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Alsaciens célèbres - Page 58

  • Ernest Bour

    Même s'il n'est pas Alsacien “pur jus“, Ernest Bour mérite de figurer dans cette catégorie des Alsaciens célèbres. Sa formation et une grande partie de sa carrière se sont déroulées en Alsace et il a largement contribué à formé le mélomane alsacien à la musique contemporaine.

    Ernest Bour est né le 20 avril 1913 à Thionville. Il entre au conservatoire de Strasbourg où il étudie le piano et l’orgue, puis la direction d’orchestre avec Fritz Münch (directeur du conservatoire) et Hermann Scherchen (chef d’orchestre à l’opéra en 1933-34). Il débute sa carrière comme chef de chœur à la radio de Genève, puis à Radio Strasbourg avant de prendre la direction de l’orchestre de cette radio (de 1935 à 1939). Il est, pendant une courte période, professeur de piano au conservatoire de Strasbourg avant de prendre, en 1941, la direction de l’orchestre de Mulhouse et, en 1945, la direction du conservatoire de cette ville. En 1947, il quitte ses fonctions pour reprendre une carrière de chef invité jusqu’en 1950 où il est nommé à la tête de l’Orchestre Municipal de Strasbourg (futur Philharmonique) et, parallèlement à partir de 1955, directeur musical de l’Opéra de Strasbourg. De 1964 à 1979, il dirige l’Orchestre symphonique du SWR à Baden-Baden, succédant à Hans Rosbaud, qui avait déjà été son prédécesseur à Strasbourg ! De 1976 à 1987, il est premier chef invité de l’Orchestre de Chambre de la Radio Néerlandaise à Hilversum. En 1978-79, il est également professeur au Conservatoire National de Paris.

    Il décède à Strasbourg, le 29 juin 2001.

    La grande passion d’Ernest Bour aura été la musique de son temps : il a dirigé un nombre considérable de créations, mondiales ou françaises. Si le mélomane alsacien est aujourd'hui plus ouvert à la musique contemporaine (comme en témoigne le succès du festival Musica), c'est en partie grâce à Ernest Bour qui a toujours accordé une place importante à cette musique dans ses programmes, préparant ainsi le terrain.

  • La faute à l'accent ?

    L’histoire commence avec Moïse Michel, vraisemblablement originaire de Horburg en Bavière, installé à Ichenhausen dans le Palatinat.

    Celui-ci a deux fils qui tous deux sont chantres ce qui les amènent à se déplacer de communautés en communautés. Ils se fixent en Alsace : l’aîné à Lauterbourg, le cadet à Westhoffen qui accueille alors l’une des plus importantes communautés juives de la région. En 1808, ils adoptent le nom de Déprés.

    Anselme (le cadet installé à Westhoffen) à un fils, Jacques, né en 1800, dont on ne sait pas grand chose si ce n’est qu’il épouse Blandine Kahn (également de Westhoffen) en 1817. C’est avec leur fils que cette petite histoire familiale prend une autre dimension.

    Simon naît en 1854 à Westhoffen. Il étudie d’abord à Brumath, avec le rabbin Salomon Lévy, puis à Wurzbourg où il perfectionne également son allemand, langue qu’il enseignera plus tard aux officiers de la garnison et aux élèves du collèges de Sedan. Car c’est là qu’il est nommé rabbin en 1880, après ses études à l’Ecole Rabbinique (de 1873 à 1879). En 1888, il est nommé rabbin à Neuilly-sur-Seine. Il sera également professeur de Talmud au Séminaire Israélite et aumônier du lycée Janson de Sailly à Paris avant d’être promu grand rabbin à  titre personnel. Parmi ses nombreux écrits, on trouve un petit recueil intitulé “L’humour judéo-alsacien“  qui a été décrit comme «un délicieux petit livre, tout imprégné des saveurs du terroir et de cette tendre et hilarante ironie dont l’âme alsacienne ne se départit jamais» et contribuant à  sauver «de l’oubli un nombre considérable de dictons et de sentences alsaciens».

    Si la notoriété de Simon était déjà importante, celle de ses descendants le sera plus encore, à commencer par l’un de ses fils, Robert, né en 1882, éminent médecin, considéré comme étant le créateur de la pédiatrie moderne et des centres hospitaliers universitaires.

    Le fils de Robert, Michel, né le 15 janvier 1912, optera pour une carrière politique : député, ministre, premier ministre, il est le rédacteur de la Constitution de 1958.

    Deux des fils de Michel, des jumeaux né le 30 septembre 1944, reprendront le flambeau, du père en politique pour Jean-Louis, magistrat, ministre puis président du Conseil Constitutionnel, et du grand-père en médecine pour Bernard, éminent chirurgien urologue.

    Un autre fils de Robert, élève de Le Corbusier, a acquis une réputation internationale en tant que peintre, sculpteur et illustrateur.

    Quel rapport avec l’accent me direz-vous ?

    Croyez-vous réellement que s’ils avaient été originaires d’une autre région le nom de Déprés eut pu se transformer en Debré ?