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  • De Schmuck à Berger-Levrault, une dynastie d'imprimeurs strasbourgeois

    Le 19 janvier 1721, François Guillaume Schmuck, originaire de Guémar, meurt à Strasbourg. En 1676, il avait créé dans cette ville une imprimerie librairie à l’angle de la rue des Juif et de la rue du Faisan.

    L’entreprise prend une dimension nationale sous la direction de François-Georges Levrault, l’époux de son arrière-petite-fille. Quatre de leurs fils feront carrière dans l’imprimerie : l’aîné, François, dirige l’imprimerie-librairie strasbourgeoise, Louis-Charles sera imprimeur du Roi, François-Xavier deviendra directeur de l’Imprimerie impériale de la Grande Armée et Nicolas, imprimeur des lettres de la Grande Armée. Ce dernier participe aux campagnes napoléoniennes avec son matériel et c’est ainsi qu’il imprimera, entre autres, les déclarations du 1er et 2 décembre 1805 ainsi que le décret créant la Comédie Française. Il disparaîtra dans la Bérézina.

    A la mort de François, c’est sa veuve qui reprend la direction de l’entreprise strasbourgeoise. Sa fille et l’époux de celle-ci, Frédéric Berger, lui succéderont.
    En 1871, après l’annexion de l’Alsace, leur fils, Oscar Berger-Levrault, transfère l’administration et le service commercial de l’imprimerie à Nancy, mais conserve la librairie à Strasbourg.
    L’imprimerie strasbourgeoise, (devenue “Strassburger Druckerei und Verlagsanstalt“ puis “Imprimerie Strasbourgeoise“ et enfin “ISTA“) installée depuis sa création rue des Juifs, ne quittera définitivement les lieux qu’en 1985.
    Quant à la librairie, installée depuis 1918 place Broglie, après avoir changé de propriétaire en 1993, elle abandonne le nom de Berger-Levrault pour devenir la librairie Broglie en 2001. Avec près de 350 ans d’activité, elle est considérée comme étant la plus ancienne librairie de France jusqu'à sa fermeture définitive le 27 février 2021.

  • Louis-Jacques de Coehorn "le Bayard alsacien"

    Louis-Jacques de Coehorn est né le 16 janvier 1771 à Strasbourg.

    Coehorn.jpgIl n’a que 12 ans quand il s’engage dans l’armée et dès l’année suivante, il est nommé sous-lieutenant ! Il est promu second lieutenant à 17 ans, puis premier lieutenant à 20 ans. Il prend part à la campagne d’Amérique et est nommé capitaine en Guyane en 1792.
    Gravement malade, il quitte l’armée et rentre en France. Rétabli, il veut reprendre du service, mais sa réintégration à son grade lui étant refusée, il sert comme simple soldat pendant six mois avant de retrouver ses fonctions grâce à l’intervention du général Hoche. En 1794, il rejoint l’Armée de Rhin-et-Moselle et devient, en 1796, aide de camp du général Decaen.

    Après la prise de Kaiserslautern, Coëhorn s’oppose à un détachement de chasseurs qui se livrent au pillage à Geisenfeld. Ceux-ci l’accueillent avec des huées. Même ses menaces de mort n’impressionnent pas les pillards. Il en tue un d’un coup de pistolet, en blesse un autre et fait face au groupe en jetant ses armes. Plusieurs pillards se jettent sur lui et le ruent de coups. Blessé, il ne doit la vie qu’à l’intervention de quelques officiers. Il est néanmoins fait prisonnier.
    Libéré quelques mois plus tard, il est promu chef de bataillon et affecté à l’Armée d’Angleterre (1798) puis du Danube (1799).

    En 1799, il rejoint l’Armée du rang avec rang de chef de brigade avant d’être promu adjudant général (colonel) en 1800. En 1803, il est affecté au camp de Bruges et le 11 janvier 1805, il intègre le 3e Corps en qualité de chef d’état-major à la 1ère division. Il participe, entre autres, à la bataille d’Austerlitz et à celle d’Eylau puis est nommé général de brigade en 1807.

    Il est créé baron de l’Empire le 19 mars 1808.

