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  • Le 152e Régiment d'Infanterie, les "Diables Rouges“ de Colmar

    Avec la disparition au combat de l’un des officiers du 52e Régiment d’Infanterie, c’est toute une ville qui prend part au deuil de “son“ régiment : le 15-2, les “Diables Rouges“, est profondément ancré dans la vie de Colmar.

    Premier régiment à porter successivement la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre, de la médaille militaire et de la Légion d’Honneur, il porte le titre prestigieux de “Premier des Régiments de France“.

     

    L'histoire

    1794 : le 2e bataillon du 82e Régiment d’Infanterie, le 7e bataillon de Volontaires de la Marne et le 6e bataillon de Volontaires du Bas-Rhin sont regroupés pour former l 152e Demi-Brigade de Bataille.

    Dissous en 1796, il est incorporé dans la 75e Demi-Brigade d’Infanterie de Ligne.

    1813 : 152e Régiment d’Infanterie de Ligne est recréé à partir des 18e, 19e, 53e et 54e cohortes de la Garde Nationale

    1814 : il est, une nouvelle fois, dissous. Les 1er et 2e bataillons sont incorporés dans le 85e Régiment d’Infanterie de Ligne, les 3e, 4e et 5e bataillons dans le 18e Régiment d’Infanterie de Ligne.

    Le 1er octobre 1887, il réapparaît comme 152e Régiment Régional d’Infanterie, formé à partir des bataillons de forteresse des 27e RI (Dijon) 56e RI (Châlons sur Saône) 134e RI (Mâcon). D’abord en garnison à Epinal, avec un camp d’été à Gérardmer, il prend définitivement ses quartiers dans cette dernière en 1905.

    Lors de la mobilisation, en 1914, son régiment de réserve, le 352e Régiment d’Infanterie, est créé.

    Le 2 août 1919, le régiment s’installe à Colmar où il occupe le Quartier Rapp (1er bataillon), le Quartier Macker aujourd’hui cité administrative, (2e bataillon),  le Quartier Lacarre, devenu caserne de gendarmerie (3e bataillon).

    En juillet 1940, il est intégré à la 13e Division Militaire de l’armée d’armistice et en devient le Régiment de Tradition d’Alsace. Son 2e bataillon devient “bataillon d’honneur du Maréchal Pétain“ et est cantonné à Vichy, mas le “mauvais esprit frondeur“ lui vaut d’être déplacé à Montluçon. Dès cette époque, un certain nombre de cadres du 152e prépare en secret la renaissance de l’armée française.

    Avec la démobilisation de l’armée d’armistice, il sera dissous le 27 novembre 1942. Le commandant du 3ème bataillon passe alors dans la clandestinité et son groupe prend l’emblème du “Diable rouge“. 

    Récréé le 10 octobre 1944, il devient la Demi-Brigade Auvergne, est renommé Régiment Auvergne le 9 novembre suivant et, le 21 novembre, le général de Lattre de Tassigny lui redonne le numéro 152. Le régiment récupère son drapeau, sauvé et caché en novembre 1942.

    Le 30 avril 1946, il est transformé en 152e Bataillon d’Infanterie

    Le 1er mai 1949, il redevient 152e Régiment d’Infanterie.

    Le 1er juin 1946, il devient le 152e Régiment d’Infanterie des Forces du Territoire.

    Le 1er juillet 1976, il intègre la 6e Division Blindée comme 152e Régiment d’Infanterie Mécanisé.

    Le 1er juillet 1984, il devient 152e Régiment d’Infanterie de Division Blindée de la 5e Division Blindée.

    Le 1er juillet 1990, il devient 152e Régiment d’Infanterie de Corps d’Armée du 2e Corps d’Armée.

    En 1996, après la dissolution du 2e Corps d’Armée, il redevient 152e Régiment d’Infanterie.

