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Alsace - Page 3

  • Première diffusion de la télévision française à Strasbourg

    Mire.jpg3 novembre 1953 : première diffusion de la télévision française à Strasbourg, qui devient ainsi le deuxième pôle régional desservi après Lille. Une diffusion géographiquement restreinte : l’antenne provisoire ne permet d’arroser que l’agglomération strasbourgeoise. Quant aux programmes, ils sont limités à une heure, entre 20h30 et 21h30 ! Et encore, les rares Strasbourgeois qui disposent d’un téléviseur ne peuvent voir que les programmes de la veille, y compris le journal télévisé, car ceux-ci sont acheminés… par train !
    Ce n’est que le 24 décembre suivant, après la mise en service du réseau hertzien reliant Strasbourg à Paris, que les Strasbourgeois pourront enfin capter en direct LA chaîne nationale.

    Les Haut-Rhinois, eux, devront attendre la mise en service de l’émetteur du Rebberg, le plus puissant de France, le 19 mai 1956.

    "Première diffusion de la télévision française à Strasbourg" : la précision était utile, car certains postes pouvait déjà capter des émissions télévisées allemandes.

  • L'Amico Fritz, un opéra ayant l'Alsace pour cadre.

    Le 31 octobre 1891, au Teatro Costanzi de Rome, a été créé un opéra de Pietro Mascagni (le compositeur de “Cavalleria rusticana“) ayant pour cadre l’Alsace. Le livret (en italien !) de Nicola Daspuro s’inspire du “best seller“ de l’époque, “L’ami Fritz“ d’Erckmann-Chatrian. Si d'autres œuvres lyriques se déroulent en Alsace (notamment celles de Jean-Baptiste Weckerlin, sur des livrets en alsacien), elles ont été largement oubliées : "l'Amico Fritz", bien que rarement jouée, est la seule à s'être maintenue, tant bien que mal, au répertoire.

    Si certains situent l’action en Lorraine, voire en Bavière (!), le livret est très clair sur ce point : “L’azione ha luogo in Alsazia, 1890“. Et “L’amico Fritz“ va être un immense succès. L’une de ses mélodies, le “duo des cerises“ deviendra même extrêmement populaire.

     

  • Marie-Louise Beck, pionnière de l'hôtellerie de luxe

    Marie-Louise Beck.jpgMarie-Louise Beck est née le 29 octobre 1867 à Truchtersheim. D’une famille modeste (son père est marchand-boucher), elle a toutefois une tante, Alexandrine, qui a fait ce qu’on appelle un “beau mariage” : le mari de cette dernière, Xavier Jungbluth, originaire de Wolxheim, dirige le Grand Hôtel à Monaco.

    C’est lors d’un séjour chez sa tante que la petite Marie-Louise (elle n’a alors que 10 ans) croisera pour la première fois celui dont elle partagera la vie. César Ritz est beaucoup plus âgé qu’elle (il a 27 ans) et en tout début de carrière dans l’hôtellerie. Une dizaine d’année plus tard, Marie-Louise travaille dans un hôtel de Menton alors que César dirige le Grand Hôtel de la principauté. Ils se croisent à nouveau en de multiples occasions, se rapprochent et se marient le 16 janvier 1888 à Canne.

    Le couple quitte la Côte d’Azur pour s’établir à Baden-Baden où Ritz vient d’acquérir un établissement en association avec celui qui allait devenir le fondateur de la haute cuisine française, le chef Auguste Escoffier. Tous les trois quittent assez rapidement Baden-Baden pour Londres où Ritz vient de se voir confier la direction du tout nouveau Savoy. Pour la petite histoire, c’est là qu’Escoffier créera un dessert, devenu fameux, pour la cantatrice Nellie Melba. Le séjour londonien sera de courte durée : César Ritz ayant créer sa propre société hôtelière, il est licencié.

    Il choisit alors de s’installer à Paris et, le 1er juin 1898, ouvre son propre hôtel au 15 de la place Vendôme. Là, Escoffier et lui vont pouvoir exprimer pleinement leurs talents et développer leurs idées. Le premier met en place un système de fonctionnement toujours d’actualité : la brigade de cuisine avec ses postes bien définis, sa hiérarchie… Le second a pour ambition de faire de son hôtel le plus élégant et le plus moderne du monde. Ascenseur, électricité à tous les étages, téléphone dans toutes les chambres et, première mondiale, chaque chambre dispose d’une salle de bains et de toilettes.

    C’est là que nous retrouvons Marie-Louise. Elle assiste son mari pour tout ce qui concerne la décoration, le mobilier, le choix des couleurs. C’est elle, notamment, qui choisi la couleur des abat-jour pour mettre en valeur le teint des clientes ! C’est encore elle qui s’occupe de l’accueil des clients de prestige. Elle effectuera le même travail dans les autres hôtels que crée son mari. En 1907, César Ritz tombe malade. Marie-Louise prend de plus en plus de responsabilité et, lorsque César ne peut plus assumer sa charge et est démis de ses fonctions par le conseil d’administration, c’est elle qui en prend la direction et la conservera jusqu’en 1953. Elle créera encore la “Galerie des vitrines”, une galerie de boutiques de luxe au cœur du palace. Elle meurt en 1971. Son fils Charles, qui travaillait déjà à ses côtés, prend la direction du palace qu’il quittera en 1976, face à la réticence du conseil d’administration vis-à-vis de ses idées de modernisation. En 1979, l’hôtel est vendu au milliardaire égyptien Mohamed Al-Fayed.