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D'r Elsass blog fum Ernest-Emile - Page 3

  • Joseph Rey, le maire qui réveilla Colmar

    C’est l’une des personnalités marquantes de Colmar dont il fut maire de 1947 à 1977. Joseph Rey est né 10 septembre 1899 dans le quartier du Grillenbreit à Colmar.

    Rey.jpgSon père, ouvrier dans une manufacture de tissage à Colmar, est mobilisé dans l’armée allemande en 1914 (il sera tué sur le front de Champagne en 1918). Après ses études primaires, Joseph Rey devient apprenti-comptable puis sera, à son tour, mobilisé en 1918. Il déserte et regagne Colmar après l’Armistice. Il travaille alors comme aide-comptable à l’Elsaesser Kurier (Le Courrier d’Alsace, organe du parti catholique alsacien, l’Union Populaire Républicaine d’Alsace) avec une brève interruption de décembre 1920 à juin 1921, lorsqu’il est incorporé au 506ème Régiment de chars à Besançon. En 1925, il entre comme comptable à la savonnerie Thomas à Colmar, entreprise dont il deviendra le gérant en 1927, après le décès de son patron. 

    Parallèlement, Joseph Rey, qui avait suivi des cours de musique et pratiquait le violon, devient directeur de l’harmonie Saint-Martin de Colmar en 1922.

    Dans un premier temps, politiquement proche de l’aile nationale de l’UPR, puis de l’Action Populaire Nationale d’Alsace (fondée en novembre 1928 par des dissidents de l’UPR hostiles à l’alliance avec les partis autonomistes), il se rapproche peu à peu du mouvement royaliste et finit par adhérer à l’Action Française à la veille de la deuxième guerre mondiale. 

    Quand l’armée allemande entre à Colmar, le 17 juin 1940, il cesse toute activité associative, refusant de collaborer avec l’occupant. Il rejoint un réseau de résistants qui fait passer des prisonniers évadés de l’autre côté des Vosges, mais il est arrêté par la Gestapo le 1er avril 1942. Il est condamné successivement à un puis trois ans de prison en 1943 et incarcéré au camp de redressement de Schirmeck, à la prison de Kehl et enfin à celle de Fribourg-en-Brisgau où il noue des liens d’amitié avec des prisonniers politiques allemands dont la plupart, par la suite, occuperont des postes à responsabilité. Il est libéré le 25 avril 1945 par l’avancée des troupes de la 1ère Armée française.

    De retour à Colmar, il est nommé membre du Comité départemental de la Libération et reprend ses activités à la tête de la savonnerie. Le 23 septembre 1945, il entre au Conseil municipal provisoire et, le même jour, est élu conseiller général du canton de Colmar Sud. De 1953 à 1982, il sera vice-président du Conseil général du Haut-Rhin.

    Le 25 octobre 1947, il est élu Maire de Colmar.

    Le 2 janvier 1956, il est élu député du Haut-Rhin sur une liste MRP (parti auquel il a adhéré à la Libération). Aux élections législatives de 1958, bien qu’arrivé en tête au premier tour avec 45 % des suffrages, il est battu par Edmond Borocco (UNR).

    De 1973 à 1983, il siège également au Conseil régional d’Alsace.

    Le 2 décembre 1977, il démissionne de son mandat de Maire au profit de son premier adjoint Edmond Gerrer. En 1982, il décide de ne pas se représenter aux élections cantonales.

    Il décède à Colmar le 26 juillet 1990.

    C'est sous l'impulsion de Joseph Rey que Colmar allait connaître un formidable essor. Durant ses mandats successifs, la ville s’est transformée avec la construction de nouveaux quartiers à l’ouest de la ville, la création de la zone industrielle, du port et de l’aérodrome et, surtout, l’ambitieux programme de restauration du centre-ville. Ce vaste chantier, l’un des premiers de ce type en France, sera à l’origine de la vocation touristique de Colmar.

    Joseph Rey a également ouvert Colmar sur l’extérieur en nouant des liens avec les villes de Schongau (Allemagne), Lucca (Italie), Sint-Niklaas (Belgique) et Hyde (Royaume Uni). Fait unique, toutes ces villes sont jumelées entre elles. Son action internationale lui vaudra le prix Hebel (Hebeldankpreis), la médaille d’or du Bade-Wurtemberg, la médaille d’honneur de la ville de Fribourg en Brisgau et le prix Mozart de la Fondation Goethe de Bâle. L’Institut des arts et traditions populaires d’Alsace lui décerne le Grand Bretzel d’or en 1987.
    Il était Croix de guerre 1939-1945, Médaille de la Résistance, Officier de la Légion d’honneur, Commandeur de l’Ordre national du Mérite, Chevalier du Mérite agricole, Palmes académiques, Médaille d’honneur départementale et communale en or, Grand Croix de l’Ordre du Mérite de la République fédérale allemande, Chevalier dans l’Ordre du Mérite de la République italienne.

