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Alsaciens célèbres - Page 8

  • Général Jean-Baptiste Kléber

    general,Jean,baptiste,Baptiste,,Kleber,Kléber,egypteJean-Baptiste Kléber est né le 9 mars 1753 à Strasbourg. Il n’a que 3 ans quand son père meurt et c’est alors son beau-père qui l’élève. Il fait des études au gymnase Jean-Sturm, mais à 16 ans il s’engage dans le 1er régiment de hussards. Engagement de courte durée, car sa mère le fait revenir à Strasbourg pour qu’il poursuive ses études. Il entre donc à l’école de dessin pour les arts et métiers, puis, en 1772, fait son apprentissage dans l’atelier du célèbre architecte Jean-François Chalgrin à Paris. Deux ans plus tard, faute de moyens, il est obligé de rentrer à Strasbourg.

    Un soir, il est témoin d’une altercation entre deux officiers bavarois et les clients d’une brasserie. Kléber, qui est d’une carrure imposante, prend la défense des deux officiers. Pour le remercier de son intervention, ceux-ci le font entrer à l’académie militaire de Munich en 1777. Lors d’une visite dans cette académie, le général comte Klaunitz remarque le jeune homme et, impressionné par ses résultats, lui offre une place de sous-officier dans son régiment. Il monte rapidement en grade et, le 1er avril 1779, il est nommé sous-lieutenant. Ses origines modestes ne lui permettant pas d’espérer pouvoir gravir d’autres échelons, il retourne à la vie civile en 1783. Il devient inspecteur des bâtiments publics à Belfort. En 1787, il dessine les plans d’un nouvel hôpital pour Thann. La construction commence l’année suivante mais, pendant les travaux, sa destination change : ce ne sera pas un hôpital, mais l’hôtel de ville de Thann !

    En 1792,  il s’engage dans le bataillon des volontaires du Haut-Rhin. Sa double compétence dans le domaine militaire et de la construction lui permettent de s’illustrer lors de la défense de Mayence assiégée. Après la capitulation de la ville (le 22 juillet 1793), loin d’être félicité pour son comportement héroïque, il est arrêté et conduit à Paris pour passer en jugement. Et là, il est non seulement acquitté, mais promu général de brigade ! A la tête de ses troupes de Mayence, il est envoyé en Vendée pour y réprimer le soulèvement royaliste. Après le départ du général Marceau, il assure l’intérim du commandement en chef de l’Armée de l’Ouest jusqu’à l’arrivée du général Turreau. Il s’oppose aux “colonnes infernales“ organisées par ce dernier, préconisant une occupation militaire de la Vendée. En 1794, il est envoyé en Bretagne combattre les chouans avant de rejoindre l’Armée du Nord où il jouera un rôle décisif dans la bataille de Fleurus. Il assiège et prend Maastricht, mais l’armée française est défaite à Uckerath le 17 juin 1796 et il doit se replier sur Dusseldorf. Il est rappelé à Paris où il se voit proposer d’entrer au Directoire, ce qu’il refuse. Il tombe en disgrâce après le coup d’État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797) par lequel Barras, le colmarien Reubell et La Réveillère prennent le pouvoir.

    En novembre de la même année, Bonaparte rentre d’Italie et s’apprête à partir pour l’Egypte. Kléber se joint à lui. Il fait également partie de l’expédition en Syrie, où il se distinguera de nouveau en tenant tête, avec 4 000 hommes, à une armée turque forte de 20 000 hommes, jusqu’à l’arrivée de Bonaparte.

    Le 22 août 1799, Bonaparte transmet le commandement en chef à Kléber et embarque pour la France, non sans lui avoir laissé, par écrit, ses instructions : si aucun renfort n’arrivait d’ici le mois de mai suivant ou si la peste provoquait des pertes supérieures à 1 500 hommes, Kléber devait négocier la paix avec les Turcs même si cela impliquait l’évacuation complète des troupes françaises.

