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Alsaciens célèbres - Page 23

  • William Wyler

    Wyler.jpgWilliam Wyler est né le 1er juillet 1902 à Mulhouse. D’origine suisse, il fait ses études à Lausanne puis entre au Conservatoire de Paris, où il étudie le violon.

    A 20 ans, il part pour les Etats-Unis et travaille aux studios Universal, fondés par un cousin de sa mère. En 1925 (il a 23 ans), il devient le plus jeune réalisateur des studios. Trois ans plus tard, il est naturalisé américain. En quelques années, il s’impose comme l’un des plus importants metteurs en scène d’Hollywood, collaborant un temps avec la Warner Bros. avant de rejoindre la Metro Goldwyn Mayer.

    En 1942, tout en poursuivant sa carrière, il s’engage dans l’armée de l’air avec le grade de major et réalise deux documentaires sur la guerre.

    Plusieurs de ses films lui vaudront une nomination pour l’Oscar du meilleur réalisateur : "Dodsworth" (1936), "Les Hauts de Hurlevent“ (1939), “La lettre“ (1939), “La vipère“ (1941), “L’héritière“ (1949), “Histoire de détective“ (1951), “Vacances romaines“ (1953), “La loi du Seigneur“ (1956) et “L’obsédé“ (1965).

    Il obtiendra trois fois cette récompense, pour “Madame Miniver“ (1942), “Les plus belles années de notre vie“ (1946) et “Ben-Hur“ (1959). Il reçoit également la Palme d’or au Festival de Cannes en 1957 pour “La Loi du Seigneur“

    Il meurt d’une crise cardiaque le 27 juillet 1981 à Los Angeles.

     

    Dans une interview, il avait déclaré (à propos de Mulhouse) "toujours revenir avec plaisir dans mon petit patelin".

    Il fait une courte apparition (sans être crédité au générique) dans trois de ses films, dont “Dodsworth“ (1936) où il tient le rôle d’un violoniste !

    Son perfectionnisme lui valut le surnom de “90-Take Willie“ (Willy-les-90-prises).

    Il a été assistant réalisateur sur “Ben-Hur: a tale of the Christ“ en 1927 qui servira de base à son propre "Ben Hur".

    Avec 11 Oscars, "Ben Hur" détient toujours le record de cette cérémonie (à égalité avec “Titanic“ (1998) et “Le Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi“ (2004).

     

    Filmographie

    1970 : The Liberation of L.B. Jones (On n’achète pas le silence) avec Lee J. Cobb, Anthony Zerbe et Roscoe Lee Browne

    1968 : Funny Girl avec Barbra Streisand et Omar Sharif

    1966 : How to steal a million (Comment voler un million de dollars) avec Audrey Hepburn, Peter O’Toole et Eli Wallach

    1965 : The collector  (L’obsédé) avec Terence Stamp et Samantha Eggar

    1961 : The children’s hour (La rumeur) avec Audrey Hepburn, Shirley MacLaine et James Garner

    1959 : Ben-Hur avec Charlton Heston

    1958 : The big country (Les grands espaces) avec Gregory Peck, Jean Simmons et Carroll Baker

    1956 : Friendly persuasion (La loi du Seigneur) avec Gary Cooper, Dorothy McGuire et Anthony Perkins

    1955 : The desperate hours (La maison des otages) avec Humphrey Bogart, Fredric March et Arthur Kennedy

    1953 : Roman holiday (Vacances romaines) avec Gregory Peck, Audrey Hepburn et Eddie Albert

     

    1952 : Carrie (Un amour désespéré) avec Laurence Olivier, Jennifer Jones, Miriam Hopkins et Eddie Albert

    1951 : Detective story (Histoire de détective) avec Kirk Douglas et Eleanor Parker

    1949 : The heiress (L’héritière) avec Olivia de Havilland, Montgomery Clift et Ralph Richardson

    1946 : The best years of our lives (Les plus belles années de notre vie) avec Fredric March, Dana Andrews et Myrna Loy

    1942 : Mrs. Miniver (Madame Miniver) avec Greer Garson et Walter Pidgeon

    1941 : The little foxes (La vipère) avec Bette Davis, Herbert Marshall et Teresa Wright

    1940 : The letter (La lettre) avec Bette Davis, Herbert Marshall et James Stephenson

    1940 : The westerner (Le cavalier du désert) avec Gary Cooper, Walter Brennan et Doris Davenport

    1939 : Wuthering Heights (Les hauts de Hurlevent) avec Merle Oberon, Laurence Olivier et David Niven

    1938 : The cowboy and the lady (Madame et son cowboy) avec Gary Cooper et Merle Oberon. Suite à un clash avec le producteur, William Wyler abandonna le tournage dès le premier jour et fut remplacé par H.C. Potter.