  • Philippe Bernold, l'un des chefs de file de l'école française de flûte

    Ph Bernold.jpg8 septembre 1960 : Naissance à Colmar de Philippe Bernold.

    Il commence ses études musicales au conservatoire de Colmar, la flûte, d’abord, avec Claude Knoeller, puis la direction d’orchestre avec René Matter. C’est durant cette période qu’il fait ses débuts de musicien d’orchestre avec l’orchestre symphonique de Colmar (composé des professeurs et d’élèves du conservatoire) et de soliste avec le même orchestre et l’orchestre de chambre de Colmar (tous deux dirigés par René Matter) ou l‘orchestre de chambre “La Chaconne“ dirigé par Odile Olry.

    Après avoir obtenu son premier prix au Conservatoire de Paris, il est engagé (à 23 ans) comme Première Flûte solo dans le tout nouvel orchestre de l’opéra de Lyon, poste qu’il occupera pendant 12 ans.

    En 1987, il obtient le Premier Grand Prix du prestigieux concours Rampal ce qui lui permet de débuter, parallèlement à son activité au sein de l’orchestre, une brillante carrière internationale.

    En 1994, il créé “Les Virtuoses de l’Opéra de Lyon“ dont il assure la direction. Durant la saison 1999/2000, il est chef stagiaire à l’Orchestre de Bretagne.

    Depuis il poursuit une triple carrière de chef (il est premier chef invité de la Cappella Istropolitana et, dans la région, on a pu le voir et l’entendre à la tête de l’orchestre de l’Opéra de Lyon au Festival de Colmar), d’instrumentiste (comme soliste et comme chambriste) et d’enseignant (il est professeur de flûte au CNSM de Lyon, professeur de musique de chambre au CNSM de Paris et donne des master-classes à l’Académie de musique française de Kyoto et à l’Académie internationale d’été de Nice).

  • Le Pfifferdaj, la Fête des Ménétriers de Ribeauvillé

    Le premier week-end de septembre a traditionnellement lieu la plus ancienne des fêtes alsaciennes, le Pfifferdaj, la Fête des Ménétriers, à Ribeauvillé.

    Le rituel est immuable : animations médiévales, cortège historique et… passage obligé à la fontaine de la place de l’Hôtel de Ville : ce n’est pas de l’eau qui en coule ce jour-là, mais du vin !

    C’est vers 1390 que les ménétriers, ménestrels et troubadours prirent l’habitude de se réunir à Ribeauvillé le 8 septembre, à l’occasion de la fête de la Nativité de la Vierge (non loin de Ribeauvillé se trouve Notre Dame de Dusenbach, lieu de pèlerinage connu depuis le XIIIème siècle).
    Selon la légende, lors de l’une de ses fêtes, le seigneur de Ribeaupierre aurait donné une pièce à un troubadour qui avait cassé son instrument : pour le remercier de son geste, les musiciens le reconnurent comme leur suzerain.
    Le 20 avril 1400, Maximin Ier de Ribeaupierre remet à la confrérie des Ménétriers sa charte.

    En 1533, cette confrérie est divisée en trois sections :
    Ribeauvillé devient le siège de celle d’Alsace moyenne. La tradition s’y est perpétuée jusqu’à la révolution : la dernière rencontre eut lieu en 1788. Mais l’habitude était prise, et bien que les musiciens ne venaient plus en pèlerinage, la fête fut maintenue tous les premiers dimanches de septembre sous forme de foire annuelle avant de renouer avec la tradition en 1802 : le Pfifferdaj était né.
    La section d’Alsace supérieure siégeait à Vieux-Thann et y tenait sa fête le 14 septembre.
    Le sort de la section d’Alsace inférieure est étroitement lié à celui des seigneurs de Ribeaupierre. En 1667, Alice, héritière du comte Jean-Jacques, épouse Chrétien II, duc de Bischwiller-Birkenfeld (fils de Chrétien Ier de Birkenfeld-Bischweiler et de Madeleine de Wittelsbach-Deux-Ponts). Celui-ci transféra le siège de cette section à Bischwiller où la fête se déroulait alors le lundi suivant le 15 août.

     

     

    D’une fête à une autre

    Le dernier comte de Ribeaupierre né à Ribeauvillé était Frédéric-Michel de Deux-Ponts-Birkenfeld. Son fils, Maximilien de Wittelsbach, colonel du régiment Royal Alsace, devint, par la volonté de Napoléon, premier roi de Bavière. Et c’est pour fêter le mariage du fils de Maximilien, le futur roi Louis Ier de Bavière (né à Strasbourg) que fut créée la célèbre Oktoberfest de Munich.

    Parmi les descendants directs de ces seigneurs de Ribeaupierre à qui l'on doit le Pffiferdaj, on trouve l'impératrice Sissi, l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche, l'empereur Maximilien Ier du Mexique et, depuis le mariage d'Elisabeth de Bavière (arrière-petite-fille de Maximilien de Wittelsbach) avec Albert Ier de Belgique, les rois des Belges.