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Alsace - Page 6

  • Ettore Bugatti

    Bugatti.jpgEttore Bugatti est né le 15 septembre 1881 au Castello Sforzo à Milan dans une famille d’artistes : son père, Carlo, est ébéniste et designer, son oncle, Giovanni Segantini, est peintre et son grand-père, Giovanni Luigi Bugatti, est un sculpteur et architecte reconnu. C’est donc fort logiquement qu’il entre à l’Académie des Beaux-Arts Brera de Milan où, avec son frère cadet Rembrandt, il étudie la sculpture.

    Mais sa vraie passion est toute autre : il la découvre en 1895 (il a 14 ans) lorsqu’il reçoit en cadeau un tricycle à moteur qu’il s’amuse à modifier.
    A 17 ans, il entre en apprentissage chez un constructeur de cycles où il concevra son premier triporteur motorisé. En 1899, il réalise son premier véhicule à quatre roues. Il se passionne également pour la vitesse et prend part à des courses, dont un Paris-Bordeaux qu’il terminera à la deuxième place avec une moyenne de 80 km/h.
    En 1900, il conçoit et réalise une voiture qui est présentée au Salon international de l’automobile de Milan et qui lui vaudra le Grand Prix de la ville de Milan ainsi que le Prix d’encouragement du Club automobile de France. C’est cette voiture qui attire l’attention du baron De Dietrich qui lui confie la direction technique de l’usine automobile qu’il a créé en 1896 et qui construit des voitures sous licence Amédée Bollée. Ettore étant encore mineur, c’est son père qui signe son contrat, le 2 juillet 1902. Il quitte l’Italie pour s’installer à Niederbronn, siège de l’usine, où il fera la connaissance d’Emile Mathis, concessionnaire des Automobiles De Dietrich.
    En 1904, De Dietrich abandonne la construction de voitures. Bugatti s’associe alors avec Mathis. Une nouvelle société, la Société Alsacienne de Construction Mécanique, est créée et une usine est construite à Illkirch-Graffenstaden.
    En 1906, les deux associés se brouillent et, l’année suivante, Bugatti est engagé par Deutz Gasmotoren-Fabrik, à Cologne. Il quitte Deutz en 1909 puis, avec son indemnité, reprend le bail d’une ancienne teinturerie à Molsheim où il produit sa propre voiture. La guerre le contraint à quitter la région, mais il revient dès la paix revenue et reprend, à plus grande échelle, la conception et la production d’automobiles. Ses voitures remportent de nombreuses victoires.
    En 1932, son fils Jean (né en 1909) prend la direction de l’écurie de course et de la production. Ettore, lui, se lance dans la production d’autorails.
    En 1936, les mouvements de grève nationaux affectent également l’entreprise. Ettore Bugatti, surpris et déçu par l’attitude de ses ouvriers, quitte la direction de la société qu’il confie à Jean. L’année suivante, à la demande du gouvernement, il se lance dans la construction d’avions, mais la guerre viendra rapidement mettre un terme à cette nouvelle aventure.
    Le 11 août 1939, Jean Bugatti décède des suites d’un accident survenu lors d’essais sur route. Avec l’occupation et l’exode, le parc de machines est transféré à Bordeaux puis rapatrié à Molsheim après la capitulation de 1940. Mais Bugatti est contraint, sous la pression de l’occupant, de vendre son usine. Après la guerre, il tente de la récupérer. Au printemps 1947, il se rend à Molsheim, sur les lieux de l’accident de son fils, mais, à son retour à Paris, tombe malade puis est frappé d’apoplexie. Son usine lui est rendu peu de temps avant son décès, le 21 août 1947 à Neuilly-sur-Seine.

