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D'r Elsass blog fum Ernest-Emile - Page 2

  • Inauguration du Haut-Koenigsbourg

    13 mai 1908, inauguration du Haut-Koenigsbourg restauré par Bodo Ebhardt.

    Le 4 mai 1899, le château, en ruines, avait été offert par la ville de Sélestat à l’empereur Guillaume II. Les travaux, commencés en 1901, avaient duré 7 ans.

    C’est aujourd’hui l’un des sites touristiques les plus visités de France.

    Haut-Koenigsbourg.jpg

    Le même en 1900

    Haut_Koenigsbourg_1900.jpg

     

  • Eugène Ricklin, figure du mouvement autonomiste alsacien

    Eugène Ricklin est né le 12 mai 1862 à Dannemarie.

    Ricklin.jpgIl fait ses études au collège de Belfort, puis aux lycées d’Altkirch, de Colmar et de Ratisbonne pour les poursuivre dans les universités de Freiburg, Munich et Erlangen. Après avoir obtenu son doctorat en médecine, il revient à Dannemarie où, à 29 ans, il entre au conseil municipal.

    En 1896, il devient membre du Conseil général (Bezirkstag) de Haute-Alsace, puis, en 1900, du Landesausschuss à Strasbourg (Conseil d’Alsace-Lorraine) et enfin, le 16 juin 1903, du Reichstag à Berlin en tant que député de la circonscription de Thann-Altkirch.

    En 1898, il prend la succession du maire, décédé. Quatre ans plus tard, il est destitué par l’administration allemande suite à une plainte pour “offense à l’empereur“ et pour avoir réclamé un statut d’autonomie pour l’Alsace-Lorraine. Il reste cependant membre du conseil municipal. Parallèlement, il poursuit sa carrière médicale à Dannemarie de 1888 à 1910, puis à Carspach-Sonnenberg.

    En 1911, l’Alsace-Lorraine est dotée d’une constitution et d’un parlement, le Landtag, qui remplace le Landesausschuss. Le pouvoir législatif est transféré à cette assemblée composée de deux chambres : la première est composée de 42 membres (18 nommés par l’Empereur, 18 nommés par les corps constitués - églises, chambre de commerce, Université…- et 6 élus) et la seconde de 60 membres élus pour 5 ans au suffrage universel dont Ricklin est élu président.

    Pacifiste, il participe aux conférences de la Paix de l’Union interparlementaire de Berne et de Bâle où il fera la connaissance de Jean Jaurès.
    Durant la guerre, il sert dans l’armée allemande comme médecin militaire.

    Fervent partisan de l’autonomie, Ricklin s’oppose au nouveau pouvoir français comme il s’était opposé au pouvoir allemand.
    Dès le lendemain de la fin de la guerre, il convoque le “Nationalrat“, le mouvement qu’il avait créé pour “sauver les acquis politiques“. Il en est élu président.
    Sa proposition de soumettre à l’acceptation des autorités françaises un texte garantissant les droits alsaciens est repoussé par la majorité des membres. Ricklin est mis en minorité et le “Nationalrat“, devenu “Conseil National“ disparaît.
    En mars 1919, Ricklin est envoyé en résidence forcée dans la zone occupée près de Kehl et n’est autorisé à rentrer qu’en novembre 1919, après les élections législatives.
    Il revient à la vie publique en 1925 et intègre la rédaction du journal “Zukunft“. Il participe ensuite à la fondation du mouvement autonomiste “Heimatbund“ dont il est élu président. Un manifeste pour l’autonomie, publié le 5 juin 1926 et signé par une centaine de personnalités locales, vaudra à ses auteurs, accusés de séparatisme, d’être arrêtés et traduits en justice.
    Bien qu’emprisonné, Ricklin et un autre autonomiste, Joseph Rossé, se présentent aux élections législatives de mai 1928 sous les couleurs de l’Union Populaire Républicaine et sont élus. Libéré le 14 juillet, suite à la grâce présidentielle, Ricklin se présente aux élections cantonales d’octobre 1928 et est élu au Conseil général. Mais les deux élections seront invalidées, la première par l’Assemblée Nationale (par 195 voix pour, 29 contre et 416 abstentions), la seconde par le Conseil d’Etat le 22 mars 1929.
    De nouvelles élections sont organisées le 2 juin suivant, Ricklin et Rossé se représentent et sont réélus. Cette élection sera à nouveau invalidée par le Conseil d’Etat.