    Privées de ressources (Bonaparte avait vidé les caisses) et d’appui, minées par le climat et la maladie, les troupes françaises s’affaiblissaient. Kléber décide alors de conclure un traité avec les Turcs par l’entremise de l’amiral Sidney Smith, commandant de la flotte anglaise. Une convention, assurant un rempli avec armes et bagages à l’armée française, est signée à El-Arish le 24 janvier 1800. Alors que ses troupes se dirigent vers la côte, l’amiral Keith fait savoir à Kléber que l’Angleterre ne reconnaît pas le traité et lui enjoint de se rendre, de déposer les armes, de livrer toutes ses munitions et de se constituer prisonnier. Kléber fait alors publier cette proclamation (qui figure sur la stèle de sa statue, place Kléber à Strasbourg) : “Soldats, on ne répond à une telle insolence que par des victoires; préparez-vous à combattre !“.

    Il marche sur Héliopolis, défait l’armée turque (six fois plus puissante) et assiège le Caire qui capitule le 27 avril 1800. L’autorité française sur l’Egypte est rétablie et les Turcs souhaitent négocier la paix. Les négociations sont en bonne voie quand, le 14 juin 1800, Kléber est poignardé par Soleyman el-Halaby; un étudiant syrien.

    Le corps de Kléber, embaumé, est embarqué pour la France et déposé dans la chapelle du château d’If. Ce n’est qu’en 1818, sur ordre de Louis XVIII, qu’il fut rapatrié à Strasbourg.

  • Jean-Georges Kastner

    Kastner.jpgJean-Georges Kastner est né le 9 mars 1810 à Strasbourg. Il fait des études de théologie protestante à l’université de Strasbourg tout en travaillant la musique en autodidacte. Ses premiers opéras-comiques lui valent une bourse de la ville, qui lui permet d’aller étudier à Paris. Le 17 juin 1841, “La Maschera“, est créé à l’Opéra-Comique. «L’intrigue de cette jolie comédie repose sur une substitution de personne sous le masque et le domino, qui donne lieu à des quiproquos. On a remarqué, dans la partition ingénieusement orchestrée par M. Kastner, le trio “A ce soir !“, la romance “j’avais rêvé la gloire et la fortune“ et un boléro.» (Le dictionnaire lyrique). Malgré des critiques élogieuses, l’œuvre n’a guère de succès, et Kastner rentre à Strasbourg. 

    Il est l’auteur d’une dizaine d’œuvres lyriques, dont "le dernier Roi de Juda", un oratorio, créé le 1er décembre 1844 dans la salle du Conservatoire, également salué par la critique de l’époque (L’orchestre, que M. Kastner traite magistralement… On a surtout admiré l’habileté dont le compositeur a fait preuve dans l’usage des instruments à vents…) ainsi que des poèmes symphoniques et ouvrages originaux mêlant écrits et musique (comme un essai sur les cris suivis des “Cris de Paris“ ou un essai historique sur les chants militaires des Français suivi de chants de sa composition)… Il a également publié plusieurs ouvrages didactiques (Traité général d’instrumentation, Grammaire musicale, Théorie abrégée de contrepoint et de fugue, Manuel général de Musique militaire à l’usage des Armées françaises…) qui font référence : dans son propre traité d’instrumentation, Berlioz cite celui de Kastner. En 1859, il est élu à l’Institut. Il meurt à Paris le 19 décembre 1867.

    Lors de son premier séjour à Strasbourg, c’est chez Kastner que loge Berlioz qui, pour le remercier de sa critique élogieuse de “Roméo et Juliette“ (Revue et Gazette Musicale de Paris du 12 septembre) lui envoie la partition autographe de l’œuvre avec cette dédicace : “Partition offerte à mon excellent ami Georges Kastner“. En 1862, il lui dédicacera également un exemplaire de la partition chant et piano des Troyens.

     

     

  • Le concepteur de la tour Eiffel était Alsacien…

    Rendons à César ce qui appartient à César, ou plutôt à Maurice ce qui appartient à Maurice. Non, l’idée de construire une tour métallique à Paris n’est pas de Gustave Eiffel, mais bien de Maurice Koechlin !

    Maurice Koechlin.jpgKoechlin, un nom bien connu dans la région mulhousienne. Celui de l’une de ces grandes familles d’industriels qui ont largement contribué au développement de la ville.

