Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Alsace - Page 41

  • Une intégration exemplaire

    L’Alsace a toujours été une terre de passage et d’immigration, surtout à une époque où la notion de frontière était beaucoup plus floue qu’aujourd’hui. Mais c’est durant la période allemande qu’a eu lieu la première vague l’immigration telle que nous l’entendons aujourd’hui : de grands chantiers de construction de casernes sont alors ouverts et de nombreux Italiens arrivent alors (essentiellement dans le Haut-Rhin) pour y travailler. Une fois les chantiers achevés, ils seront plusieurs centaines à se faire embaucher aux Mines de Potasse qui viennent juste d’être créées. La construction des cités va également attirer de nombreux maçons. Lorsqu’éclate la première guerre mondiale, la plupart d’entre eux retournent en Italie pour se battre. Mais dès la fin des hostilités, en 1918, ils reviennent en Alsace. 

    Ils formeront une communauté qui a certainement contribué à attirer la seconde vague d’immigration, plus importante, de 1946 à 1950.

    Fait remarquable, ces immigrés, qui bien évidemment ne parlaient pas le français, réussiront a s’intégrer en apprenant la langue locale ! Je connais ainsi, personnellement, plusieurs exemples de personnes ne parlant que leur langue maternelle et l’alsacien ! Ils seront également nombreux à créer leur propre entreprise dans le domaine du bâtiment.

    Et en parlant d'Italiens, comment ne pas évoquer Ettore Bugatti, certainement le plus connu d'entre eux.

    Ce jour de “Festa della Repubblica“, la fête nationale italienne (qui prend un caractère particulier cette année avec la célébration du cent-cinquantième anniversaire de l’unité italienne), me semblait tout indiqué pour évoquer l’intégration parfaitement réussie d’une communauté étrangère dont beaucoup de membres se sentent aujourd’hui beaucoup plus profondément Alsaciens que d’autres qui le sont pourtant depuis des générations.

  • Unterlinden, le musée fait peau neuve

    C’est une image que la presse régionale met traditionnellement à la une en ce Vendredi-Saint. La crucifixion, le premier tableau du célèbre retable d’Issenheim avec, sur la prédelle, la mise au tombeau.

     

    Crucifixion.jpg

    Le chef-d’œuvre de Grunewald attire chaque année près de 360 000 visiteurs au Musée d’Unterlinden, un musée qui doublera de superficie d’ici 2013 et espère atteindre les 500 000 visiteurs.

    Le musée bénéficie d’un cadre superbe, l’ancien couvent des Dominicaines, pendant du couvent des Dominicains abritant la bibliothèque municipale, à quelques pas de là. Mais le lieu même interdit toute nouvelle extension (la surface d’exposition avait déjà été augmentée par la réalisation de salles en sous-sol, salles accueillant la collection d’art contemporain et des expositions temporaires). Pourtant le fond existe avec, entre autres, les legs Person (146 œuvres représentatives de l’art français des années 1940  à 1960 dont 35 de Dubuffet) et Wardi (124 œuvres de Joe Downing).

    Le bâtiment des anciens bains municipaux, de l’autre côté de la place, offre aujourd’hui l’opportunité de réaliser cette extension. Une galerie, large de 7 mètres et passant sous la place, reliera les deux ensembles.

    Unterlinden bains.jpg

    A l’arrière de l’ancienne piscine, un nouveau bâtiment de trois étages, fera le pendant avec la chapelle qui abrite le retable.

    Unterlinden Nouveau.jpg

     La place, elle aussi, changera d’aspect avec la réouverture du canal de la Sinne (aujourd’hui couvert). L’affreux petit office du tourisme disparaîtra pour laisser la place à une petite maison contemporaine qui “ancrera le musée sur la place Unterliden, un peu à la manière de la Pyramide du Louvre“.

    unterlinden extension.jpg

    Gage de qualité, le projet retenu est celui du cabinet Herzog et de Meuron (des voisins, le siège est à Bâle) auquel on doit, entre autres, le stade national de Beijing (le fameux “nid d’oiseau“), le San Francisco De Young Museum, le Walker Art Center à Minneapolis et le Tate Modern Museum à Londres.

    Un beau projet à en croire ces maquettes réalisées par le cabinet d'architectes et un vrai pari sur la culture de la part de la municipalité (avec un investissement de près de 25 millions d'euros pour la seule extension). Mais avec plus de deux millions de touristes par an le potentiel existe déjà. Gageons que le nouveau musée connaîtra très vite le succès qu'il mérite.

  • Les concerts du Vendredi-Saint, une tradition alsacienne

    C’est l’une de ces traditions qui font la richesse de notre patrimoine culturel : comme chaque année, le chœur de Saint-Guillaume de Strasbourg donne, le Vendredi-Saint, une passion de Bach.

    1883 est l’année du quatrième centenaire de la naissance de Martin Luther. Pour commémorer cet anniversaire de grandes festivités sont organisées et, pour y participer, Ernest Munch, organiste de l’église Saint-Guillaume forme une chorale paroissiale qui devient chœur de Saint-Guillaume en 1885. Et les activités de ce chœur débordent rapidement du cadre liturgique.

    En 1894, il donne pour la première fois la Passion selon Saint-Matthieu de Bach, puis l’année suivante, la Passion selon Saint-Jean. Il est rapidement décidé de présenter ces passions avant Pâques. Dans un premier temps, en raison de leur longueur, ces œuvres sont données en deux parties, la première le soir du Jeudi-Saint, la seconde le Vendredi-Saint.
    En 1908, pour la première fois, la Passion selon Saint-Matthieu est jouée dans son intégralité le Vendredi-Saint. L’année suivante, la Passion selon Saint-Jean est représentée dans les mêmes conditions. La partie instrumentale est alors assurée par l’orchestre municipal (le futur Philharmonique).
    Par la suite, le chœur disposera de son propre orchestre, formée pour la circonstance et composé de musiciens professionnels issus de orchestres locaux. En 1979, il prendra le nom d’orchestre Albert Schweitzer.