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Alsaciens célèbres - Page 3

  • Frank Ténot, né un 31 octobre à Mulhouse

    Tenot.jpgFrank Ténot est né le 31 octobre 1925 à Mulhouse

    “Salut les copains“ ou “Pour ceux qui aiment le jazz“ sont des émissions-référence pour toute une génération. On les doit au mulhousien Frank Ténot. Ses parents, enseignants, le confie à son grand-père paternel, Philippe Husser, instituteur à la retraite et pro-allemand. Jusqu’à l’âge de 13 ans, c’est auprès de lui que le jeune Frank passera la plus grande partie de son temps. Plus tard, il publiera le journal de son grand-père “Un Instituteur alsacien. Entre la France et l’Allemagne, journal 1914-1951“.
    La musique sera toujours le fil conducteur d’une carrière éclectique : producteur (concerts de Miles Davis et Louis Armstrong à l’Olympia), co-président d’Europe 1 (il fondera alors Europe 2), directeur de Jazz Magazine…

    Il décède à Paris le 8 janvier 2004

    Hommage sur citizenjazz.com

  • Marie-Louise Beck, pionnière de l'hôtellerie de luxe

    Marie-Louise Beck.jpgMarie-Louise Beck est née le 29 octobre 1867 à Truchtersheim. D’une famille modeste (son père est marchand-boucher), elle a toutefois une tante, Alexandrine, qui a fait ce qu’on appelle un “beau mariage” : le mari de cette dernière, Xavier Jungbluth, originaire de Wolxheim, dirige le Grand Hôtel à Monaco.

    C’est lors d’un séjour chez sa tante que la petite Marie-Louise (elle n’a alors que 10 ans) croisera pour la première fois celui dont elle partagera la vie. César Ritz est beaucoup plus âgé qu’elle (il a 27 ans) et en tout début de carrière dans l’hôtellerie. Une dizaine d’année plus tard, Marie-Louise travaille dans un hôtel de Menton alors que César dirige le Grand Hôtel de la principauté. Ils se croisent à nouveau en de multiples occasions, se rapprochent et se marient le 16 janvier 1888 à Canne.

    Le couple quitte la Côte d’Azur pour s’établir à Baden-Baden où Ritz vient d’acquérir un établissement en association avec celui qui allait devenir le fondateur de la haute cuisine française, le chef Auguste Escoffier. Tous les trois quittent assez rapidement Baden-Baden pour Londres où Ritz vient de se voir confier la direction du tout nouveau Savoy. Pour la petite histoire, c’est là qu’Escoffier créera un dessert, devenu fameux, pour la cantatrice Nellie Melba. Le séjour londonien sera de courte durée : César Ritz ayant créer sa propre société hôtelière, il est licencié.

    Il choisit alors de s’installer à Paris et, le 1er juin 1898, ouvre son propre hôtel au 15 de la place Vendôme. Là, Escoffier et lui vont pouvoir exprimer pleinement leurs talents et développer leurs idées. Le premier met en place un système de fonctionnement toujours d’actualité : la brigade de cuisine avec ses postes bien définis, sa hiérarchie… Le second a pour ambition de faire de son hôtel le plus élégant et le plus moderne du monde. Ascenseur, électricité à tous les étages, téléphone dans toutes les chambres et, première mondiale, chaque chambre dispose d’une salle de bains et de toilettes.

    C’est là que nous retrouvons Marie-Louise. Elle assiste son mari pour tout ce qui concerne la décoration, le mobilier, le choix des couleurs. C’est elle, notamment, qui choisi la couleur des abat-jour pour mettre en valeur le teint des clientes ! C’est encore elle qui s’occupe de l’accueil des clients de prestige. Elle effectuera le même travail dans les autres hôtels que crée son mari. En 1907, César Ritz tombe malade. Marie-Louise prend de plus en plus de responsabilité et, lorsque César ne peut plus assumer sa charge et est démis de ses fonctions par le conseil d’administration, c’est elle qui en prend la direction et la conservera jusqu’en 1953. Elle créera encore la “Galerie des vitrines”, une galerie de boutiques de luxe au cœur du palace. Elle meurt en 1971. Son fils Charles, qui travaillait déjà à ses côtés, prend la direction du palace qu’il quittera en 1976, face à la réticence du conseil d’administration vis-à-vis de ses idées de modernisation. En 1979, l’hôtel est vendu au milliardaire égyptien Mohamed Al-Fayed.

  • Le premier duc d'empire était Alsacien

    Lefebvre.jpgFrançois-Joseph Lefèbvre est né le 25 octobre 1755 à Rouffach.

    Les différentes biographies divergent sur le métier de son père : ancien hussard, garde-champêtre, gardien des portes de la ville, meunier, aubergiste… Elles ne s’accordent que sur un point : il décède alors que François-Joseph n’a que huit ans. Sa mère se remarie et le garçon est alors élevé par son oncle, l’abbé Jean-Christophe Lefèbvre, curé de Guémar, qui le prépare à entrer au séminaire. Mais le 10 septembre 1773, Lefèbvre s’engage dans les Gardes-Françaises. Le 28 juin 1782, il est promu sergent. Le 1er mars 1783, il épouse à Montmartre une jeune blanchisseuse, installée à Paris et originaire de la vallée de Saint-Amarin, Catherine Hubscher, celle-là même qui inspirera à Victorien Sardou le personnage de Madame Sans-Gêne.

    Le 9 avril 1788, Lefèbvre est promu premier sergent, puis, le 1er septembre 1789, lieutenant instructeur dans la Garde Nationale. Le 1er janvier 1792, il est affecté au 13e bataillon d’infanterie légère avec le grade de capitaine. Le 3 septembre 1793, il est promu adjudant général, chef de bataillon (colonel), puis, le 2 décembre suivant, général de brigade à l’Armée de la Moselle sous le commandement de Hoche. Un mois plus tard, le 10 janvier 1794, il devient général de division. Il est alors de toutes les grandes batailles dans le nord et l’est et est le premier des généraux français à franchir le Rhin à la tête de ses troupes. Le 13 mars 1798, il est nommé gouverneur de la forteresse de Mayence.

    Grièvement blessé à Pfullendorf, le 21 mars 1799, il est contraint de quitter le front. Il revient à Paris dont il est nommé gouverneur militaire. Ce poste lui permet de jouer un rôle essentiel lors du coup d’état du 18 brumaire, ce qui lui vaudra d’être nommé sénateur le 1er avril 1800. Le 19 mai 1804, il est élevé au rang de Maréchal de l’Empire mais ne retrouve un commandement que l’année suivante. C’est à la tête du 10ème corps de la Grande Armée qu’il va une nouvelle fois se distinguer en prenant Dantzig ce qui lui vaudra d’être le premier duc d’Empire créé par Napoléon.
    Le nouveau duc de Dantzig participera encore aux campagnes d’Espagne, de Bavière et de Russie.

    Après l’abdication de Napoléon, il vote la déchéance de l’empereur au Sénat et est fait pair de France par Louis XVIII, le 4 juin 1814. Il se rallie à Napoléon lors des Cent-Jours ce qui lui vaudra d’être déchu de son titre de Pair de France qu’il recupère le 5 mars 1819. Retiré de la vie militaire, il se consacre alors à la ville de Pontault-Combault dont il était maire depuis 1813 et où il possédait un château.

    Il décède dans son hôtel parisien le 14 septembre 1820.

    Il est inhumé au cimetière du Père Lachaise. Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe et il a sa statue sur la façade nord du Louvre, rue de Rivoli.