Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Alsace - Page 7

  • John Pershing, petit-fils d'Alsacien

    Pershing.jpgPershing, un nom qui pour les gens de ma génération évoque d’abord les fameux missiles déployés durant la guerre froide pour “protéger” l’Europe. Mais ce nom leur vient d’un célèbre général américain, John Pershing.

    John Pershing est né le 13 septembre 1860 à Laclede (Missouri) dans une famille originaire d’Alsace. C’est son grand-père, Frederick Pfoerschin (ou plus exactement Friedrich Pförsching, comme cela figure sur la liste des passagers du ”Jacob”, à bord duquel il est arrivé) qui avait émigré aux Etats-Unis en 1749.
    Petit problème de date : la plupart des biographies donnent 1724 comme date d’arrivée en Amérique, y compris le très sérieux New York Times qui, au lendemain du décès du général publiait sa nécrologie : «The first Pershing in America was Frederick Pfoerschin, who emigrated to the United States from his home near the Rhine in Alsace in 1724. The family name in time changed to Pershin, the to Pershing». (Le premier Pershing venu s’installer en Amérique était Frederick Pfoerschin, venu des bords du Rhin, en Alsace, en 1724. Le nom de famille s’est alors modifié en Pershin puis est devenu Pershing).
    Pour ceux qui se sont penchés sur sa généalogie, 1724 est l’année de naissance de Friedrich Pförsching qui ne serait arrivé aux Etats Unis qu'en 1749 : «Frederick Pfoerschin migrated to the United States from the French province of Alsace, landing in Philadelphia on October 2, 1749. Frederick Pershing, a Lutheran who spoke both French and German, came over as a “redemptioner” on the sailing ship Jacob, indentured to the ship’s captain until he had worked out his passage over. «Service in redemption,» as his great-grandson wrote after research into the family history, «was based upon a contract or indenture entered into between the captain of the ship and the passenger by which the latter agreed for a certain period after his arrival in America to render whatever lawful service or employment the captain or his assigns might exact.» Once that obligation was settled, Frederick Pershing moved to Westmoreland County, Pennsylvania, married Maria Elizabeth Weygandt and worked a farm to the end of his days.» (Friedrich Pförsching débarque à Philadelphie le 2 octobre 1749. C’était un luthérien qui parlait allemand et français. Il avait effectué la traversée à bord du “Jacob” sous une forme assez répandue : un temps de service contre le voyage. Une fois déchargé de ses obligations, il s’installe dans le comté de Westmoreland en Pennsylvanie, épouse Maria Elizabeth Weygandt (d’origine allemande) le 29 avril 1750 et tient une ferme jusqu’à son décès en 1794.)

    L’origine étant établie, revenons au général.
    John Pershing fait ses études à la prestigieuse académie militaire de West Point. A sa sortie, il est affecté au 6e de cavalerie (1887-1890) avec lequel il participe à la campagne contre le chef apache Géronimo puis contre les Sioux. Après avoir été un temps instructeur, il est promu (en 1892) premier lieutenant à la tête d’une compagnie du 10e de cavalerie (l’un des régiments des célèbres “Buffalo Soldier”, composé d’afro-américains sous commandement d’officiers blancs).
    En 1897, il est nommé instructeur à West Point avant de rejoindre son unité et de prendre part à la guerre hispano-américaine au cours laquelle son comportement lui vaudra une citation. Au cours de la campagne des Philippines, il gagne ses galons de capitaine. Après un séjour à Tokyo comme attaché militaire, il est promu général de brigade, en 1906, et affecté aux Philippines. En 1908, il est envoyé à Paris comme observateur : il y restera deux mois. En 1913, il participe à la campagne du Mexique.
    A cette époque, les Etats-Unis n’ont pas de véritable armée : aux côtés de quelques régiments (environs 250 000) hommes, il existe la Garde Nationale, des compagnie de volontaires…
    En 1917, Pershing est nommé à la tête du corps expéditionnaire qui embarque pour l’Europe, 14.000 hommes en tout. Peu de temps après son arrivée en France, il se rend sur la tombe de Lafayette à l’occasion de la fête nationale américaine : on lui attribuera la phrase « Lafayette, nous voici ! », prononcée, en réalité, par son adjoint ! Pendant ce temps, l’armée américaine se structure et, à la fin du conflit, ce seront près de 1.800.000 soldats américains qui se battront sur le front européen.

    Le 12 septembre 1918, Pershing, à la tête de 300.000 hommes de son corps expéditionnaire et appuyé par 110.000 Français, engage l’offensive à Saint-Mihiel dans la Meuse. Quatre jours plus tard, ses troupes remportent la victoire, la première de la nouvelle armée américaine dans une opération totalement dirigée par les États-Unis. Pershing dédie cette victoire à l’Alsace, formant le vœu que celle-ci revienne rapidement à la France !
    Sous son commandement, les troupes américaines prendront encore part à l’offensive en Argonne.