    Maurice Koechlin est né le 8 mars 1856 à Buhl, près de Guebwiller. Après des études au lycée de Mulhouse puis à l’école polytechnique de Zurich, il intègre en tant qu’ingénieur la Compagnie des Chemins de Fer de l’Est.
    Ici, une précision s’impose : certaines biographies présentent Maurice Koechlin comme franco-suisse. L’une des descendantes de la famille en a fourni l’explication : voulant éviter de tomber sous l'hégémonie allemande, toute la famille Koechlin a pris la nationalité helvétique après l’annexion de 1870. Après 1918 ils ont repris la nationalité française.

    Le 1er novembre 1879, il devient chef du bureau d’études de la société G. Eiffel et Cie, spécialisée dans la construction métallique et les travaux publics.
    Entre 1880 et 1884, il participe à l’élaboration du projet et à la construction du viaduc ferroviaire de Garabit (Cantal), puis il conçoit l’ossature métallique de “La liberté éclairant le monde“ du sculpteur colmarien Bartholdi.

    En 1884 est décidée la tenue d’une Exposition Universelle à Paris en 1889. Koechlin et l’un de ses collègues, Emile Nouguier, ont alors l’idée de construire une grande tour métallique au centre de cette exposition. Ils la soumettent à Gustave Eiffel, qui ne s’y intéresse pas, mais leur permet néanmoins d’en poursuivre l’étude.
    En collaboration avec l’architecte en chef des projets de l’entreprise, Stephen Sauvestre (qui lui donne la forme que nous connaissons) ils réalisent alors un dessin à l’échelle qui est présenté au Commissaire général de l’Exposition des Arts Décoratifs qui accepte le projet. Et cette fois-ci, Eiffel s’y associe à condition d’être le premier nommé sur le brevet déposé en septembre 1884 : “Brevet pour une disposition nouvelle permettant de construire des piles et des pylônes métalliques d’une hauteur pouvant dépasser 300 mètres“. Quelques mois plus tard, un contrat est signé, contrat par lequel Nouguier et Koechlin s’engagent à céder à Gustave Eiffel “la propriété exclusive du brevet susdit et déclarent être prêts à lui faire cession de tous leurs droits sans aucune restriction ni réserve, et à réaliser cette promesse sous la forme que G. Eiffel jugera convenable et au moment qu’il choisira. Ils le laissent aussi complètement libre, s’il le croit utile, de prendre le même brevet à l’étranger, en son nom personnel et s’engagent à lui prêter leur concours dans ce but, s’il était nécessaire“ !
    Ils lui cèdent également leurs parts de propriété sur le projet et, en contrepartie, Eiffel prend à sa charge les frais entraînés par le brevet et s’engage à leur verser 1% des sommes qui “lui seront payées pour les diverses parties de la construction“.

    En 1893, après une assemblée générale extraordinaire qui décide d’une réduction de capital de la société (devenue entre-temps Compagnie des Etablissements Eiffel), Gustave Eiffel quitte la présidence du conseil d’administration. Maurice Koechlin lui succède à ce poste.

    Il décède le 14 janvier 1946 à Veytaux en Suisse.

     

    Les Koechlin

    La famille Koechlin a donné plusieurs maires à Mulhouse : Josué Koechlin (maire de 1811 à 1814), Jean-Jacques Koechlin (février à juin 1815 et de 1819 à 1820), André Koechlin (1830/31 et 1832-1840), Émile Koechlin (1848-1852), Joseph Koechlin-Schlumberger (1852-1863), Jean Mieg-Koechlin (1872-1887).

    Elle est également indissociable de l’histoire industrielle de la ville : par de nombreux mariages, elle est liée aux familles Dollfus, Mieg, Schlumberger, Zuber… celles qui ont fait de la ville l’un des centres mondiaux de l’industrie textile.

    C’est encore un Koechlin qui a épousé Henriette Reber (sœur du célèbre - à l’époque - compositeur et professeur de composition au Conservatoire de Paris, Napoléon Henri Reber), premier enfant né à Mulhouse après le rattachement à la France dont une rue (rue Henriette) porte le nom.

    Et n’oublions pas le compositeur Charles Koechlin (élève de Massenet, lui-même élève de Reber !)