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Alsaciens célèbres - Page 17

  • Louis-Jacques de Coehorn "le Bayard alsacien"

    Louis-Jacques de Coehorn est né le 16 janvier 1771 à Strasbourg.

    Coehorn.jpgIl n’a que 12 ans quand il s’engage dans l’armée et dès l’année suivante, il est nommé sous-lieutenant ! Il est promu second lieutenant à 17 ans, puis premier lieutenant à 20 ans. Il prend part à la campagne d’Amérique et est nommé capitaine en Guyane en 1792.
    Gravement malade, il quitte l’armée et rentre en France. Rétabli, il veut reprendre du service, mais sa réintégration à son grade lui étant refusée, il sert comme simple soldat pendant six mois avant de retrouver ses fonctions grâce à l’intervention du général Hoche. En 1794, il rejoint l’Armée de Rhin-et-Moselle et devient, en 1796, aide de camp du général Decaen.

    Après la prise de Kaiserslautern, Coëhorn s’oppose à un détachement de chasseurs qui se livrent au pillage à Geisenfeld. Ceux-ci l’accueillent avec des huées. Même ses menaces de mort n’impressionnent pas les pillards. Il en tue un d’un coup de pistolet, en blesse un autre et fait face au groupe en jetant ses armes. Plusieurs pillards se jettent sur lui et le ruent de coups. Blessé, il ne doit la vie qu’à l’intervention de quelques officiers. Il est néanmoins fait prisonnier.
    Libéré quelques mois plus tard, il est promu chef de bataillon et affecté à l’Armée d’Angleterre (1798) puis du Danube (1799).

    En 1799, il rejoint l’Armée du rang avec rang de chef de brigade avant d’être promu adjudant général (colonel) en 1800. En 1803, il est affecté au camp de Bruges et le 11 janvier 1805, il intègre le 3e Corps en qualité de chef d’état-major à la 1ère division. Il participe, entre autres, à la bataille d’Austerlitz et à celle d’Eylau puis est nommé général de brigade en 1807.

    Il est créé baron de l’Empire le 19 mars 1808.

    Il participe encore aux batailles d’Essling et de Wagram. Blessé une nouvelle fois (il avait déjà eu le pied fracassé par une balle, été grièvement blessé au front par une autre, pris une troisième dans la cuisse…), il est mis en congé pour raison de santé du 15 mai 1810 au 10 juin 1811. Après une brève affectation en Espagne durant l’été 1811, il rentre à Paris et est mis en disponibilité.
    Réintégré au 6e Corps de la Grande Armée en Saxe en 1813, il commande la 1ère brigade de la 22e division lors de la bataille des Nations (à Leipzig du 16 au 19 octobre 1813) au cours de laquelle il a la cuisse arrachée par un boulet. Fait prisonnier, il doit être amputé.
    Il meurt des suites de sa blessure le 29 octobre 1813.

    En 1798, Coehorn avait acheté le château d’Ittenwiller, appartenant alors au compositeur Ignace Pleyel, maître de chapelle de la cathédrale de Strasbourg.

    Son nom est inscrit sur le côté est de l’Arc de Triomphe, dans la 20ème colonne.

  • Albert Schweitzer

    kaysersbergAlbert Schweitzer est né le 14 janvier 1875 à Kaysersberg.

    Il a six mois quand ses parents s’installent à Gunsbach dans la vallée de Munster, d’où est originaire sa mère et où son père exerce la double fonction de pasteur et d’instituteur.

    Très jeune, il s’intéresse à la musique et à 9 ans déjà il joue sur l’orgue paroissial.

    De 1885 à 1893 (année au cours de laquelle il obtient son baccalauréat), il suit ses études secondaires à Mulhouse, puis se rend à Strasbourg pour y étudier la théologie et la philosophie tout en étudiant l’orgue, à Paris, dans la classe de Charles-Marie Widor.

    Il poursuit ses études de théologie et de philosophie à Berlin avant de rentrer à Strasbourg où il passe ses doctorats (de philosophie en 1899 et de théologie en 1900).

    Il devient pasteur de l’église Saint-Nicolas de Strasbourg, où il bénit, le 11 avril 1908, le mariage de Theodor Heuss, futur premier président de la République fédérale d’Allemagne.

    En 1902, il est nommé chargé de cours à la faculté de théologie protestante de l’université de Strasbourg. De 1903 à 1906, il est directeur du Collegium Wilhelmitanum, le séminaire protestant de Strasbourg.

    Titulaire de l’orgue de Saint Nicolas, il publie une monographie consacrée à Bach en 1905.

    Albert Schweitzer interprète Bach

    Un article paru dans le “Journal des Missions Evangéliques de Paris“ va bouleverser sa vie : il décide de devenir médecin et de créer un hôpital à Lambaréné au Gabon (à cet époque en Afrique-Équatoriale française).
    Il donne alors une série de concerts destinés à aider au financement de son futur hôpital et, en 1905, il débute ses études de médecine à Strasbourg. En 1912, il suit l’enseignement de médecine tropicale à Paris. Docteur en médecine en 1913, il part pour Lambaréné en compagnie d’Hélène Bresslau, institutrice.