    Il participe encore aux batailles d’Essling et de Wagram. Blessé une nouvelle fois (il avait déjà eu le pied fracassé par une balle, été grièvement blessé au front par une autre, pris une troisième dans la cuisse…), il est mis en congé pour raison de santé du 15 mai 1810 au 10 juin 1811. Après une brève affectation en Espagne durant l’été 1811, il rentre à Paris et est mis en disponibilité.
    Réintégré au 6e Corps de la Grande Armée en Saxe en 1813, il commande la 1ère brigade de la 22e division lors de la bataille des Nations (à Leipzig du 16 au 19 octobre 1813) au cours de laquelle il a la cuisse arrachée par un boulet. Fait prisonnier, il doit être amputé.
    Il meurt des suites de sa blessure le 29 octobre 1813.

    En 1798, Coehorn avait acheté le château d’Ittenwiller, appartenant alors au compositeur Ignace Pleyel, maître de chapelle de la cathédrale de Strasbourg.

    Son nom est inscrit sur le côté est de l’Arc de Triomphe, dans la 20ème colonne.

  • Albert Schweitzer

    kaysersbergAlbert Schweitzer est né le 14 janvier 1875 à Kaysersberg.

    Il a six mois quand ses parents s’installent à Gunsbach dans la vallée de Munster, d’où est originaire sa mère et où son père exerce la double fonction de pasteur et d’instituteur.

    Très jeune, il s’intéresse à la musique et à 9 ans déjà il joue sur l’orgue paroissial.

    De 1885 à 1893 (année au cours de laquelle il obtient son baccalauréat), il suit ses études secondaires à Mulhouse, puis se rend à Strasbourg pour y étudier la théologie et la philosophie tout en étudiant l’orgue, à Paris, dans la classe de Charles-Marie Widor.

    Il poursuit ses études de théologie et de philosophie à Berlin avant de rentrer à Strasbourg où il passe ses doctorats (de philosophie en 1899 et de théologie en 1900).

    Il devient pasteur de l’église Saint-Nicolas de Strasbourg, où il bénit, le 11 avril 1908, le mariage de Theodor Heuss, futur premier président de la République fédérale d’Allemagne.

    En 1902, il est nommé chargé de cours à la faculté de théologie protestante de l’université de Strasbourg. De 1903 à 1906, il est directeur du Collegium Wilhelmitanum, le séminaire protestant de Strasbourg.

    Titulaire de l’orgue de Saint Nicolas, il publie une monographie consacrée à Bach en 1905.

    Albert Schweitzer interprète Bach

    Un article paru dans le “Journal des Missions Evangéliques de Paris“ va bouleverser sa vie : il décide de devenir médecin et de créer un hôpital à Lambaréné au Gabon (à cet époque en Afrique-Équatoriale française).
    Il donne alors une série de concerts destinés à aider au financement de son futur hôpital et, en 1905, il débute ses études de médecine à Strasbourg. En 1912, il suit l’enseignement de médecine tropicale à Paris. Docteur en médecine en 1913, il part pour Lambaréné en compagnie d’Hélène Bresslau, institutrice.

    Citoyen allemand de fait (puisque né après l’annexion de 1870), il est placé en résidence surveillée en 1914, puis arrêté en 1917 et emprisonné, d’abord à Notre-Dame de Garaison (Hautes-Pyrénées), puis à Saint-Rémy-de-Provence jusqu’en juillet 1918.
    Il écrit alors une étude philosophique de la civilisation, “Kulturphilosophie“, publiée en 1923, dans laquelle il plaide pour une philosophie du respect de la vie.
    Réintégré dans la nationalité française, il reste un temps en Europe, puis, en 1924, retourne à Lambaréné où il reconstruit son hôpital. En 1954, il inaugure le “Village Lumière“ où il accueille deux cents lépreux et leurs familles.

    Afin de financer son hôpital, il revient régulièrement en Europe pour y donner des conférences et des concerts. Il se lie d’amitié avec la reine Elisabeth de Belgique et Albert Einstein.
    Personnalité reconnue et estimée, il reçoit de nombreuses distinctions : Prix Goethe en 1928, Chevalier de la Légion d’honneur en 1948, Médaille d’Or du WWF en 1949, Grand officier de la Légion d’Honneur en 1950, Membre de l’Académie française des sciences morales et politiques en 1951, Prix Nobel de la paix en 1952, Médaille d’or de la Ville de Paris en 1954, Ordre du Mérite par la Reine Elisabeth II en 1955…
    Il décède à Lambaréné le 4 septembre 1965.

    Extrait d'un reportage en anglais

    En 1952, année où il obtient le Prix Nobel, un film lui est consacré, “Il est minuit Docteur Schweitzer“, d’après la pièce du même nom de Gilbert Cesbron. Son rôle est tenu par Pierre Fresnay.