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Alsaciens célèbres - Page 14

  • Sébastien Erard

    Le strasbourgeois Sébastien Erard est l’inventeur de la harpe moderne et l’un des deux facteurs à l’origine du piano moderne

    Erard.jpgSi Erard a déposé plus d’une centaine de brevets modifiant la mécanique de l’instrument (entre autres le double échappement qui permet de rejouer immédiatement une note, même si la touche n’est pas encore revenu en position), ce sont d’autres facteurs qui travaillent sur le développement de la sonorité et créent la première usine électrifiée préfigurant ainsi la production en série. Et ces facteurs ne sont autres qu’Ignace Pleyel, ancien maître de chapelle de la cathédrale de Strasbourg (probable compositeur de la Marseillaise) et son fils Camille, également né à Strasbourg !

    Sébastien Ehrhard est né à Strasbourg, le 5 avril 1752. Son père, ébéniste, remarque très tôt les dispositions du jeune Sébastien pour le travail du bois et lui fait étudier le dessin, la géométrie et l’architecture. A la mort de son père (il a alors 16 ans), il part pour Paris travailler chez un facteur de clavecin. Il devient rapidement premier ouvrier, mais tant son talent que la curiosité dont il faisait preuve provoquèrent la jalousie du facteur : le maître se sentant dépassé par l’élève, le licencie. Un autre facteur lui demande alors de construire, pour lui, un instrument dont il avait reçu commande, et qui dépassait ses compétences. Ce travail allait le faire connaître du milieu musical et son clavecin mécanique définitivement asseoir sa réputation. La duchesse de Villeroy, passionnée de musique, lui offre de travailler pour elle et de lui construire un piano-forte, instrument encore peu répandu en France. Là encore, le succès est au rendez-vous et les commandes affluent. Son frère, Jean-Baptiste vient le rejoindre, et, ensemble, ils fondent lors propre fabrique.

    Un autre instrument commence à être à la mode :la harpe. Jean-Baptiste Krumpholtz, soliste et compositeur, à l’origine de cette mode en France, sollicite l’aide d’Erard (qui avait francisé son nom) qui accepte avec enthousiasme et conçoit un nouveau système de fourche. Malheureusement pour lui, Krumpholtz qui avait, entre temps, liés ses intérêts à ceux d’un facteur de harpes, lui demande d’abandonner ses recherches : il craignait que la nouvelle harpe ne relègue les instruments de son associé au musée et de se trouver ruiner. Persuadé que sans la collaboration du plus célèbre des interprètes du moment sa harpe ne connaîtrait aucun succès, Erard renonce malgré les sommes considérables engagés et les quatre-vingts instruments déjà construits !

    La révolution éclate. Erard décide de partir pour l’Angleterre trouver de nouveaux débouchés pour ses pianos. A son retour sur le continent, et alors qu’il est à Bruxelles, il reçoit une lettre de son frère qui lui déconseille de rentrer : ses liens avec l’aristocratie le mettent dans une position dangereuse. Il repart donc en Angleterre et y fonde une usine. C’est là qu’il dépose son premier brevet pour le perfectionnement du piano-forte.

    De retour en France en 1796, il continue ses recherches et, en 1808, présente le premier piano à queue. Il reprend aussi ses travaux sur la harpe et, en 1811, présente un instrument dont les pédales permettaient de faire monter chaque corde d’un demi-ton ou d’un ton. La harpe moderne était née.

    Un autre instrument va faire l’objet d’innovations et de perfectionnement par Erard : l’orgue. Il ne reste malheureusement plus rien des deux instruments (dont un était dans la chapelle des Tuileries) qu’il a conçu, “un modèle de perfection“ selon un chroniqueur de l’époque.

    Il décède le 5 août 1831 dans son château de La Muette.

    Ses pianos avaient été adoptés par Haydn (qui possédait le n°28), Beethoven (le 133), la plupart des virtuoses de son époque comme Liszt (dont il a été le mécène) et des compositeurs comme Mendelssohn, Verdi ou Ravel.

  • Destins croisés…

    Parfois les hasards de l’histoire s’amusent à entrelacer les destins des hommes.

    De passage à Strasbourg, Mozart avait donné plusieurs concerts. Parmi les personnalités qui y assistaient, il y avait celui que les Strasbourgeois surnommaient "le grand Max", Maximilien de Wittelsbach, qui résidait alors dans son hôtel particulier de la rue Brulée (devenu la résidence du gouverneur militaire de Strasbourg). Quelques années plus tard, "le grand Max" deviendra Maximilien Ier, roi de Bavière. Mozart, lui, avait été tenté, un temps, de s'installer à Strasbourg et d’accepter le poste de maître de chapelle. La chose ne put se faire et c’est Ignace Pleyel qui fut nommé. Ignace Pleyel auquel l’un de ses amis, le capitaine Rouget de Lisle, fit appel pour l’aider à composer un chant qui lui avait été commandé par le maire de Strasbourg, le baron De Dietrich. Et c’est ainsi que fut créé notre hymne national. Et, du même coup, nous retrouvons un autre nom célèbre, De Dietrich, une longue lignée de maîtres de forges, devenus barons du Saint-Empire, anoblis par Louis XV, qui allaient compter parmi les acteurs majeurs de la vie économique et industrielle. Ce sont ces De Dietrich qui, souhaitant se lancer dans la fabrication de voitures, firent appel à Ettore Bugatti pour les concevoir et à Emile Mathis pour les commercialiser ! Ces deux noms allaient entrer dans l’histoire de l’automobile.
    Aujourd’hui, c’est en grande partie à son extraordinaire collection de Bugatti que le Musée de l’Automobile de Mulhouse doit sa réputation et les Dominicains de Haute-Alsace de Guebwiller sont les heureux propriétaires d’un des très rares double-pianos conçus par la célèbre manufacture fondée par Ignace Pleyel !

    Un exemple de ces très rares double-pianos (celui-ci appartient à la collection du Musée des instruments de musique de Bruxelles).

  • Alois Kayser

    Alois Kayser est né le 29 mars 1877 à Lupstein (dans le canton de Saverne).

    Kayser_Nauru.jpgAprès des études religieuses catholiques, il est envoyé par la Société des Missionnaires du Sacré-Cœur à Nauru, petite colonie allemande du Pacifique, en 1902. Il s’installe dans le village d’Ibwenape et, parallèlement à sa mission d’évangélisation, étudie le nauruan dont il publiera une grammaire. Il élabore également une dictionnaire nauruan/allemand.

    A la fin de la Première Guerre mondiale, Nauru passe sous contrôle britannique et Kayser, allemand, est expulsé. En 1921, devenu français, il revient sur l’île administrée par l’Australie.
    Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, en décembre 1940, Nauru subit des attaques de la marine allemande, puis des troupes japonaises. Les occidentaux sont évacués en février 1942, mais Kayser et  l’un de ses collègues suisses, le père Pierre Clivaz, décident de rester sur place.
    Les japonais débarquent en août 1942. Les deux prêtres peuvent poursuivre leur travail jusqu’au 16 août 1943 : face à l’offensive américaine, les japonais déportent 1 200 Nauruans dans les îles Truk. Le 28 août, soupçonnés d’être à la tête d’une conspiration, de cacher une radio et de posséder des armes, les deux prêtres sont arrêtés, battus et torturés pendant plusieurs jours.

    Alois Kayser meurt des suites de ces tortures le 21 octobre 1942. Le témoignage du Père Clivaz permettra de faire condamner les responsables. Les derniers déportés ne seront rapatriés à Nauru que le 31 janvier 1946.

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