    Citoyen allemand de fait (puisque né après l’annexion de 1870), il est placé en résidence surveillée en 1914, puis arrêté en 1917 et emprisonné, d’abord à Notre-Dame de Garaison (Hautes-Pyrénées), puis à Saint-Rémy-de-Provence jusqu’en juillet 1918.
    Il écrit alors une étude philosophique de la civilisation, “Kulturphilosophie“, publiée en 1923, dans laquelle il plaide pour une philosophie du respect de la vie.
    Réintégré dans la nationalité française, il reste un temps en Europe, puis, en 1924, retourne à Lambaréné où il reconstruit son hôpital. En 1954, il inaugure le “Village Lumière“ où il accueille deux cents lépreux et leurs familles.

    Afin de financer son hôpital, il revient régulièrement en Europe pour y donner des conférences et des concerts. Il se lie d’amitié avec la reine Elisabeth de Belgique et Albert Einstein.
    Personnalité reconnue et estimée, il reçoit de nombreuses distinctions : Prix Goethe en 1928, Chevalier de la Légion d’honneur en 1948, Médaille d’Or du WWF en 1949, Grand officier de la Légion d’Honneur en 1950, Membre de l’Académie française des sciences morales et politiques en 1951, Prix Nobel de la paix en 1952, Médaille d’or de la Ville de Paris en 1954, Ordre du Mérite par la Reine Elisabeth II en 1955…
    Il décède à Lambaréné le 4 septembre 1965.

    Extrait d'un reportage en anglais

    En 1952, année où il obtient le Prix Nobel, un film lui est consacré, “Il est minuit Docteur Schweitzer“, d’après la pièce du même nom de Gilbert Cesbron. Son rôle est tenu par Pierre Fresnay.

  • André Bloch, compositeur alsacien oublié

    André Bloch est né le 14 janvier 1873 à Wissembourg.

    Il entre très jeune au Conservatoire de Paris où il aura pour professeurs, entre autres, Ernest Guiraud et Jules Massenet. A 10 ans, il obtient une 2ème médaille de solfège puis, l’année suivante, la 1ère. Suivront le Premier Prix de piano à 16 ans et celui d’harmonie à 17 ans. A 19 ans, il tente le Prix de Rome et remporte un deuxième Second Prix. L’année suivante, en 1893, il décroche le Premier Grand Prix avec sa cantate “Antigone”.
    A son retour de Rome, en 1898, il est nommé professeur d’harmonie au Conservatoire de Paris (où il aura, entre autres, pour élève Jehan Alain). Il enseigne également au Conservatoire américain de Fontainebleau. Là, dans les premières années, assistant d’un autre Grand Prix de Rome, Paul Vidal, qu’il remplace fréquemment, il a pour élève Aaron Copland.
    En 1934, il publie “Cent leçons à l’usage des écoles primaires” qui, comme son nom le laisse entendre, sera en usage dans les écoles avant-guerre.
    C’est par ses opéras qu’il se fera connaître. Le premier, “Maïda”, un conte musical en 4 actes et 5 tableaux sur un livret de Charles Rety-Darcours, est créé à Aix-les-Bains en 1909. Le dernier, “Guignol”, un opéra bouffe “de cape et de trique“ en 3 actes et 9 tableaux sur un livret d’Henri Fabert et Justin Godard, est créé à l’Opéra-Comique le 18 janvier 1849. Entre les deux, il y aura encore “Une nuit de Noël” (qualifié de conte bleu) composé à Rome et créé à Liège en 1922 ainsi que “Brocéliande”, légende lyrique créée l’Opéra de Paris le 25 novembre 1925.
    Son catalogue comprend également un ballet, “Feminaland,” créé à Monte-Carlo le 19 mars 1904, des poèmes symphoniques (“Kaa”, d’après “Livre de la Jungle” de Rudyard Kipling, créé le 2 avril 1933 aux Concerts Colonne, “Au Béguinage”, créé en 1956 au Théâtre des Champs-Elysées par l’Orchestre des Concerts du Conservatoire sous la direction de Josef Krips, “L’Isle nostalgique”), “Les Maisons de l’éternité” croquis d’orient pour violoncelle et orchestre, concerto-ballet pour piano et orchestre, petite suite dominicale pour petit orchestre, des pièces pour piano (Air à danser, Thème varié, Andantino), pour piano et flûte (Dans la palmeraie), piano et clarinette (Denneriana), piano et basson (Fantaisie variée, Goguenardises), des mélodies et duos (“Révélation” pour deux voix a cappella, “Mon père m’a donné un mari” et “Dans les bois” pour chant et piano)
    Il a également partiellement réorchestré “Les contes d’Hoffmann“ pour une représentation à Monte-Carlo en 1904.
    André Bloch décède à Paris le 7 août 1960.