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D'r Elsass blog fum Ernest-Emile - Page 49

  • Lazare de Schwendi

    Le 27 mai 1583 à Kirchhoffen, dans le Pays de Bade, disparaissait Lazare de Schwendi dont la statue (due à Bartholdi) surmonte la fontaine de la place de l’Ancienne Douane à Colmar.

    schwendi,bartholdi,tokay,colmar,kientzheimLazare de Schwendi est né en juin 1522 à Mittelbiberach, en Souabe. Fils illégitime de Ruhland de Schwendi et d’une servante, il est légitimé par l’empereur Charles Quint en 1524. Il n’a que 3 ans à la mort de son père qui désigne par testament la ville de Menningen comme exécuteur testamentaire et tuteur de son fils. Il fait ses études aux universités de Strasbourg et de Bâle avant d’entrer, en 1546, au service de Charles Quint. L’année suivante, il est nommé émissaire impérial et négociateur pour les affaires religieuses à Augsbourg, Ulm et Strasbourg, puis colonel impérial. Puis, il effectue plusieurs missions diplomatiques. En 1552, il est élevé au rang de chevalier, conseiller impérial et comte palatin et nommé bailli au château de Brisach. L’année suivante, il est ambassadeur à la Cour impériale à Bruxelles.

    En 1556, le fils de Charles Quint, Philippe II, roi d’Espagne  et prince souverain des Pays-Bas, le nomme gouverneur de la ville qui porte son nom, Philippeville, dans la province de Namur. Après la bataille de Gravelines, en désaccord avec la politique espagnol aux Pays-Bas, Schwendi quitte le service de Philippe II.

    En 1564, il entre au service de l’empereur Maximilien II qui lui confie le commandement en chef des troupes allemandes. Il part combattre les Turcs en Hongrie et c’est là, le 11 février 1565, qu’il prend la forteresse de Tokaj.

    La légende veut qu’il en rapporta le savoir-faire viticole et le cépage qui allait donner le Tokay d’Alsace. Il ne se doutait certainement pas qu’il allait être à l’origine d’une longue bataille juridique entre la Hongrie et l'Alsace concernant cette appellation qui a définitivement disparue le 1er janvier 2007 pour être remplacée par celle de Pinot Gris.

    En 1568, Lazare de Schwendi se retire sur ses terres : il avait acquis la seigneurie de Burkheim (Kaiserstuhl) en 1560, la ville et le château de Triberg ainsi que la seigneurie de Hohenlandsberg en 1563. En août 1568, il est fait baron de Hohenlandsberg. Cette seigneurie se compose du village et du château de Kientzheim, de Sigolsheim, d’Ingersheim, de Katzenthal et de Logelheim ainsi qu’une partie de Niedermorschwihr, de Wintzenheim, d’Ammerschwihr et de Turckheim. En 1577, il devient seigneur de Kirchhofen (Pays de Bade) et l’année suivante, prévôt impérial de Kaysersberg.

    Il n’effectue plus qu’une mission officielle, en 1581 (l’inspection des défenses d’Ensisheim, la capitale des possessions des Habsbourg en Alsace) et la rédaction d’un rapport sur les travaux à entreprendre.

    Après son décès à Kirchhofen, le 27 mai 1583, son corps est rapatrié à Kientzheim (sa résidence préférée) et inhumé dans l’église où l’on peut encore voir sa pierre tombale.

    Le château de Kientzheim est aujourd’hui le siège de la Confrérie Saint-Etienne et abrite le Musée du Vignoble et des Vins d’Alsace.

    En 1986, une Fédération des Villes de Lazare de Schwendi a été créée. Elle regroupe Kientzheim, Ingersheim, Logelheim, Sigolsheim, Wintzenheim, Turckheim, Munster, Ammerschwihr, Niedermorschwihr, Katzenthal, Kaysersberg en France, Kirchhofen (Ehrenkirchen), Burkheim (Vogtsburg), Triberg, Mittelbiberach et Schwendi en Allemagne et Philippeville en Belgique.

    Si l’on a pu longtemps croire que Schwendi a introduit le Tokay en Alsace (sa statue, due à Bartholdi, le montre brandissant un plant), il est aujourd’hui établi qu’il n’en est rien. Le Tokay de Hongrie était alors particulièrement apprécie et dans de nombreuses régions viticoles, on rêvait de produire un vin semblable. Schwendi aurait ramené des plants à Kientzheim pour les multiplier. Mais il se serait trompé de cépage ! Le Tokay hongrois est issu du Furmint alors que le Pinot Gris est originaire de Bourgogne. Ce dernier aurait vraisemblablement été substitué au cépage hongrois, ramené par Schwendi, qui ne donnait pas les résultats escomptés.

  • Ernst Wachter, un chanteur français à Bayreuth

    19 mai 1872 : Naissance à Mulhouse d'Ernst Wachter.