    Après la guerre, Pershing se consacre à la création d’une véritable armée américaine et, en 1919, est nommé General of the Armies par le Congrès, un titre qui n’avait été décerné qu’à George Washington à titre posthume.
    Il reste, à ce jour, l’officier le plus haut gradé ayant servi dans l’armée des États-Unis.

    Il meurt le 15 juillet 1948 à Washingthon et est enterré au cimetière militaire d’Arlington.

  • Le Pfifferdaj, la Fête des Ménétriers de Ribeauvillé

    Le premier week-end de septembre a traditionnellement lieu la plus ancienne des fêtes alsaciennes, le Pfifferdaj, la Fête des Ménétriers, à Ribeauvillé.

    Le rituel est immuable : animations médiévales, cortège historique et… passage obligé à la fontaine de la place de l’Hôtel de Ville : ce n’est pas de l’eau qui en coule ce jour-là, mais du vin !

    C’est vers 1390 que les ménétriers, ménestrels et troubadours prirent l’habitude de se réunir à Ribeauvillé le 8 septembre, à l’occasion de la fête de la Nativité de la Vierge (non loin de Ribeauvillé se trouve Notre Dame de Dusenbach, lieu de pèlerinage connu depuis le XIIIème siècle).
    Selon la légende, lors de l’une de ses fêtes, le seigneur de Ribeaupierre aurait donné une pièce à un troubadour qui avait cassé son instrument : pour le remercier de son geste, les musiciens le reconnurent comme leur suzerain.
    Le 20 avril 1400, Maximin Ier de Ribeaupierre remet à la confrérie des Ménétriers sa charte.

    En 1533, cette confrérie est divisée en trois sections :
    Ribeauvillé devient le siège de celle d’Alsace moyenne. La tradition s’y est perpétuée jusqu’à la révolution : la dernière rencontre eut lieu en 1788. Mais l’habitude était prise, et bien que les musiciens ne venaient plus en pèlerinage, la fête fut maintenue tous les premiers dimanches de septembre sous forme de foire annuelle avant de renouer avec la tradition en 1802 : le Pfifferdaj était né.
    La section d’Alsace supérieure siégeait à Vieux-Thann et y tenait sa fête le 14 septembre.
    Le sort de la section d’Alsace inférieure est étroitement lié à celui des seigneurs de Ribeaupierre. En 1667, Alice, héritière du comte Jean-Jacques, épouse Chrétien II, duc de Bischwiller-Birkenfeld (fils de Chrétien Ier de Birkenfeld-Bischweiler et de Madeleine de Wittelsbach-Deux-Ponts). Celui-ci transféra le siège de cette section à Bischwiller où la fête se déroulait alors le lundi suivant le 15 août.

     

     

    D’une fête à une autre

    Le dernier comte de Ribeaupierre né à Ribeauvillé était Frédéric-Michel de Deux-Ponts-Birkenfeld. Son fils, Maximilien de Wittelsbach, colonel du régiment Royal Alsace, devint, par la volonté de Napoléon, premier roi de Bavière. Et c’est pour fêter le mariage du fils de Maximilien, le futur roi Louis Ier de Bavière (né à Strasbourg) que fut créée la célèbre Oktoberfest de Munich.

    Parmi les descendants directs de ces seigneurs de Ribeaupierre à qui l'on doit le Pffiferdaj, on trouve l'impératrice Sissi, l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche, l'empereur Maximilien Ier du Mexique et, depuis le mariage d'Elisabeth de Bavière (arrière-petite-fille de Maximilien de Wittelsbach) avec Albert Ier de Belgique, les rois des Belges.

  • Adolphe Sellenick

    Sellenick.jpgLa salle de concert historique de Strasbourg, celle dans laquelle se sont produits les plus grands chefs et solistes (parmi lesquels Strauss et Mahler), est située rue Sellenick. Une rue qui évoque un musicien qui, s’il n’est pas Strasbourgeois de naissance, a marqué la vie musicale strasbourgeoise

    Adolphe Sellenick est né le 3 septembre 1826 à Libourne. Son père, chef de fanfare militaire, né à Niederbronn, est d’origine autrichienne. Adolphe grandit à Strasbourg. De 1841 à 1844, il étudie à l’Ecole de musique municipale où il apprend à jouer de plusieurs instruments ainsi que la direction d’orchestre. En 1825, il fonde la fanfare Sellenick (qui sera dissoute en 1887 par les autorités allemandes). Engagé au Théâtre municipal comme premier violon, puis premier cornet, il est nommé premier chef d’orchestre, fonction qu’il occupe jusqu’à sa nomination à la direction de la musique de la Garde Républicaine en 1874, succédant à un autre Alsacien, Georges Paulus (le fondateur de l'orchestre). Il dirige cet orchestre jusqu’à sa retraite en 1884, donnant de nombreux concerts en France et à l’étranger.

    Il décède aux Andelys, le 25 septembre 1893.

    Compositeur, il a écrit de nombreuses danses et marches (dont la célèbre “Marche indienne“ dédiée au Prince de Galles, le futur roi Edouard VII) ainsi que quatre opéras-comiques.