     

    De Bugatti aux frères Schlumpf

    En 1962, Hugh Conway, grand spécialiste des automobiles Bugatti, publie une liste des propriétaires de ces voitures. Cette liste attire l’attention des frères Schlumpf qui les contactent tous et arrivent ainsi à acquérir une cinquantaine de Bugatti, véritable point de départ de leur collection. En 1963, lors de la ventes des usines à Hispano-Suiza, les héritiers Bugatti leur vendent en lot les 18 voitures restantes (dont la Royale personnelle d’Ettore Bugatti) ainsi que les prototypes, moteurs et pièces. Cette collection est visible au Musée national de l'Automobile à Mulhouse.

     

    Le renouveau

    En 1998, c’est Volkswagen qui reprend la marque Bugatti et installe le siège de la nouvelle société, Bugatti Automobiles S.A.S. (filiale de Volkswagen France) à Molsheim, au château Saint-Jean, la résidence d’Ettore Bugatti. Cest également à Molsheim qu’est construit l’Atelier, l’unité de production, d’où sort la première voiture en 2005.

  • John Pershing, petit-fils d'Alsacien

    Pershing.jpgPershing, un nom qui pour les gens de ma génération évoque d’abord les fameux missiles déployés durant la guerre froide pour “protéger” l’Europe. Mais ce nom leur vient d’un célèbre général américain, John Pershing.

    John Pershing est né le 13 septembre 1860 à Laclede (Missouri) dans une famille originaire d’Alsace. C’est son grand-père, Frederick Pfoerschin (ou plus exactement Friedrich Pförsching, comme cela figure sur la liste des passagers du ”Jacob”, à bord duquel il est arrivé) qui avait émigré aux Etats-Unis en 1749.
    Petit problème de date : la plupart des biographies donnent 1724 comme date d’arrivée en Amérique, y compris le très sérieux New York Times qui, au lendemain du décès du général publiait sa nécrologie : «The first Pershing in America was Frederick Pfoerschin, who emigrated to the United States from his home near the Rhine in Alsace in 1724. The family name in time changed to Pershin, the to Pershing». (Le premier Pershing venu s’installer en Amérique était Frederick Pfoerschin, venu des bords du Rhin, en Alsace, en 1724. Le nom de famille s’est alors modifié en Pershin puis est devenu Pershing).
    Pour ceux qui se sont penchés sur sa généalogie, 1724 est l’année de naissance de Friedrich Pförsching qui ne serait arrivé aux Etats Unis qu'en 1749 : «Frederick Pfoerschin migrated to the United States from the French province of Alsace, landing in Philadelphia on October 2, 1749. Frederick Pershing, a Lutheran who spoke both French and German, came over as a “redemptioner” on the sailing ship Jacob, indentured to the ship’s captain until he had worked out his passage over. «Service in redemption,» as his great-grandson wrote after research into the family history, «was based upon a contract or indenture entered into between the captain of the ship and the passenger by which the latter agreed for a certain period after his arrival in America to render whatever lawful service or employment the captain or his assigns might exact.» Once that obligation was settled, Frederick Pershing moved to Westmoreland County, Pennsylvania, married Maria Elizabeth Weygandt and worked a farm to the end of his days.» (Friedrich Pförsching débarque à Philadelphie le 2 octobre 1749. C’était un luthérien qui parlait allemand et français. Il avait effectué la traversée à bord du “Jacob” sous une forme assez répandue : un temps de service contre le voyage. Une fois déchargé de ses obligations, il s’installe dans le comté de Westmoreland en Pennsylvanie, épouse Maria Elizabeth Weygandt (d’origine allemande) le 29 avril 1750 et tient une ferme jusqu’à son décès en 1794.)