    Après la grâce présidentielle de 1928, Ricklin attendait une amnistie et une réhabilitation promise. Celle-ci tardant à venir, six députés autonomistes déposent un bulletin au nom de “Docteur Eugène Ricklin, ancien président du Parlement d’Alsace-Lorraine“ lors de l’élection présidentielle de 1931 qui verra l’élection de Paul Doumer.

    Définitivement retiré de la vie politique, Eugéne Ricklin décède le mercredi 4 septembre 1935 après un long séjour à l’hôpital de Dannemarie.

  • 10 mai 1871, l'Alsace et la Moselle deviennent allemandes

    Les effets collatéraux de l'annexion sur le "paysage bistrotier parisien" !

    Le 10 mai 1871, à l’hôtel “Zum Schwan“ à Francfort est signé le traité de paix entre l’Empire allemand et la France. Les signataires sont le prince Otto von Bismarck-Schoenhausen (Chancelier de l’Empire germanique) et le comte Harry von Arnim (envoyé extraordinaire et Ministre plénipotentiaire de S. M. l’Empereur d’Allemagne près du Saint-Siége) d‘une part, et Jules Favre (Ministre des affaires étrangères de la République française), Augustin Thomas Joseph Pouyer-Quertier (Ministre des finances de la République française) et Marc Thomas Eugène de Goulard (membre de l’Assemblée nationale) d’autre part.

    Ce traité de dix-huit articles et trois articles additionnels a pour objet de « convertir en traité de paix définitif le traité de préliminaire de paix du 26 février de l’année courante…». L’Alsace et la Moselle font désormais partie de l’empire allemand.

    L’article 1 concerne les territoires : en échange des cantons de Belfort, Delle, Giromagny et quelques terres voisines, l’Allemagne étend ses possessions en Lorraine. Les articles suivants traitent de problèmes divers comme la canalisation de la Moselle, le transfert d’archives, les dommages de guerre, les relations commerciales, la liberté de circulation et d’installation des ressortissants de l’un des pays dans l’autre…

    Ce qui nous intéresse particulièrement, c’est l’article 2.
    "Les sujets français originaires des territoires cédés domiciliés actuellement sur ce territoire qui entendront conserver la nationalité française, jouiront jusqu’au premier octobre 1872 et moyennant une déclaration préalable, faite à l’autorité compétente, de la faculté de transporter leur domicile en France et de s’y fixer, sans que ce droit puisse être altéré par les lois sur le service militaire, auquel cas la qualité de citoyen français leur sera maintenue. Ils seront libres de conserver leurs immeubles situés sur le territoire réuni à l’Allemagne.
    Aucun habitant des territoires cédés ne pourra être poursuivi, inquiété ou recherché dans sa personne ou dans ses biens à raison de ses actes politiques ou militaires pendant la guerre."

    C’est ainsi qu’un grand nombre d’Alsaciens a choisi de rester fidèle à la France. Beaucoup d’entre eux s’établirent à Paris et se consacrèrent aux affaires. De petites affaires, modestes au départ, dont la plupart connurent un développement spectaculaire (je rappellerai simplement le cas de Théophile Bader et ses Galeries Lafayette). Parmi ces Alsaciens, un certain nombre s’est lancé dans la restauration et a créé des brasseries : ils s’appelaient Zimmer, Lippmann, Floederer… A une époque où les noms à consonance germanique n’étaient pas particulièrement appréciés, les deux derniers ont choisi de raccourcir le leur et leurs brasseries sont devenues connues sous le nom de Lipp et Flo ! Et toutes ces brasseries ont bouleversé le paysage gastronomique parisien.

    Bofinger, qui lui avait choisi de s'installer à Paris bien avant l'annexion (dès 1864) a été le premier à servir les bières à la pompe. C’est également dans ces brasseries alsaciennes qu’est née cette tradition parisienne du banc d’huîtres. Qui a été le premier à en avoir l’idée ? Ont-ils été plusieurs à l’avoir à peu près au même moment ? Il existe plusieurs hypothèses sur le sujet, mais ce qui est certain c’est que l’un de ces Alsaciens, originaire de Bourg-Bruche dans le Bas-Rhin, se fournissait chez son frère, installé en Bretagne et devenu ostréiculteur. Il s’appelait Charles Drouant et son bar-tabac (encore une nouveauté pour l'époque) allait devenir, sous la direction de son fils, un restaurant réputé et siège de l’Académie Goncourt. Il a été, de 2006 à mars 2018, propriété d’un autre Alsacien célèbre, Antoine Westermann.