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Alsaciens célèbres

  • Frédérique Brion, l'une des plus grandes histoires d'amour romantiques

    Inconnue en France, quasiment connue de tout le monde en Allemagne, Frédérique Brion est née le 19 avril 1752 à Niederroedern, près de Seltz, dans le Bas-Rhin.

    Friederike_Brion.jpgA quoi cette célébrité, pour ne pas parler de popularité, tient-elle ? Pourquoi de nombreux ouvrages lui ont-ils été consacrés ? Même le grand Franz Lehar, le compositeur de “La veuve joyeuse“, lui a dédié une opérette “Friederike“ !

    Frédérique était le troisième enfant du pasteur Jean Jacques Brion. En 1760, le pasteur est nommé à Sessenheim, à une trentaine de kilomètres au nord de Strasbourg. Là, au presbytère, il accueillait fréquemment des voyageurs de passage. C’est ainsi qu’il vit débarquer, un jour de l’automne 1771, Friedrich Leopold Weyland, un étudiant en médecine de la faculté de Strasbourg, qui faisait visiter la région à l’un de ses amis, un jeune allemand venu étudier le droit dans la capitale alsacienne, Johann Wolfgang von Goethe. Coup de foudre et début de ce que nos voisins d’outre-Rhin appellent “la plus grande histoire d’amour de l’histoire de la littérature“ !

    Durant son séjour strasbourgeois, Goethe allait faire de fréquentes “folles chevauchées“ (comme il les qualifiait lui-même, en français dans le texte) vers Sessenheim pour voir Frédérique.
    C’est pour elle qu’il écrit ses premiers poèmes dont le célébrissime “Heideröslein“. C’est aussi grâce à leur rencontre qu’une tradition typiquement alsacienne s’est répandue à travers l’Allemagne d’abord, le monde ensuite.
    Invité à partager le réveillon de Noël avec la famille du pasteur, Goethe découvre cette tradition du réveillon autour du sapin. Il en est à ce point marqué, qu’il en fera une scène-clé de son roman “Die Leiden des jungen Werthers“ (les souffrances du jeune Werther), le premier vrai best-seller de l’histoire de la littérature (il y avait bien eu la Bible, mais bon… Peut-on parler de littérature ?). Le succès du roman est phénoménal : les jeunes gens s’habillent en bleu et jaune comme le héros, les jeunes filles adoptent les robes roses de Charlotte… Dans le roman, Werther se suicide : il y aura un vague de suicides… Rien d’étonnant donc (et tellement moins dangereux) de voir le réveillon reconstitué dans de nombreux foyers !

    Sesenheim.jpg

    Le presbytère de Sessenheim dessiné par Goethe

     

    Mais n’importe quel bon alsacien vous le dire, la vie est comme un chapelet de saucisses, une succession de moments avec leur début et leur fin. Et cette histoire d’amour, aussi intense fut-elle, s’acheva lorsque Goethe rentra à Stuttgart. Il fit ses adieux à Frédérique le 7 août 1771.

    Frédérique ne se maria jamais, elle vécut à Sessenheim jusqu’au décès de son père puis avec sa jeune soeur et son frère, également pasteur, suivant ce dernier dans ses différents ministères. De santé fragile, elle décéda le 3 avril 1813 à Meissenheim, près de Lahr, en Allemagne, non loin de la frontière française. C’est là qu’elle fut enterrée.

    Lors d’un voyage en Suisse, en 1779, Goethe fit un crochet par Sessenheim pour la revoir. D’autres sources évoquent une seconde rencontre, en 1782, à l’occasion du mariage de la soeur aînée de Frédérique, mais la page amoureuse était tournée, du moins pour le poète.

    Un autre célèbre poète allemand, Jakob Michael Reinhold Lenz, qui lui aussi séjournait à Strasbourg, tombera également amoureux d'elle, mais sans retour.

    Franz Lehar, le compositeur de "la Veuve Joyeuse" et du "Pays du Sourire", a fait de Frédérique Brion le personnage principal de son opérette "Friederike".

     

    “Heideröslein“, écrit pour Frédérique, version chanson populaire.

     

    "Heideröslein“, mis en musique par Franz Schubert

     

  • Jacques Widerkehr

    Jacques Widerkehr, encore un compositeur alsacien totalement oublié… Je n’ai pu trouver que peu d’informations sur lui et uniquement sur des sites allemands ou américains !

    Il est né le 18 avril 1759 à Strasbourg. Selon quelques témoignages, il aurait étudié auprès de Franz Xaver Richter, le maître de chapelle de la cathédrale. Lui-même, dans la préface de ses duos pour violons, affirme avoir été l’élève d’un dénommé Dumonchau pour le violoncelle. C’est d’ailleurs avec cet instrument qu’il fera carrière à Paris, à partir de 1738, au sein du Concert spirituel et comme soliste.

    Il enseigne également l’harmonie et aura pour élève Adolphe Adam (le compositeur de “Giselle”, du “Postillon de Longjumeau” et de “Minuit Chrétien”), lui aussi d’origine alsacienne. Il a composé plusieurs symphonies concertantes pour instruments à vent, deux symphonies (dont les partitions ont disparu), des hymnes révolutionnaires et de nombreuses pièces de musique de chambre, dont des sonates pour hautbois qui figurent encore au programme de certains concours. Il est mort à Paris en avril 1823.

    Les oeuvres de Widerkehr ont été éditées par Pleyel, Strasbourgeois d'adoption et successeur de Richter comme maître de chapelle de la cathédrale avant de s'installer à Paris comme éditeur de musique et facteur de pianos.

  • Christoph Thomas Walliser

    Christophe_Thomas_Walliser.jpegChristoph Thomas Walliser est né à Strasbourg le 17 avril 1568.

    En 1584, à 16 ans, il entreprend un long voyage à travers l'Europe (Allemagne, Bohême, Hongrie, Italie, Suisse) pour étudier les sciences et la musique. Il rentre à Strasbourg en 1599 et est alors nommé professeur (Praeceptor classicus et Musicus ordinarius) au Gymnase protestant et à l'Académie (qui deviendra université en 1621). Parallèlement, en 1600, il devient organiste de l'église Saint-Thomas et, en 1606, de la Cathédrale.

    Il publie de nombreuses œuvres chorales et est alors considéré comme l'un des plus importants compositeurs de musique religieuse. En 1634, suite à la réduction du nombre de classes, il perd son poste de professeur. Il finira sa vie dans l'oubli et la pauvreté. Il décède à Strasbourg le 26 avril 1648.

    S'il est tombé dans l'oubli, il reste quand même une trace de lui : une rue de Strasbourg porte son nom.