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La salle de concert historique de Strasbourg, celle dans laquelle se sont produits les plus grands chefs et solistes (parmi lesquels Strauss et Mahler), est située rue Sellenick. Une rue qui évoque un musicien qui, s’il n’est pas Strasbourgeois de naissance, a marqué la vie musicale strasbourgeoise
Adolphe Sellenick est né le 3 septembre 1826 à Libourne. Son père, chef de fanfare militaire, né à Niederbronn, est d’origine autrichienne. Adolphe grandit à Strasbourg. De 1841 à 1844, il étudie à l’Ecole de musique municipale où il apprend à jouer de plusieurs instruments ainsi que la direction d’orchestre. En 1825, il fonde la fanfare Sellenick (qui sera dissoute en 1887 par les autorités allemandes). Engagé au Théâtre municipal comme premier violon, puis premier cornet, il est nommé premier chef d’orchestre, fonction qu’il occupe jusqu’à sa nomination à la direction de la musique de la Garde Républicaine en 1874, succédant à un autre Alsacien, Georges Paulus (le fondateur de l'orchestre). Il dirige cet orchestre jusqu’à sa retraite en 1884, donnant de nombreux concerts en France et à l’étranger.
Il décède aux Andelys, le 25 septembre 1893.
Compositeur, il a écrit de nombreuses danses et marches (dont la célèbre “Marche indienne“ dédiée au Prince de Galles, le futur roi Edouard VII) ainsi que quatre opéras-comiques.
Franz Anton Adam Stockhausen est né à Cologne le 1er septembre 1789. Professeur de harpe à Paris, il fait la connaissance de Marguerite Schmuck (Guebwiller, 29 mars 1803 - Colmar, 6 octobre 1877), cantatrice réputée. Il l'accompagne lors de ses tournées en Europe, puis le couple s'installe à Guebwiller en 1840. Il meurt à Colmar le 10 septembre 1868).
Deux des enfants du couple feront également carrière dans la musique :
Julius (22 juillet 1826 à Paris - 22 septembre 1906 à Francfort), membre de l'Opéra-Comique à ses débuts, chanteur et professeur réputé. Il est le créateur de la partie de baryton du Requiem allemand de son ami Brahms,
Franz (30 janvier 1839 à Guebwiller - 4 janvier 1926 à Strasbourg) sera nommé maître de chapelle de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, puis directeur du conservatoire en 1871 (il a 32 ans), poste qu'il occupe jusqu'en 1907.
Après l’armistice du 22 juin 1940, l’Alsace est un territoire occupé administré par le chef de l’administration civile (gauleiter) du Pays de Bade, Robert Wagner, sous le contrôle de l’armée d’occupation. Le 4 juillet, l’Allemagne décide, de manière unilatérale, de rétablir l’ancienne frontière franco-allemande de 1871. Le 2 août 1940, un décret de Hitler confie l’administration du territoire au gauleiter : l’armée n’a plus aucun droit de regard sur les affaires civiles. Le 7 août, l’Alsace cesse d’être un territoire occupé pour devenir partie intégrante du Reich. L’autorité de Wagner est renforcée par un second décret (18 octobre 1940) qui le nomme gauleiter du Reichsgau Oberrhein regroupant l’Alsace et le Pays de Bade. Il dispose dès lors des pleins pouvoirs, n’ayant de comptes à rendre qu’au seul Führer.
Les “Malgrés-nous“
Le 24 août 1942, le gauleiter Wagner signe une ordonnance qui prendra effet dès le lendemain : les Alsaciens sont désormais contraints d’effectuer leur service militaire dans l’armée allemande, en violation de la convention de La Haye de 1907 (notamment les articles 23 et 45). Le but avoué de cette incorporation de force est avant tout idéologique, il vise à renforcer le processus de germanisation et d’intégration de l’Alsace dans le Reich. Du moins dans un premier temps, car la défaite de Stalingrad (qui coûté 380 000 hommes à la Wehrmacht) oblige l’armée allemande à trouver de nouvelles recrues. Wagner ira encore plus en incorporant d’office la moitié de la classe 1926 dans la Waffen SS en février 1944, puis, en avril, une proportion encore plus importante des classes 1908 à 1910 et, enfin, en novembre (alors qu’une grande partie du territoire français est libéré et qu’à la fin de ce même mois, les troupes alliées libéreront Mulhouse et Strasbourg !) c’est au tour de la classe 1927 (des jeunes hommes de 17 ans). Si, au début, un certain nombre d’appelés envisage la fuite pour échapper à l’incorporation, les mesures de rétorsion (exécution sommaire, mise sous séquestre des biens, déportation des familles - 3 543 personnes déportées en 1943 -.…) auront raison des plus velléitaires. 21 classes d’âge ont été concernées (de 1908 à 1928) soit environ 100 000 Alsaciens. 35000 ont été tués ou portés disparus (dont 13 000 sur le front de l’Est), plus de 30 000 ont été blessés (dont 10 000 grièvement), plus de 17 000 ont péri dans les camps russes. Ceux détenus dans des camps soviétiques ne rentreront que par petites vagues jusqu’en 1947, quelques retours isolés ayant lieu jusqu’en avril 1955, lorsque le dernier d’entre-eux, Jean-Jacques Remetter ne regagne enfin à Strasbourg. Il faudra encore attendre de nombreuses années pour que la situation particulière des “Malgré-Nous“ soit enfin reconnue. Un hommage solennel leur a été rendu le 8 mai 2010, place Rapp à Colmar, par le président Sarkozy.