Jean-François Reubell est né à Colmar le 6 octobre 1747.
Fils de notaire, il fait des études de droit et, en 1775, devient avocat au Conseil souverain d’Alsace (qui siégeait alors dans l’actuel tribunal de grande instance de Colmar). En 1789, il est élu aux Etats généraux, député du Tiers-état pour Colmar et Sélestat et siège à l’Assemblée Constituante. Après la dissolution de cette assemblée, il devient procureur syndic et secrétaire général du Haut-Rhin. Le 3 septembre 1792, il est élu à la Convention.
Le 13 octobre 1795, il entre au Conseil des Cinq-Cents comme député du Haut-Rhin et devient secrétaire de cette assemblée. Quelques jours plus tard, le 1er novembre, le Conseil des Anciens le nomme au Directoire dont il assure la présidence ce qui fait de lui le premier (et à ce jour le seul) chef d’état alsacien. Avec les autres directeurs, Barras et La Révellière-Lépeaux, il mène le coup d’état du 18 fructidor an V. En 1799, il est remplacé par Sieyès. Il quitte alors la vie politique et se retire à Colmar où il meurt le 24 novembre 1807.
L’épouse de Reubell, Marie-Anne Mouhat, était également originaire de Colmar. Lors d’une réception chez les Reubell, Barras aurait prononcé (à propos du prénom de madame Reubell) cette phrase qui allait avoir certaines répercutions : «Il est simple, il est bref et sied à la République, autant qu’il sied à vous-même». C’est ainsi que la figure personnifiant la République fût baptisée Marianne.