    Après des études de chant à Leipzig, il fait ses débuts dans le rôle de Ferrando du "Trouvère" de Verdi à la Hofoper de Dresde en 1894. En 1896, il est invité au Festival de Bayreuth où il chante les rôles de Fasolt (Rheingold) et Hunding (Götterdämmerung). L'année suivant il reprend le rôle de Hunding et chante celui de Gurnemanz  de "Parsifal", qu'il reprendra en 1899. Jusqu'en 1909, il est membre de la troupe de la Hofoper de Dresde où il participe à plusieurs créations dont celles de deux œuvres de Richard Strauss, "Feuersnot" (Jörg Pöschel) et Salome (un cappadocien). Il est également invité à la Hofoper de Munich, ainsi qu'à celles de Berlin et de Vienne, et chante en concert à Londres sous la direction de Felix Mottl. Durant la saison 1910-1911, il chante au Stadttheater de Zurich, puis, entre 1915-1919, il est engagé à l'Opernhaus de Leipzig. C'est dans cette ville qu'il achève sa carrière comme professeur de chant et qu'il meurt en août 1931.

    Toutes les biographies le considèrent comme Allemand. De fait, il est né un an après l'annexion et son nom a été germanisé (les prénoms figurant sur l'acte de naissance sont Ernest Julien).

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    Même s'il semble avoir choisi de rester Allemand après le retour de l'Alsace à la France, il est Mulhousien !

     

  • Ignace Pleyel

    C’est encore un compositeur qui est “l’homme du jour“. Et non des moindres, puisqu’on lui doit (devrait ?) ce qui est incontestablement LA mélodie française la plus connue. 

    pleyel.jpgL'interrogation est justifiée par la polémique sur le véritable compositeur de cette mélodie, plusieurs thèses s'affrontant sur le sujet.

    Ignace Pleyel nait le 18 juin 1757 à Ruppersthal en Autriche. Son père lui donne ses premiers cours de musique, puis vient s’installer à Vienne pour permettre à son fils de travailler avec le compositeur tchèque Jean-Baptiste Vanhal. Grâce à un mécène, le comte Ladislas Erdory, il étudie ensuite à Eisenstadt avec Haydn. En 1777, Pleyel entre au service d’Erdory.

    En 1784, il est nommé assistant de François-Xavier Richter, maître de chapelle de la cathédrale de Strasbourg, auquel il succède en 1789. Entre-temps, il avait épousé une Strasbourgeoise, Françoise-Gabrielle Lefèbvre. A partir de 1791, la Révolution étant passée par là et la musique religieuse étant interdite, Pleyel se rend à Londres où ses œuvres sont jouées aux concerts Salomon. A son retour à Strasbourg, il achète le château d’Ittenwiller, un ancien prieuré vendu comme bien national.

    C’est en 1792 qu’eut lieu un événement important. Le baron de Dietrich, maire de Strasbourg, tenait salon. C’est là que Pleyel avait fait la connaissance d’un capitaine du bataillon “Les enfants de la Patrie“, Claude Joseph Rouget de Lisle, poète et compositeur amateur. Très amateur, même, selon les témoins de l’époque qui parlent de ses “vers de mirliton“ et d’après les quelques mélodies que l’on connaît de lui. Et voilà que De Dietrich lui suggère de composer un “beau chant pour ce peuple soldat“. Les paroles en sont vite trouvées, elles s’inspirent très largement d’une affiche placardée par la Société des Amis de la Constitution : “Aux armes, citoyens ! L’étendard de la guerre est déployé ! Le signal est sonné ! Aux armes ! Il faut combattre, vaincre, ou mourir…“. Quant à la musique, dans une lettre adressée à sa famille, Rouget de Lisle annonce avoir reçu commande d’un hymne de la part du maire de Strasbourg et s’être adressé, pour ce faire, à son ami Pleyel. C’est ainsi que fut créé le “Chant de marche pour l’Armée du Rhin“, devenu “La Marseillaise“.

    Une version que confirme Hubert d’Andlau, actuel propriétaire du château d’Ittenwiller : «Rouget de L’Isle savait manier la plume pour créer des vers de mirliton. Mais ses connaissances en musique étaient sans doute précaires. Aussi décida-t-il de rendre visite à son ami Pleyel à Ittenwiller afin de lui demander son aide. Ittenwiller est sans doute le vrai berceau de la Marseillaise. Mon père aimait raconter cette histoire en concluant : “Je ne peux pas le prouver, mais personne ne peut prouver le contraire“».

    J’ajouterais qu’un certain nombre de recherches musicologiques accréditent cette thèse (bien que d'autres, tout aussi crédibles, s'attachent à démontrer à la véracité d'autres possibilités).

    Pleyel a encore d’autres chants révolutionnaire à son actif : soupçonné d’être royaliste, il fut contraint de “prouver sa sympathie à la cause de la Révolution“. C’est ainsi qu’il composa “La Prise de Toulon“ pour soliste et chœur à trois voix avec accompagnement de piano (19 février 1794), un hymne chanté au Temple de la Raison (c’est ainsi qu’avait été rebaptisé la cathédrale de Strasbourg) pour chœur avec accompagnement de piano (1793 ou 1794), l’Hymne à l’Être Suprême, cantate en deux parties (8 juin 1794) et “La Révolution du 10 août“ pour solistes, chœur et orchestre (10 août 1794). Non seulement il ne sera plus inquiété, mais il sera naturalisé Français !

    En 1795, il s’installe à Paris et ouvre une maison d’édition musicale. En 1802, il conçoit un nouveau modèle de piano dont les cordes sont frappées et non plus pincées comme c’était le cas du clavecin. Il en dépose le brevet en 1807 et, deux ans plus tard, fonde une manufacture de pianos. Il en confie la direction à son fils Camille (né à Strasbourg le 18 décembre 1788).

    Ignace Pleyel décède à Paris le 14 novembre 1831 et est inhumé au Père Lachaise.