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D'r Elsass blog fum Ernest-Emile - Page 51

  • 10 mai 1871, l'Alsace et la Moselle deviennent allemandes

    Les effets collatéraux de l'annexion sur le paysage "bistrotier" parisien !

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  • Carl Stamitz

    On sait peu de choses sur la carrière de Stamitz (né le 7 mai 1745 à Mannheim), si ce n’est qu’il a été second violon du célèbre orchestre de Mannheim de 1762 à 1770, avant de suivre son ancien maître, Franz Xaver Richter, à Strasbourg (ce dernier avait été nommé maître de chapelle de la cathédrale de Strasbourg en 1769, poste qu’il occupera jusqu’à son décès en 1789). Mais nous n’avons aucune précision sur la durée de ce séjour. On sait qu’il a été un temps compositeur du duc de Noailles, qu’il a brièvement résidé à Versailles, qu’il a dirigé "Le Messie“ de Haendel à la cathédrale de Berlin en 1786… et qu’il est mort le 9 novembre 1801 à Iéna.

    Certaines sources parlent d’une rencontre avec Mozart, lors du séjour de ce dernier à Strasbourg en 1778. Cela aurait pu se faire car, entre le séjour à Versailles de 1772 et une série de 28 concerts donnés à la cour de Hollande en 1779 (avec la participation du très jeune Beethoven au piano-forte), la biographie de Stamitz ne donne aucun détail.

     

     

  • Charles-Xavier Thomas de Colmar

    Dans le square faisant face à l’entrée du Conservatoire, boulevard du Champ-de-Mars, se dresse une stèle dédiée à Charles-Xavier Thomas, inventeur de la première machine à calculer industrielle.

    Thomas.jpgCharles-Xavier Thomas est né le 5 mai 1785 à Colmar, au n°8 de l'actuelle rue Rapp. Sa famille, d’origine bourguignonne, s’était installée à Guebwiller pendant la guerre de Trente Ans. Son père, médecin, avait exercé à Colmar avant de travailler à l’hospice de Rouffach, ville dont il fut élu conseiller municipal.

    Après ses études, Charles-Xavier devient officier d’intendance. Il sera, successivement, caissier général des vivres de l’armée du Portugal  (1809), directeur du magasin des vivres du quartier général de l’armée à Séville (1810), garde-magasin général des armées en Espagne (1813) et inspecteur des vivres de l’armée française à Bayonne. Alors que l’ensemble des troupes connaît de graves problèmes d’approvisionnement, celles sous sa responsabilité ne manqueront jamais de rien grâce à sa parfaite organisation. C’est à cette période que germe l’idée d’une machine à calculer.

    Démobilisé, il part pour l’Angleterre où il découvre le métier des assurances. A son retour en France, en 1819, il fonde à Paris, avec un associé suisse, la Compagnie Française d’Assurance “Le Phénix“, dont il devient directeur général. N’ayant pas une totale liberté de gestion, il la quitte et fonde sa propre compagnie “Le Soleil“, en 1829, puis “L’Aigle Incendie“, en 1843, dont il confie la direction à l’un de ses fils (ces deux compagnies, ainsi que “La Nationale“, nationalisées en 1946, fusionneront en 1968 sous le nom de GAN, Groupe des Assurances Nationales). Sous le Second Empire, il devient le premier assureur de France.

    Créé chevalier de l’Empire, il se fera appeler Thomas de Colmar.

    Thomas2.jpgParallèlement, il développe son idée de machine à calculer et dépose son premier brevet en 1820. Il présente son invention à la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale qui, en 1821, charge l’un des ses vice-présidents, M. Francoeur, de l’étudier : « Messieurs, vous m’avez chargé, d’examiner une machine que vous a présentée Monsieur Thomas de Colmar et qu’il nomme “arithmomètre“. La première machine de ce genre qu’on connaisse est celle que Pascal inventa à l’âge de 19 ans. Elle était fort compliquée. On a depuis imaginé sur ce modèle diverses conceptions de même nature : celle de l’Epine et celle de Boistissandeau ont mérité d’être approuvées par l’Académie des Sciences. On trouve dans l’ancienne encyclopédie la description de celle de Diderot. Le défaut de toutes ces machines est de ne se prêter qu’à des calculs très simples. Toutes sont aujourd’hui tombées dans l’oubli, et on ne les regarde que comme des conceptions plus ou moins ingénieuses. Celle de Monsieur Thomas de Colmar ne ressemble nullement aux autres : elle donne de suite les résultats du calcul sans tâtonnement et n’est faite à l’imitation d’aucune des premières. Il est certain que Monsieur Thomas de Colmar n’avait pas connaissance de celles-ci quand il imagina la sienne, et qu’il n’a pu s’aider des travaux de ses prédécesseurs…  ».

    L’année suivante, un second rapport conclu : «L’invention de Monsieur le Chevalier Thomas de Colmar nous paraît devoir être rangée au nombre de ces découvertes qui font honneur à ceux qui les conçoivent et sont glorieuses pour l’époque qui les produit».

    Chevalier de la Légion d’Honneur depuis 1821, son invention lui vaut être promu au grade d’officier par décret impérial en 1857.

    Pour promouvoir son arithmomètre, Thomas n’hésite pas à en offrir aux têtes couronnées qui le récompensent en retour : le Bey de Tunis lui confère le titre de commandeur du Nicham Iftikhar, le roi des Pays Bas le fait Chevalier de l’Ordre de la Couronne de Chêne, le Pape Pie IX Commandeur de l’Ordre de Saint Grégoire le Grand, le roi de Sardaigne le fait Chevalier de l’Ordre Royal des Saints Maurice et Lazare, le Grand Duc de Toscane l’ennoblit à perpétuité, de mâle en mâle, et le roi de Grèce lui remet la Croix de Chevalier du Sauveur.

    Avec plus de 2 000 machines construites, l’arithmomètre est un succès commercial.

    Charles-Xavier Thomas se trouve à la tête d'une fortune considérable. A son décès, en mars 1870, le journal “Le Gaulois" lui consacre un article dans lequel on peut lire : « Dans les couloirs on parle du Roi Soleil. Pas celui de Versailles, mais du Roi Soleil de Colmar, le haut et très puissant Seigneur Thomas, Fondateur et Directeur de la Compagnie d’Assurances Le Soleil. Le Roi Soleil laisse une fortune de plus de 24 millions».

    Il possède, outre de nombreuses actions et obligations, un hôtel particulier rue du Helder à Paris (siège de la Compagnie “Le Soleil“), un autre boulevard Haussman (où il décède), le château de Champfleury à Carrières-sous-Poissy, le château et le domaine de Mairé près de Châtellerault et, surtout, le château de Maisons-Laffitte.

    Dans le domaine de l’assurance, Thomas fut à l’origine de nombreuses innovations : contrat à durée illimitée avec clause de tacite reconduction, garantie incendie maintenue même en cas d’émeute ou de guerre, système d’assurés participants qui pouvaient, selon le résultat annuel de la Compagnie, soit être mis à contribution jusqu’au doublement de leur prime, soit être intéressés aux bénéfices, (80 % des bénéfices leur étaient réservés)… Il crée des comités locaux chargés du démarchage, récompense les employés les plus performants par l’attribution de primes… et fonde une caisse de retraite pour son personnel.

    Charles Xavier Thomas est enterré au cimetière du Père Lachaise.