    L’origine étant établie, revenons au général.
    John Pershing fait ses études à la prestigieuse académie militaire de West Point. A sa sortie, il est affecté au 6e de cavalerie (1887-1890) avec lequel il participe à la campagne contre le chef apache Géronimo puis contre les Sioux. Après avoir été un temps instructeur, il est promu (en 1892) premier lieutenant à la tête d’une compagnie du 10e de cavalerie (l’un des régiments des célèbres “Buffalo Soldier”, composé d’afro-américains sous commandement d’officiers blancs).
    En 1897, il est nommé instructeur à West Point avant de rejoindre son unité et de prendre part à la guerre hispano-américaine au cours laquelle son comportement lui vaudra une citation. Au cours de la campagne des Philippines, il gagne ses galons de capitaine. Après un séjour à Tokyo comme attaché militaire, il est promu général de brigade, en 1906, et affecté aux Philippines. En 1908, il est envoyé à Paris comme observateur : il y restera deux mois. En 1913, il participe à la campagne du Mexique.
    A cette époque, les Etats-Unis n’ont pas de véritable armée : aux côtés de quelques régiments (environs 250 000) hommes, il existe la Garde Nationale, des compagnie de volontaires…
    En 1917, Pershing est nommé à la tête du corps expéditionnaire qui embarque pour l’Europe, 14.000 hommes en tout. Peu de temps après son arrivée en France, il se rend sur la tombe de Lafayette à l’occasion de la fête nationale américaine : on lui attribuera la phrase « Lafayette, nous voici ! », prononcée, en réalité, par son adjoint ! Pendant ce temps, l’armée américaine se structure et, à la fin du conflit, ce seront près de 1.800.000 soldats américains qui se battront sur le front européen.

    Le 12 septembre 1918, Pershing, à la tête de 300.000 hommes de son corps expéditionnaire et appuyé par 110.000 Français, engage l’offensive à Saint-Mihiel dans la Meuse. Quatre jours plus tard, ses troupes remportent la victoire, la première de la nouvelle armée américaine dans une opération totalement dirigée par les États-Unis. Pershing dédie cette victoire à l’Alsace, formant le vœu que celle-ci revienne rapidement à la France !
    Sous son commandement, les troupes américaines prendront encore part à l’offensive en Argonne.

    Après la guerre, Pershing se consacre à la création d’une véritable armée américaine et, en 1919, est nommé General of the Armies par le Congrès, un titre qui n’avait été décerné qu’à George Washington à titre posthume.
    Il reste, à ce jour, l’officier le plus haut gradé ayant servi dans l’armée des États-Unis.

    Il meurt le 15 juillet 1948 à Washingthon et est enterré au cimetière militaire d’Arlington.

  • Adolphe Sellenick

    Sellenick.jpgLa salle de concert historique de Strasbourg, celle dans laquelle se sont produits les plus grands chefs et solistes (parmi lesquels Strauss et Mahler), est située rue Sellenick. Une rue qui évoque un musicien qui, s’il n’est pas Strasbourgeois de naissance, a marqué la vie musicale strasbourgeoise

    Adolphe Sellenick est né le 3 septembre 1826 à Libourne. Son père, chef de fanfare militaire, né à Niederbronn, est d’origine autrichienne. Adolphe grandit à Strasbourg. De 1841 à 1844, il étudie à l’Ecole de musique municipale où il apprend à jouer de plusieurs instruments ainsi que la direction d’orchestre. En 1825, il fonde la fanfare Sellenick (qui sera dissoute en 1887 par les autorités allemandes). Engagé au Théâtre municipal comme premier violon, puis premier cornet, il est nommé premier chef d’orchestre, fonction qu’il occupe jusqu’à sa nomination à la direction de la musique de la Garde Républicaine en 1874, succédant à un autre Alsacien, Georges Paulus (le fondateur de l'orchestre). Il dirige cet orchestre jusqu’à sa retraite en 1884, donnant de nombreux concerts en France et à l’étranger.

    Il décède aux Andelys, le 25 septembre 1893.

    Compositeur, il a écrit de nombreuses danses et marches (dont la célèbre “Marche indienne“ dédiée au Prince de Galles, le futur roi Edouard VII) ainsi que quatre opéras-comiques.