Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ignace Pleyel

C’est encore un compositeur qui est “l’homme du jour“. Et non des moindres, puisqu’on lui doit (devrait ?) ce qui est incontestablement LA mélodie française la plus connue. 

pleyel.jpgL'interrogation est justifiée par la polémique sur le véritable compositeur de cette mélodie, plusieurs thèses s'affrontant sur le sujet.

Ignace Pleyel nait le 18 juin 1757 à Ruppersthal en Autriche. Son père lui donne ses premiers cours de musique, puis vient s’installer à Vienne pour permettre à son fils de travailler avec le compositeur tchèque Jean-Baptiste Vanhal. Grâce à un mécène, le comte Ladislas Erdory, il étudie ensuite à Eisenstadt avec Haydn. En 1777, Pleyel entre au service d’Erdory.

En 1784, il est nommé assistant de François-Xavier Richter, maître de chapelle de la cathédrale de Strasbourg, auquel il succède en 1789. Entre-temps, il avait épousé une Strasbourgeoise, Françoise-Gabrielle Lefèbvre. A partir de 1791, la Révolution étant passée par là et la musique religieuse étant interdite, Pleyel se rend à Londres où ses œuvres sont jouées aux concerts Salomon. A son retour à Strasbourg, il achète le château d’Ittenwiller, un ancien prieuré vendu comme bien national.

C’est en 1792 qu’eut lieu un événement important. Le baron de Dietrich, maire de Strasbourg, tenait salon. C’est là que Pleyel avait fait la connaissance d’un capitaine du bataillon “Les enfants de la Patrie“, Claude Joseph Rouget de Lisle, poète et compositeur amateur. Très amateur, même, selon les témoins de l’époque qui parlent de ses “vers de mirliton“ et d’après les quelques mélodies que l’on connaît de lui. Et voilà que De Dietrich lui suggère de composer un “beau chant pour ce peuple soldat“. Les paroles en sont vite trouvées, elles s’inspirent très largement d’une affiche placardée par la Société des Amis de la Constitution : “Aux armes, citoyens ! L’étendard de la guerre est déployé ! Le signal est sonné ! Aux armes ! Il faut combattre, vaincre, ou mourir…“. Quant à la musique, dans une lettre adressée à sa famille, Rouget de Lisle annonce avoir reçu commande d’un hymne de la part du maire de Strasbourg et s’être adressé, pour ce faire, à son ami Pleyel. C’est ainsi que fut créé le “Chant de marche pour l’Armée du Rhin“, devenu “La Marseillaise“.

Une version que confirme Hubert d’Andlau, actuel propriétaire du château d’Ittenwiller : «Rouget de L’Isle savait manier la plume pour créer des vers de mirliton. Mais ses connaissances en musique étaient sans doute précaires. Aussi décida-t-il de rendre visite à son ami Pleyel à Ittenwiller afin de lui demander son aide. Ittenwiller est sans doute le vrai berceau de la Marseillaise. Mon père aimait raconter cette histoire en concluant : “Je ne peux pas le prouver, mais personne ne peut prouver le contraire“».

J’ajouterais qu’un certain nombre de recherches musicologiques accréditent cette thèse (bien que d'autres, tout aussi crédibles, s'attachent à démontrer à la véracité d'autres possibilités).

Pleyel a encore d’autres chants révolutionnaire à son actif : soupçonné d’être royaliste, il fut contraint de “prouver sa sympathie à la cause de la Révolution“. C’est ainsi qu’il composa “La Prise de Toulon“ pour soliste et chœur à trois voix avec accompagnement de piano (19 février 1794), un hymne chanté au Temple de la Raison (c’est ainsi qu’avait été rebaptisé la cathédrale de Strasbourg) pour chœur avec accompagnement de piano (1793 ou 1794), l’Hymne à l’Être Suprême, cantate en deux parties (8 juin 1794) et “La Révolution du 10 août“ pour solistes, chœur et orchestre (10 août 1794). Non seulement il ne sera plus inquiété, mais il sera naturalisé Français !

En 1795, il s’installe à Paris et ouvre une maison d’édition musicale. En 1802, il conçoit un nouveau modèle de piano dont les cordes sont frappées et non plus pincées comme c’était le cas du clavecin. Il en dépose le brevet en 1807 et, deux ans plus tard, fonde une manufacture de pianos. Il en confie la direction à son fils Camille (né à Strasbourg le 18 décembre 1788).

Ignace Pleyel décède à Paris le 14 novembre 1831 et est inhumé au Père Lachaise.

Commentaires

  • Superbe article, Merci pour tout votre travail de partage culturel et artistique alsacien ! On en apprend tous les jours, et de fort intéressantes. Un vrai plaisir.

Les commentaires sont fermés.