     

    Les batailles du Hartmannswillerkopf

     

    Le Hartmannswillerkopf (HWK dans la dénomination militaire), culminant à 956 m, était un observatoire idéal sur la plaine d’Alsace. L’objectif des Allemands était simple : en interdire la prise par les Français. Tous les assauts ayant échoués, c’est au tour du 15-2 de tenter de le reprendre. Une première tentative, le 23 mars 1915, est stoppée à 200 m du sommet. Trois jours plus tard, au terme d’un second assaut, le sommet est conquis. Le 15-2 compte 130 tués et près de 400 blessés. Les Allemands, qui ont perdu 1 800 hommes, lui attribue alors son surnom “Teufels regiment“ (le Régiment du Diable)

    Le 25 avril 1915, les Allemands lancent une contre-attaque avec 6 bataillons dont 2 bataillons d’élite de la Garde Impériale appuyée par un bombardement d’artillerie. Le 15-2 tient tête quelques heures mais, submergé par le nombre et sous un feu d’enfer, est contraint d’abandonner le sommet, qui sera, néanmoins, partiellement repris le lendemain.

    Le régiment, décimé, est retiré puis reconstitué en mai. Il perdra à nouveau une partie de son effectif lors de la bataille de Metzeral avant d’être déplacé dans un secteur plus calme.

    Le 21 décembre 1915, il est a nouveau envoyé à l’assaut du Hartmannswillerkopf et, après une préparation d’artillerie de cinq heures, le sommet et le flanc est de la montagne sont repris. La nuit tombe avant que le dispositif ait pu être renforcé et, le lendemain à l’aube, trois régiments allemands contre-attaquent. Après huit heures de combat au fusil, à la baïonnette, à la grenade, au corps à corps, le 15-2  succombe sous le nombre : 48 officiers et 1 950 hommes périssent au combat. Depuis cet épisode, le Hartmannswillerkopf est “la Montagne Sacrée du Régiment“.

    Le site du mémorial

  • Unterlinden, le musée fait peau neuve

    C’est une image que la presse régionale met traditionnellement à la une en ce Vendredi-Saint. La crucifixion, le premier tableau du célèbre retable d’Issenheim avec, sur la prédelle, la mise au tombeau.

     

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    Le chef-d’œuvre de Grunewald attire chaque année près de 360 000 visiteurs au Musée d’Unterlinden, un musée qui doublera de superficie d’ici 2013 et espère atteindre les 500 000 visiteurs.

    Le musée bénéficie d’un cadre superbe, l’ancien couvent des Dominicaines, pendant du couvent des Dominicains abritant la bibliothèque municipale, à quelques pas de là. Mais le lieu même interdit toute nouvelle extension (la surface d’exposition avait déjà été augmentée par la réalisation de salles en sous-sol, salles accueillant la collection d’art contemporain et des expositions temporaires). Pourtant le fond existe avec, entre autres, les legs Person (146 œuvres représentatives de l’art français des années 1940  à 1960 dont 35 de Dubuffet) et Wardi (124 œuvres de Joe Downing).

    Le bâtiment des anciens bains municipaux, de l’autre côté de la place, offre aujourd’hui l’opportunité de réaliser cette extension. Une galerie, large de 7 mètres et passant sous la place, reliera les deux ensembles.

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    A l’arrière de l’ancienne piscine, un nouveau bâtiment de trois étages, fera le pendant avec la chapelle qui abrite le retable.

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     La place, elle aussi, changera d’aspect avec la réouverture du canal de la Sinne (aujourd’hui couvert). L’affreux petit office du tourisme disparaîtra pour laisser la place à une petite maison contemporaine qui “ancrera le musée sur la place Unterliden, un peu à la manière de la Pyramide du Louvre“.

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    Gage de qualité, le projet retenu est celui du cabinet Herzog et de Meuron (des voisins, le siège est à Bâle) auquel on doit, entre autres, le stade national de Beijing (le fameux “nid d’oiseau“), le San Francisco De Young Museum, le Walker Art Center à Minneapolis et le Tate Modern Museum à Londres.

    Un beau projet à en croire ces maquettes réalisées par le cabinet d'architectes et un vrai pari sur la culture de la part de la municipalité (avec un investissement de près de 25 millions d'euros pour la seule extension). Mais avec plus de deux millions de touristes par an le potentiel existe déjà. Gageons que le nouveau musée connaîtra très vite le succès qu'il mérite.