Colmar est libérée !

    colmar,libération,liberation,1945,2 févrierColmar a été la dernière des villes françaises libérées.

    Le 1er février 1945, à 15 heures, le général Milburn, commandant le 21e corps d’armée américain, annonce au général Schlesser qu’il a obtenu l’autorisation de libérer Colmar.
    Les conditions météorologiques sont dures : une couche de cinquante centimètres de neige recouvre la plaine, dans la nuit le thermomètre était descendu aux environs de - 20°, les chemins sont verglacés…

    Le 2 février, à l’aube, les troupes prennent position au nord de Colmar.
    A 7 heures, le signal d’attaque est donné. A l’entrée de Colmar, un large fossé anti-char stoppe leur avance, mais un groupe réussi à trouver une brèche et, par la rue des Carlovingiens, pénètre dans la ville à 11h15. Un quart d’heure plus tard, il arrive place Rapp où il élimine une poche de résistance allemande, puis continue sa progression. A 11h45, il atteint la cité des Vosges (derrière l’hôpital Pasteur), limite sud-ouest de la ville.
    Deux autres groupements, entrés dans la ville par le même passage, nettoient les quartiers nord et est. Le premier pousse jusqu’à Eguisheim, Wettolsheim et Wintzenheim, pour bloquer une éventuelle attaque venant de la vallée de la Fecht.

    Entre-temps, le 109e régiment d’infanterie américain avait réussi à forcer le passage. Le colonel James E. Rudder, commandant ce régiment, avait alors ordonné à ses troupes d’arrêter leur avance pour laisser aux blindés français du général Schlesser l’honneur de d’entrer les premiers dans Colmar.
    Vers 16 heures, les hommes du 1er bataillon de choc du lieutenant-colonel Gambiez relèvent les troupes américaines. Colmar est libérée.

    Mais il faudra attendre le 9 février pour que les combats de la poche de Colmar cessent définitivement.

  • Madame Sans-Gêne

    2 février 1753 : Naissance à Altenbach, dans la vallée de Saint-Amarin, de Catherine Hubscher. 

     Madame_Sans-Gêne.jpgA 11 ans, elle travaille dans une usine textile de Willer où elle est employée à battre le linge, puis elle apprend le métier de repasseuse à Oderen. Après le décès de ses parents (elle a alors 26 ans), son frère aîné la fait venir à Paris où elle travaillera comme repasseuse et blanchisseuse dans une boutique du boulevard Poissonnière. C’est là qu’elle rencontre François-Joseph Lefèbvre, un jeune caporal-chef originaire de Rouffach. Ils se marient le 1er mars 1783. La carrière de Lefèbvre progresse rapidement : sergent au moment de leur mariage, il entre dans la Garde Nationale en tant que lieutenant en 1789 pour finir général de brigade quatre ans plus tard. Il est devenu proche de Bonaparte qui le nomme sénateur en 1800. En 1804, il est fait maréchal d’Empire, puis duc de Dantzig.

    Cette ascension sociale n’a aucune influence sur Catherine dont les manières et le franc-parler détonnent à la Cour et lui vaudront de nombreuses inimitiés. Mais Napoléon lui conserve son estime et son soutien.

    Elle meurt à Paris le 29 décembre 1835 et est inhumée au Père-Lachaise aux cotés de son mari (décédé le 14 septembre 1820).

    Madame Sans-Gêne

    Un jeune auteur, Emile Moreau, eut l’idée d’écrire une pièce consacrée à Marie-Thérèse Figueur, femme-soldat qui avait participe à de nombreuses campagnes, plusieurs fois blessée, capturée, évadée… Elle avait été surnommée “Madame Sans-Gêne“. Selon certaines sources, ce surnom lui aurait été donnée par l’empereur lui-même. Moreau soumit son drame à Victorien Sardou qui eut l’idée d’en faire une comédie, mais en changeant d’héroïne : «Non pas cette fille qui ne conquit même pas les galons de brigadier, mais Catherine Hubscher qui fut blanchisseuse, épousa le sergent Lefèbvre, devint maréchale de France et garda jusqu’à la cour de l’Empereur ses manières franches et vulgaires !».

    C’est donc grâce à cette pièce, créée en 1893, que Catherine Hubscher devint “Madame Sans-Gêne“, surnom qui ne lui avait jamais été donné de son vivant !

     

    Pour les dialectophones,  “Madame Sans-Gêne“ vue par Huguette Dreikaus :

    "Madame Sans-Gêne" est même devenue le personnage principale d'un opéra de Giordano !

  • Victor Ernst Nessler, compositeur alsacien

    Nessler.jpgUne fois de plus, je découvre l'existence d'un compositeur alsacien. Découverte d'autant plus étonnante que, si j'ignorais son nom, je connaissais l'une de ses œuvres, extrêmement populaire outre-Rhin.

    Victor Ernst Nessler est né le 28 janvier 1841 à Baldenheim (près de Sélestat). Fils de pasteur, il fait des études de théologie à Strasbourg, tout en prenant, en parallèle, des cours de composition. Après quelques œuvres de musique religieuse, il connaît un premier succès avec son opéra "Fleurette", créé à Strasbourg en 1864. Il abandonne alors définitivement ses études de théologie et part se perfectionner au conservatoire de Leipzig auprès du compositeur Moritz Hauptmann (un élève de Spohr).

    En 1868, son deuxième opéra "Dornröschens Brautfahrt" est créé à Leipzig. Deux ans plus tard, il obtient le poste de chef de chœur au Stadttheater, puis en 1878, de chef d'orchestre au Carola-Theater. Les créations se succèdent : "Hochzeitsreise" (1867), "Nachtwächter und Student" (1868), "Am Alexandertag" (1869), "Irmingard" (1876), "Der wilde Jäger" (1881), "Otto der Schütz" (1886). Deux oeuvres connaîtront un vrai triomphe : "Der Rattenfänger von Hameln", opéra en 5 actes, créé le 9 mars 1879 et "Der Trompeter von Säckingen", opéra en un prologue et 3 actes créé le 4 mai 1884.

    En 1888, il quitte Leipzig et retourne à Strasbourg. Il y meurt le 28 mai 1890 à 49 ans.

    Il est inhumé au cimetière Saint-Gall à Koenigshoffen.
    Une rue de Strasbourg porte son nom et on peut voir son buste à l'Orangerie.