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  • Chant de Noël : le plus célèbre !

    Stille Nacht

    Le plus célèbre chant de Noël a vu le jour le 24 décembre 1818 près de Salzbourg en Autriche.

    Josef Mohr, prêtre de l’église Saint-Nicolas d’Oberndorf, prépare la veillée de Noël. Il se rend dans le village voisin d’Arnsdorf où réside l’instituteur Franz-Xaver Gruber, à ses heures organiste de Saint-Nicolas. Il lui présente un poème rédigé deux ans plus tôt en lui demandant de composer sur ce texte une mélodie simple (il n'y aura guère de temps pour répéter) pour deux voix (les leurs) et chœur avec un accompagnement de guitare. Le choix de cet instrument s’explique par le mauvais état de l’orgue, sur lequel il était alors impossible de jouer. Quand, quelques heures plus tard, Mohr découvre la mélodie, il en est tellement satisfait qu’il décide de l’intégrer à la veillée de Noël, le soir même.

    C’est ainsi que, Joseph Mohr, à la guitare et chantant la partie de ténor, et Franz-Xaver Gruber, chantant la partie de basse, donnèrent la première audition de ce qui allait devenir le chant de Noël le plus célèbre du monde, “Stille Nacht“, traduit dans plus de 300 langues et dialectes (Douce Nuit, Silent Night, Noche de Paz, Noite Feliz, O Helga Natt…).

    L’église Saint-Nicolas n’existe plus, mais une petite chapelle commémorative a été érigée sur son emplacement et, chaque année, le 24 décembre, une cérémonie y est organisée. Elle est diffusée en direct sur le site “Stille Nacht

    Ci-dessous, l’interprétation de l’un des plus anciens (si ce n’est le plus ancien) choeur du monde : le Thomanerchor, le choeur de l’église Saint-Thomas de Leipzig, fondé en 1212 qui fut dirigé par Jean-Sébastien Bach de 1723 à 1750 et qui a compté dans ses rangs Carl Philipp Emanuel Bach, le chef d'orchestre Christoph von Dohnanyi, le ténor Christoph Genz et son frère le baryton Stephan Genz.

    Etonnante, cette belle interprétation de… Nina Hagen : 

    Les plus grands ont interprété ce chant. Petite sélection avec, dans le désordre Placido Domingo, Juan Diego Florez, Diana Damrau, Charles Aznavour, Grace Bumbry, Luciano Pavarotti, Jose Carreras, Barbra Streisand, Bing Crosby, Elvis Presley, Dalida… 

     

  • Chant de Noël : gloire au sapin (alsacien, ne l’oublions pas !)

    O Tannenbaum

    Les origines de “O Tannenbaum“ (Mon beau sapin) sont floues.

    Le texte d’origine a été édité dès le XVIème siècle par Melchior Franz dans ses “Chants populaires saxons“. Se basant sur ce poème, August Zamack en rédige une nouvelle version en 1820, dans laquelle il évoque une histoire d’amour tragique : le sapin, qui au fil des saisons ne change pas, s’oppose à l’infidélité de la fiancée. Ce n’est qu’en 1824, à Leipzig, que l’instituteur Ernest Anschütz en fait un chant de Noël en remplaçant les deuxième et troisième strophes par celles que nous connaissons aujourd’hui.

    La mélodie est elle aussi du XVIème siècle, il s’agit d’une mélodie populaire à la gloire des apprentis charpentiers, dont il existait également une version chantée par les étudiants “Lauriger Horatius“. Cette mélodie populaire servira d’hymne aux mouvements révolutionnaires sous le nom de “The red flag“ (le drapeau rouge) sur un texte du révolutionnaire irlandais Jim Connell (1889) ainsi qu’à plusieurs états des Etats-Unis : le Maryland, l’Iowa, le Michigan… Dans ces derniers cas, cela s’explique par la très forte proportion d’immigrés allemands qui ont contribué à la fondation des Etats-Unis amenant avec eux leurs traditions.

  • Chant de Noël : LE cantique de Noël

    Minuit Chrétien

    Placide Cappeau, négociant en vin à Roquemaure dans le Gard était poète à ses heures. Selon la légende, L’abbé Nicolas, curé de Roquemaure, lui aurait demandé d’écrire les paroles d’un chant qu’il comptait faire interpréter lors de manifestations destinées à recueillir des fonds pour financer les vitraux de la collégiale Saint Jean-Baptiste. C’est dans la diligence de Paris, entre Mâcon et Dijon, que Cappeau les écrivit. C’était le 3 décembre 1847. Le hasard voulait qu’à cette même période résidait à Roquemaure un ingénieur parisien, Pierre Laurey, chargé des travaux d’un pont sur le Rhône. Son épouse, Emily, chanteuse, avait interprété quelques années plus tôt une œuvre d’Adolphe Adam à l’Opéra Comique. C’est elle qui envoya le texte au compositeur. Adam composa une mélodie en quelques jours et, le 25 décembre 1847, Emily Laurey interpréta pour la première fois à la collégiale de Roquemaure “Minuit Chrétien“.

    Les faits semblent un peu différents, l’abbé Nicolas étant arrivé à Roquemaure après le départ pour Paris de Cappeau. Dans sa correspondance avec son associé, Cappeau évoque son chant de Noël interprété par Madame Laurey dans les salons de la comtesse Beligiojoso à Paris. Or celle-ci séjourna à paris durant l’hiver 1844-45, bien avant la première exécution publique de “Minuit Chrétien“. Et ces faits semblent avérés : Pierre Laurey s’était installé à Roquemaure en 1842, mais il n’y séjournait que pour suivre les travaux. Son épouse aurait dû chanter lors des célébrations de Noël 1843, mais un accouchement et des problèmes de santé l’obligèrent à reporter plusieurs fois son voyage. Et ce n’est donc que le 25 décembre 1845 qu’eut effectivement lieu la création officielle de l’œuvre.

    Je rappellerai, au passage, qu’Adolf Adam est d’origine alsacienne : son père, Louis Adam (considéré comme étant le “père“ de l’école de piano française) était originaire de Muttersholtz !

    “O holy night“, la version anglaise est devenue aussi populaire que l'original.

    Moins classique, cette version allemande doit beaucoup à la voix de son interprète, Gaby Albrecht.

    Et une version plus "exotique", en finnois, par la grande Karita Mattila