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Alsace - Page 5

  • Inauguration du Haut-Koenigsbourg

    13 mai 1908, inauguration du Haut-Koenigsbourg restauré par Bodo Ebhardt.

    Le 4 mai 1899, le château, en ruines, avait été offert par la ville de Sélestat à l’empereur Guillaume II. Les travaux, commencés en 1901, avaient duré 7 ans.

    C’est aujourd’hui l’un des sites touristiques les plus visités de France.

    Haut-Koenigsbourg.jpg

    Le même en 1900

    Haut_Koenigsbourg_1900.jpg

     

  • 10 mai 1871, l'Alsace et la Moselle deviennent allemandes

    Les effets collatéraux de l'annexion sur le "paysage bistrotier parisien" !

    Le 10 mai 1871, à l’hôtel “Zum Schwan“ à Francfort est signé le traité de paix entre l’Empire allemand et la France. Les signataires sont le prince Otto von Bismarck-Schoenhausen (Chancelier de l’Empire germanique) et le comte Harry von Arnim (envoyé extraordinaire et Ministre plénipotentiaire de S. M. l’Empereur d’Allemagne près du Saint-Siége) d‘une part, et Jules Favre (Ministre des affaires étrangères de la République française), Augustin Thomas Joseph Pouyer-Quertier (Ministre des finances de la République française) et Marc Thomas Eugène de Goulard (membre de l’Assemblée nationale) d’autre part.

    Ce traité de dix-huit articles et trois articles additionnels a pour objet de « convertir en traité de paix définitif le traité de préliminaire de paix du 26 février de l’année courante…». L’Alsace et la Moselle font désormais partie de l’empire allemand.

    L’article 1 concerne les territoires : en échange des cantons de Belfort, Delle, Giromagny et quelques terres voisines, l’Allemagne étend ses possessions en Lorraine. Les articles suivants traitent de problèmes divers comme la canalisation de la Moselle, le transfert d’archives, les dommages de guerre, les relations commerciales, la liberté de circulation et d’installation des ressortissants de l’un des pays dans l’autre…

    Ce qui nous intéresse particulièrement, c’est l’article 2.
    "Les sujets français originaires des territoires cédés domiciliés actuellement sur ce territoire qui entendront conserver la nationalité française, jouiront jusqu’au premier octobre 1872 et moyennant une déclaration préalable, faite à l’autorité compétente, de la faculté de transporter leur domicile en France et de s’y fixer, sans que ce droit puisse être altéré par les lois sur le service militaire, auquel cas la qualité de citoyen français leur sera maintenue. Ils seront libres de conserver leurs immeubles situés sur le territoire réuni à l’Allemagne.
    Aucun habitant des territoires cédés ne pourra être poursuivi, inquiété ou recherché dans sa personne ou dans ses biens à raison de ses actes politiques ou militaires pendant la guerre."

    C’est ainsi qu’un grand nombre d’Alsaciens a choisi de rester fidèle à la France. Beaucoup d’entre eux s’établirent à Paris et se consacrèrent aux affaires. De petites affaires, modestes au départ, dont la plupart connurent un développement spectaculaire (je rappellerai simplement le cas de Théophile Bader et ses Galeries Lafayette). Parmi ces Alsaciens, un certain nombre s’est lancé dans la restauration et a créé des brasseries : ils s’appelaient Zimmer, Lippmann, Floederer… A une époque où les noms à consonance germanique n’étaient pas particulièrement appréciés, les deux derniers ont choisi de raccourcir le leur et leurs brasseries sont devenues connues sous le nom de Lipp et Flo ! Et toutes ces brasseries ont bouleversé le paysage gastronomique parisien.

    Bofinger, qui lui avait choisi de s'installer à Paris bien avant l'annexion (dès 1864) a été le premier à servir les bières à la pompe. C’est également dans ces brasseries alsaciennes qu’est née cette tradition parisienne du banc d’huîtres. Qui a été le premier à en avoir l’idée ? Ont-ils été plusieurs à l’avoir à peu près au même moment ? Il existe plusieurs hypothèses sur le sujet, mais ce qui est certain c’est que l’un de ces Alsaciens, originaire de Bourg-Bruche dans le Bas-Rhin, se fournissait chez son frère, installé en Bretagne et devenu ostréiculteur. Il s’appelait Charles Drouant et son bar-tabac (encore une nouveauté pour l'époque) allait devenir, sous la direction de son fils, un restaurant réputé et siège de l’Académie Goncourt. Il a été, de 2006 à mars 2018, propriété d’un autre Alsacien célèbre, Antoine Westermann.

     

  • Hans Pfitzner

    Parmi toutes les personnalités qui ont marqué la vie musicale alsacienne durant la “période allemande“, il en est une qui occupe une place à part. Entre 1908 et 1919, Hans Pfitzner a été directeur du conservatoire, de l'orchestre et de l'opéra de Strasbourg. C’est durant cette période qu'il a composé son opéra “Palestrina“.

    Pfitzner1910.jpgHans Pfitzner est né le 5 mai 1869 à Moscou, où son père est violoniste à l’opéra. En 1872, la famille rentre en Allemagne et s’installe à Francfort. Dans un premier temps, son père lui donne ses premières leçons de musique et, dès 1880, Hans compose ses premières œuvres. De 1886 à 1890, il poursuit ses études au conservatoire de Francfort dans les classes de composition et de piano. En 1892, il obtient son premier poste de professeur au conservatoire de Coblence et, deux ans plus tard, il accepte un poste de chef d’orchestre (non rémunéré) au Stadttheater de Mayence. En 1895, son opéra “Der arme Heinrich“ ainsi que sa musique de scène pour la pièce d’Ibsen “La fête à Solhaug“ sont créés. A partir de 1897, il enseigne au Stern’schen Konservatorium de Berlin. C’est également à Berlin qu’il occupera son premier poste important en 1903, chef principal du Theater des Westens. Parallèlement, il poursuit sa carrière de compositeur et son deuxième opéra “Die Rose vom Liebesgarten“ est créé à Elberfeld en 1901, puis repris à la Hofoper de Vienne en 1905, sous la direction de Gustav Mahler. Après un court passage à la tête de l’orchestre philharmonique de Munich (qui s’appelait encore Kaim-Orchester, du nom de son fondateur), il arrive à Strasbourg.

    A Strasbourg, l’orchestre municipal (futur Orchestre philharmonique de Strasbourg) assurait déjà une double mission : des concerts symphoniques d’une part, les services à l’opéra d’autre part.
    En 1908, Hans Pfitzner est nommé chef des concerts d’abonnement de l’orchestre municipal et directeur du conservatoire de Strasbourg. Deux ans plus tard, il prend également la direction musicale et artistique de l’opéra. Il y réalisera aussi quelques mises en scène. Il occupera ces fonctions jusqu’en 1919.
    Son œuvre lyrique majeure “Palestrina“ est créée à Munich en 1917 sous la direction de Bruno Walter.

    Après cette période strasbourgeoise, Pfitzner se consacre principalement à l’enseignement et à la composition. Profondément conservateur et nationaliste, il entretiendra des liens étroits avec le régime nazi. Il tentera, dans un texte paru en juin 1945, de justifier l’antisémitisme de ce régime. 
    Il meurt le 22 mai 1949 à Salzbourg

    En raison de sa proximité avec le régime nazi, la municipalité de Hambourg a débaptisé la rue Pfitzner qui, depuis le 1er janvier 2011, s’appelle allée de la Paix.