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L’incontournable, l’hymne alsacien ! Il est a ce point représentatif de la région que des compositeurs l’ont introduit dans leurs œuvres dédiées à l’Alsace : on peut entendre son thème dans la “Marche alsacienne“ ou dans la dernière des “Scènes alsaciennes“ (Dimanche soir) de Massenet. En prime une petite curiosité (qui m'a été signalée par un fidèle lecteur de ce blog) : Paul-Henry Joubert a composé une petite pièce (moins de 5 mn), le concerto "Les cigognes" (avec accompagnement de piano) destinée aux jeunes élèves de fin de 1er cycle de classe de violon.
Hans im Schnòckeloch (littéralement “Jean du trou à moustiques”) ferait référence à un aubergiste de Koenigshoffen, aujourd’hui un quartier de Strasbourg, mais au moyen-âge une zone marécageuse, infestée de moustiques, d’où le qualificatif de “trou à moustiques”. Ce Hans avait la réputation d’être particulièrement râleur, jamais satisfait… L’Alsacien type, en somme !
D’r Hans im Schnòckeloch hät àlles, wàs er will ! Un wàs er hät, dess will er nit, Un wàs er will, dess hät er nit. D’r Hans im Schnòckeloch hät àlles, wàs er will !
Jean du trou à moustiques a tout ce qu’il veut ! Mais ce qu’il a, il n’en veut pas, Et ce qu’il veut, il ne l’a pas. Jean du trou à moustiques a tout ce qu’il veut !
Philippe-Frédéric De Dietrich est né le 4 novembre 1748 à Strasbourg.
Issu de la vieille famille de maîtres de forges et de banquiers originaire de Niederbronn, il est un scientifique reconnu, élu à l’Académie des Sciences en 1786. C’est lui qui démontre la nature volcanique du Kaisersthul. Lui encore qui, assisté de Lavoisier, reproduit devant l’Académie les expériences de Volta qui avait mis en évidence la nature inflammable des gaz des marais (découvrant ainsi la méthanisation). “Commissaire du roi à la visite des usines, des bouches à feu et des forêts du royaume“, il publie une “Description des gîtes de minerai et des bouches à feu du royaume“, le plus complet recensement de l’époque des mines et hauts-fourneaux de France.
Maire de Strasbourg de 1790 à 1792, il est à l'origine de notre hymne national, “La Marseillaise“. Le Baron de Dietrich tenait salon. Parmi les habitués, le capitaine Rouget de Lisle, affecté au bataillon “Les enfants de la Patrie“. Le 25 avril, un courrier annonce la déclaration de guerre faite cinq jours plus tôt au roi de Bohème et de Hongrie. Selon la légende, le baron aurait demandé au capitaine : «Monsieur de Lisle, trouvez un beau chant pour ce peuple soldat qui surgit de toutes parts à l’appel de la patrie en danger et vous aurez bien mérité de la Nation». Autre habitué de ce salon, le maître de chapelle de la cathédrale, Ignace Pleyel qui avait déjà collaboré avec Rouget de Lisle et qui serait le véritable compositeur de l'hymne. C’est le baron lui-même, qui avait, paraît-il, une assez jolie voix, qui l’interpréta pour la première fois, accompagné au clavecin par la baronne.
Soupçonné de protéger des prêtres réfractaires et accusé d’avoir manifesté son opposition à l’insurrection du 10 août 1792 (prise des Tuileries et arrestation de la famille royale), il comparaît devant le tribunal de Besançon qui l’acquitte. Mais, sous la pression de Robespierre qui voit en lui en dangereux conspirateur, il est transféré à Paris et rejugé. Condamné à mort par le tribunal révolutionnaire, il sera guillotiné le 29 décembre 1793. Le 23 août 1795, après la chute de Robespierre, il est réhabilité par la Convention Nationale.
Le concerto pour piano n°1 de Tchaikovski est certainement l'une des œuvres classiques les plus populaires. Mais saviez-vous que c'est un Alsacien qui a suggéré au compositeur les modifications apportées à son œuvre lors de sa seconde édition ?
Edward Dannreuther est né le 4 novembre 1844 à Strasbourg. Il est encore très jeune lorsque ses parents émigrent aux Etats-Unis, où son père créé une manufacture de pianos. En 1859, le jeune Edward revient en Europe pour étudier au conservatoire de Leipzig où il est élève d'Ignaz Moscheles. En 1863, il est engagé pour une série de concerts au Crystal Palace à Londres où il se fera remarquer par ses interprétations de Chopin et Beethoven. Après son mariage, en 1871, il s'installe définitivement en Angleterre et obtiendra la nationalité britannique. Passionné de musique de son temps, il fonde la London Wagner Society en 1872, joue en première audition britannique le concerto pour piano de Grieg (18 avril 1874), puis le premier concerto de Tchaikovsky (11 mars 1876). Pour ce dernier, il écrit au compositeur pour lui suggérer quelques modifications. Le compositeur lui répond (en français) : "Moscou, 18 mars 1876 Monsieur, J'ai reçu votre bonne lettre, ainsi que le programme du concert où vous avez bien voulu honorer de votre magnifique exécution mon œuvre difficile et fatigante. Vous ne sauriez croire, monsieur, combien de joie et de plaisir m'a causé le succès de cette pièce, et vraiment je ne trouve pas les expressions nécessaires pour vous signifier ma vive reconnaissance. Je vous remercie aussi pour les conseils très sages et très pratiques que vous me donnez, et soyez sûr que je les suivrai dès qu'il sera question d'une deuxième édition de mon concerto. Je vous serre cordialement la main et me dis votre dévoué et reconnaissant. P. Tchaikowsky".
En 1895, Dannreuther est nommé professeur de piano au Royal College of Music où il comptera parmi ses élèves le compositeur Hubert Parry, auquel il donnera également des cours de d'analyse et de composition. Parry reconnaîtra l'influence de celui qu'il qualifiait de "wisest and most sympathetic of teachers".
Edward Dannreuther décède à Hastings le 12 février 1905. Ses deux fils serviront dans la marine britannique et finiront leur carrière comme amiral pour l'un et directeur adjoint du service de renseignement naval pour l'autre.
Le concerto pour piano n°1 de Tchaikovski par Alexandеr Malofeev et le prestigieux orchestre du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg sous la direction de Zaurbek Gugkaev.
"Jerusalem" de Sir Hubert Parry, considéré comme le second hymne britannique, qui conclut généralement la fameuse dernière Nuit des Proms.