    1938 : Jezebel (L’insoumise) avec Bette Davis et Henry Fonda

    1937 : Dead end avec Sylvia Sidney, Joel McCrea et Humphrey Bogart

    1936 : Come and get it (Le vandale) avec Edward Arnold, Joel McCrea et Frances Farmer. Profitant de l’absence du producteur Samuel Goldwyn, hospitalisé, le réalisateur Howard Hawks avait opéré d’importantes modifications. A son retour, Goldwyn le licencia immédiatement et fît appel à Wyler pour terminer le film.

    1936 : Dodsworth avec Walter Huston, Ruth Chatterton, Paul Lukas et David Niven

    1936 : These three avec Miriam Hopkins, Merle Oberon et Joel McCrea

    1935 : Barbary Coast (Ville sans loi) avec Miriam Hopkins, Edward G. Robinson et Joel McCrea. Wyler fut remplacé en cours de tournage par Howard Hawks et n’est pas crédité au générique.

    1935 : The gay deception (Le gai mensonge) avec Francis Lederer, Frances Dee et Benita Hume

    1935 : The good fairy avec Margaret Sullavan, Herbert Marshall et Frank Morgan

    1934 : Glamour (Fascination) avec Paul Lukas, Constance Cummings et Phillip Reed

    1933 : Counsellor at Law avec John Barrymore

    1933 : Her first mate avec Slim Summerville et Zasu Pitts

    1932 : Tom Brown of Culver avec Tom Brown, Slim Summerville et Richard Cromwell

    1931 : A house divided avec Walter Huston, Douglass Montgomery et Helen Chandler

    1930 : The storm (La tourmente) avec Lupe Velez et Paul Cavanagh

    1929 : Hell’s heroes avec Charles Bickford, Raymond Hatton et Fred Kohler

    1929 : The love trap (Le piège d’amour) avec Laura La Plante, Neil Hamilton et Robert Ellis

    1929 : The shakedown (L’école du courage) avec James Murray, Barbara Kent et George Kotsonaros

    1928 : Anybody here seen Kelly ? (Un coeur à la traîne) avec Bessie Love, Tom Moore et Kate Price

    1928 : Thunder riders (Far West) avec Ted Wells, Charlotte Stevens et William Steele

    1927 : Desert Dust avec Ted Wells, Lotus Thompson et Bruce Gordon

    1927 : The border cavalier avec Fred Humes, Evelyn Pierce et C.E. Anderson

    1927 : Hard fists avec Art Acord, Louise Lorraine et Gilbert Holmes

    1927 : Shooting straight avec Ted Wells, Garry O’Dell et Buck Connors

    1927 : Blazing days avec red Humes, Ena Gregory et Churchill Ross

    1926 : The stolen ranch avec Fred Humes, Louise Lorraine et William Bailey

    1926 : Lazy lightning avec Art Acord, Fay Wray et Robert Gordon

  • Théophile Conrad Pfeffel, le “La Fontaine alsacien“

    Pfeffel 1.jpgThéophile Conrad Pfeffel est né le 28 juin 1736 au 41 Grand’rue à Colmar.

    Largement oublié aujourd’hui, le “La Fontaine alsacien“ a une rue, un square (où se dresse sa statue) et un collège à son nom à Colmar. La ville a ainsi voulu rendre hommage à celui qui a contribué à sa notoriété en créant une école dont la réputation avait très largement dépassé les frontières.

    La famille Pfeffel est originaire du Wurtemberg. Son père, Jean-Conrad, précepteur du fils d’un gentilhomme, s’était installé à Strasbourg où il avait fait la connaissance de Nicolas Prosper Bauyn d’Angervilliers, alors intendant d’Alsace et futur secrétaire d’état à la Guerre. Après un passage par le ministère des Affaires étrangères, il est envoyé en mission au Conseil souverain d’Alsace à Colmar où il rencontre une jeune veuve qu’il épouse peu après. Naturalisé Français, il est nommé stettmeister de la ville.

