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Traditions - Page 14

  • LMAA !

    LMAA : à côté de LOL ou MDR, une spécificité allemande (voire bavaroise) et… alsacienne  dans le langage SMS !
    Une expression allemande certes, mais largement adoptée par les Alsaciens et bien ancrée dans notre dialecte : “leck mi am arsch“ (littéralement “lèche moi le cul“) qui trouve son équivalent dans “Va te faire voir“ (pour rester correct). Elle peut aussi servir à exprimer une forme de surprise.

    Cette expression trouve son origine au Moyen Age dans les représentations de vieilles femmes exposant leur arrière train dénudé aux portes des villes. Le but était d’empêcher les mauvais esprits de pénétrer dans la cité. Mais c’est au poète romantique Goethe qu’elle doit sa popularité. Dans sa pièce “Götz von Berlichingen mit der eisernen Hand“, le héros, sommé de se rendre, répond vertement au messager :
    « Sag deinem Hauptmann : Vor Ihro Kaiserliche Majestät hab ich, wie immer, schuldigen Respekt. Er aber, sag’s ihm, er kann mich im Arsche lecken ! » (grossièrement traduit : Dis à ton commandant que j’ai le plus profond respect pour Sa Majesté l’Empereur. Mais lui, dis-le lui, il peut me lécher le cul).
    Dans les rééditions de la pièce, la réplique fut légèrement raccourcie et se terminait par “er kann mich…“ (il peut me…).
    Pour l'anecdote, Goethe a commencé à travailler sur cette pièce durant son séjour strasbourgeois. 

    Plus surprenant, deux œuvres vocales de Mozart portant les numéros K231 et K233 dans la liste établie par le chevalier Ludwig von Köchel (d’où le K ou KV précédant le numéro de l’œuvre, pour Köchelverzeichnis - cataloque Köchel) :
    K 231 (1782) : “Leck mich im Arsch… Lasst froh uns sein“ canon, en si bémol majeur, à 6 voix
    K 233 (1782) : “Leck mir den Arsch fein recht schon sauber… Nichts labt mich mehr als Wein“, canon, en si bémol majeur, à 3 voix
    Les deux possédaient un texte alternatif, plus conforme à la bienséance (le titre en est celui, en gris, cité après les points de suspension).

    Alors, Alsaciens, mes frères, vous n'avez plus aucune raison de ne pas l'utiliser : ce n'est pas vulgaire, mais culturel !

     

  • Carnaval gourmand

    Dans notre région, Carnaval est indissociable de certaines traditions gastronomiques.

    Parmi les moins connues, les soupes. Certaines nous viennent de nos voisins allemands (la Narrensuppe badoise) ou suisses (la Mehlsuppe, indissociable du Morgestraich bâlois), mais à Mulhouse il y a la “Wackes Suppa“, servie lors de la Nuit des Fols.

    Mais les incontournables sont les beignets, les fasanachtspfluta. Impossible de passer à côté. A Mulhouse, rue du Sauvage, il y a même la queue devant le stand d’un boulanger qui les fait frire sous l’oeil gourmand des passants.

    Tout aussi connus, les schankala et les scharwa leur disputent la vedette. Mais (car il y a toujours un mais), ces trois stars carnavalesco-gastronomique ne sont que la partie visible d’un iceberg de beignets que nous dévoile Daniel Zenner sur le blog de Julien Binz, le chef du Rendez-vous de Chasse (le célèbre restaurant colmarien).

  • Le droit local remis en question ?

    Le but de ce blog n’est pas de faire de la politique, mais lorsque le droit local risque d’être remis en question, il faut bien le relever.

    Et la position de François Hollande soulève un vrai problème sur ce sujet. En envisageant d’inscrire la loi de 1905 sur la laïcité dans la Constitution, il remet en cause (sans doute involontairement) le concordat qui s’applique en Alsace et en Moselle.

    La laïcité est déjà inscrite dans la Constitution, dans son article premier :
    “La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales.“

    Ainsi, actuellement, le concordat est parfaitement compatible avec la Constitution puisqu’il n’est qu’une forme de laïcité différente de celle appliquée sur le reste du territoire national. La loi de 1905 est beaucoup plus précise :
    “ARTICLE PREMIER. - La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.
    ART. 2.- La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l’État, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l’exercice des cultes. Pourront toutefois être inscrites auxdits budgets les dépenses relatives à des services d’aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons.“

    Ce qui est à retenir ici c’est “La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence… seront supprimées des budgets de l’État, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l’exercice des cultes“, c’est à dire la suppression de fait de notre système.
    De plus, de récents arrêts du Conseil d’Etat ont mis en lumière un certain nombre de problèmes liés à l’application stricte d’une loi qui correspondait, certes, à la situation de son époque mais rencontre des difficultés d’application aujourd’hui.

    Nul doute que les élus locaux n’attire l’attention du candidat sur ce point auquel les Alsaciens sont particulièrement attachés et qu'il ne nuance alors son propos.