En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
L’abbé Simon-Joseph Pellegrin (1663-1745), collaborateur régulier de Rameau, a publié plusieurs recueils de “Noëls nouveaux“ sur des airs et mélodies existants “pour en faciliter le chant“ ! C’est ainsi qu’il a écrit un nouveau texte sur un air traditionnel français du XVIe siècle “Laissez paître vos bêtes“, déjà utilisé par Marc-Antoine Charpentier dans sa “Messe de Minuit pour Noël“ et que l'on retrouve également dans la “Symphonie des Noëls“ de Michel Corrette (à 4:40 dans la troisième vidéo).
Nous entrons dans la période de l'Avent et dans une région comme la nôtre, attachée aux traditions de Noël, je ne pouvais pas passer à côté des chants de Noël. Pas possible !
Alors, d'ici Noël, à chaque jour son chant. Et commençons par un grand classique…
Süsser die Glocken nie klingen
Comme c’est souvent le cas pour les chants de Noël, l’auteur est un théologien, Friedrich Wilhelm Kritzinger (1816-1890). La mélodie est celle d’une chanson populaire de Thuringe, “Seht wie die Sonne dort sinket“, datant de 1826.
LMAA : à côté de LOL ou MDR, une spécificité allemande (voire bavaroise) et… alsacienne dans le langage SMS ! Une expression allemande certes, mais largement adoptée par les Alsaciens et bien ancrée dans notre dialecte : “leck mi am arsch“ (littéralement “lèche moi le cul“) qui trouve son équivalent dans “Va te faire voir“ (pour rester correct). Elle peut aussi servir à exprimer une forme de surprise.
Cette expression trouve son origine au Moyen Age dans les représentations de vieilles femmes exposant leur arrière train dénudé aux portes des villes. Le but était d’empêcher les mauvais esprits de pénétrer dans la cité. Mais c’est au poète romantique Goethe qu’elle doit sa popularité. Dans sa pièce “Götz von Berlichingen mit der eisernen Hand“, le héros, sommé de se rendre, répond vertement au messager : « Sag deinem Hauptmann : Vor Ihro Kaiserliche Majestät hab ich, wie immer, schuldigen Respekt. Er aber, sag’s ihm, er kann mich im Arsche lecken ! » (grossièrement traduit : Dis à ton commandant que j’ai le plus profond respect pour Sa Majesté l’Empereur. Mais lui, dis-le lui, il peut me lécher le cul). Dans les rééditions de la pièce, la réplique fut légèrement raccourcie et se terminait par “er kann mich…“ (il peut me…). Pour l'anecdote, Goethe a commencé à travailler sur cette pièce durant son séjour strasbourgeois.
Plus surprenant, deux œuvres vocales de Mozart portant les numéros K231 et K233 dans la liste établie par le chevalier Ludwig von Köchel (d’où le K ou KV précédant le numéro de l’œuvre, pour Köchelverzeichnis - cataloque Köchel) : K 231 (1782) : “Leck mich im Arsch… Lasst froh uns sein“ canon, en si bémol majeur, à 6 voix K 233 (1782) : “Leck mir den Arsch fein recht schon sauber… Nichts labt mich mehr als Wein“, canon, en si bémol majeur, à 3 voix Les deux possédaient un texte alternatif, plus conforme à la bienséance (le titre en est celui, en gris, cité après les points de suspension).
Alors, Alsaciens, mes frères, vous n'avez plus aucune raison de ne pas l'utiliser : ce n'est pas vulgaire, mais culturel !