    Théophile Conrad n’a que deux ans lorsque son père meurt. Il fait ses études au gymnase de Colmar. A 15 ans, il entre à l’université de Halle en Saxe-Anhalt. Depuis son plus jeune âge, Pfeffel avait des problèmes de vue qui s’aggravèrent durant son séjour à Halle. Contraint d’abandonner ses études vers la fin de 1735, il fait un détour par Dresde, où s’était installé son frère aîné, avant de rentrer en France. C’est là qu’il rencontre Christian Fürchtegott Gellert, fabuliste et moralisateur, dont l’oeuvre inspirera la sienne.

    De retour en Alsace, il partage son temps entre Colmar et Strasbourg où il loge chez un proche parent Pfeffel 2.jpgdont il épousera la fille. Il n’a que 23 ans lorsqu’il perd définitivement la vue. La carrière diplomatique à laquelle il se destinait lui étant désormais impossible, il décide de se consacrer à l’écriture.

    Il publie ses premières oeuvres (qu’il dicte) en 1761 puis écrit quelques pièces pour le théâtre de Strasbourg. Sa réputation grandit très rapidement et lui vaudra de nombreux honneurs et distinctions. La mort de son fils aîné, âgé d’à peine 10 ans, va profondément bouleverser sa vie : il décide de se consacrer à l’éducation et crée une école militaire pour les jeunes nobles protestants qui se destinent à la carrière des armes.

    L’académie militaire ouvre ses portes en 1773 (le bâtiment est aujourd'hui à l'angle des rue Pfeffel et Chauffour, en face du conservatoire). Elle accueille une quarantaine d’élèves de 11 à 14 ans venant d’Allemagne, de Suisse, d’Angleterre, de Russie… et compte une quinzaine de professeurs. Jusqu’à sa fermeture, sous la Révolution, en 1793, plus de deux mille personnes issues du monde  politique, universitaire et artistique vinrent visiter l’académie et rencontrer son fondateur.

    La période révolutionnaire avait fait perdre à Pfeffel les trois quarts de sa fortune, mais sa notoriété était intacte : sans qu’il en ait fait la demande, Napoléon lui accorde une confortable pension, le roi de Bavière (qui avait vécu à Strasbourg) envoie un sculpteur pour réaliser son buste (qui prendra place au musée royal de Munich aux côtés de ceux des grands auteurs allemands). Nommé membre du Consistoire général et du Directoire, il prend part à la réorganisation des écoles protestantes.

    Déjà malade, il fête le cinquantième anniversaire de son mariage le 26 février 1809.
    Le 1er mai suivant, à deux heures du matin, il meurt dans son lit.
    Des funérailles officielles ont lieu le 3 mai.

  • Albert Carré

    Albert_Carre.jpgAlbert Carré est né à Strasbourg le 22 juin 1852. Comme de nombreux Alsaciens, il quitte la région en 1870.

    Comédien, puis metteur en scène, puis directeur de théâtre, il est nommé directeur de l’Opéra-Comique en 1898. Il quittera ce poste pour devenir administrateur général de la Comédie Française (du 1er janvier 1914 au 30 novembre 1915). Parallèlement, il travaille pour le Deuxième Bureau et est responsable des Alsaciens (allemands à l’époque) qui s’engagent dans l’armée française. En 1918, il revient à la direction de l’Opéra-Comique et y reste jusqu’en 1925. Il meurt à Paris 12 janvier 1938

    Pendant 40 ans, il refuse de parler à sa sœur parce que celle-ci avait épousé un officier allemand !

    Il est le neveu de Michel Carré, librettiste des “Pêcheurs de perles“ (Bizet) et “Mireille“ (Gounod) et, en collaboration avec Jules Barbier, de “Hamlet“ et “Mignon“ (Thomas) ainsi que “Faust“ et “Roméo et Juliette“ (Gounod).

    Lui-même est l’auteur des livrets de “La Basoche“ d’André Messager, “Faust en ménage“ de Claude Terrasse et “Le Roi malgré lui“ d’Emmanuel Chabrier.