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Alsaciens célèbres - Page 8

  • Jean Arp

    Arp.jpgHans Arp est né le 16 septembre 1886 à Strasbourg, dans une Alsace alors allemande. Il poursuit ses études d’art, commencées à Strasbourg, à l’Académie des Beaux-Arts de Weimar et à l’Académie Julian de Paris.

    Après s’être, un temps, consacré à la poésie, il revient à la peinture et participe à des expositions, dont celle du “Blaue Reiter“ en 1912. Cette même année, il participe à la fondation du mouvement Dada et se fait connaître comme illustrateur. En 1917, il commence à sculpter. De 1926 à 1928, il travaille avec son épouse, Sophie Taeuber (originaire de Davos), et l’artiste néerlandais Theo van Doesburg à la transformation de l’Aubette, place Kléber à Strasbourg.

    En 1939, par réaction à la montée du national-socialisme, il francise son prénom en Jean. Installé depuis 1925 à Clamart dans une maison-atelier dont Sophie a dessiné les plans, il se réfugie en Dordogne en 1940, puis à Grasse et enfin à Zurich lorsque les Allemands occupent la zone libre. C’est là que Sophie meurt, le 13 janvier 1943, intoxiquée au monoxyde de carbone émis par un poêle défectueux.

    Après la guerre, de nombreuses expositions sont consacrées à Jean Arp qui se voit offrir des commandes prestigieuses : Harvard Graduate Center de Cambridge, Cité Universitaire de Caracas, UNESCO à Paris… En 1954, le Grand Prix International de Sculpture de la Biennale de Venise lui est décerné et, en 1963, il reçoit le Grand Prix National des Arts.

    Il meurt à Bâle, le 7 juin 1966.

    Son nom a été donné au parvis du Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg, musée qui possède l’une des plus importantes collections de ses oeuvres.

    Pour l’anecdote : le billet de 50 CHF est à l’effigie de Sophie Taeuber-Arp.

    Le site de la Fondation Arp.

     

  • Charles de Foucauld

    Foucauld.jpgCharles Eugène de Foucauld de Pontbriand est né le 15 septembre 1858 à Strasbourg dans une famille originaire du Périgord. La maison familiale, où il voit le jour, est  située sur l’emplacement de l’hôtel particulier du maire de Dietrich, là où fut chantée pour la première fois La Marseillaise.

    Il est baptisé en l’église Saint-Pierre-le-Jeune le 4 novembre suivant. Quelques mois plus tard, son père, le vicomte Édouard de Foucauld de Ponbriant, inspecteur des forêts, est muté à Wissembourg. En mars 1864, sa mère meurt après une fausse couche. Son père ne survit pas longtemps à son épouse et décède le 9 août suivant. Charles et sa soeur sont confiés à leur grand-mère paternelle, la vicomtesse Clothilde de Foucauld, qui meurt peu de temps après d’une crise cardiaque. Ce sont alors les grands-parents maternelles, qui vivent à Strasbourg, qui recueillent les enfants. Son grand-père, Charles-Gabriel Beaudet de Morlet, est un ancien polytechnicien et colonel du génie en retraite.

    Charles poursuit sa scolarité à l’école épiscopale de Saint-Arbogast, puis au lycée de Strasbourg. En 1870, la famille se réfugie un temps à Berne, puis s’installe à Nancy. En 1876, il intègre Saint-Cyr, dans la promotion Plewna dont fait également partie Philippe Pétain. Son grand-père l’émancipe et, à 18 ans, il peut ainsi disposer de son héritage. Durant les années suivantes, il mènera grande vie, donnant de nombreuses fêtes et cumulant les jours d’arrêt pour sa conduite scandaleuse jusqu’à être placé hors-cadre pour indiscipline en février 1881. Apprenant que son ancien régiment est envoyé en Afrique, il demande sa réintégration et l’obtient. A la fin de la campagne, il demande un congé pour effectuer un voyage en Orient. Comme celui-ci lui est refusée, il démissionne de l’armée et s’installe à Alger.

    Il envisage alors de partir à la découverte de cette région. Sa rencontre avec le conservateur de la bibliothèque d’Alger, un géographe, va être déterminante pour le but de son voyage : ce sera finalement le Maroc, pays encore peu connu car interdit aux chrétiens. Durant un an, il étudie l’arabe et l’hébreu et, le 10 juin 1883, il part en compagnie du rabbin Mardochée Aby Serour, lui-même voyageant sous le nom du rabbin Joseph Aleman. Le voyage, prévu pour durer cinq mois, en prendra onze. Les nombreuses informations qu’il en rapporte lui valent la médaille d’or de la Société de géographie de Paris et les palmes académiques. Il rentre en France, où il assiste au mariage de sa soeur avec Alexis de Tocqueville. Il retourne en Algérie pour une seconde expédition, au Sahara, cette fois.

    A son retour à Paris, un profond changement s’opère : « À Paris je me suis trouvé avec des personnes très intelligentes, très vertueuses et très chrétiennes. Je me suis dit que peut-être cette religion n’était pas absurde ». Il commence à fréquenter assidûment la paroisse Saint-Augustin. Une visite aux moines cisterciens de l’abbaye de Fontgombault renforce sa vocation naissante et il part en pèlerinage à Jérusalem et Nazareth en 1888. A son retour en France, il décide d’entrer dans les ordres. Il lègue tous ses biens à sa sœur et, le 16 janvier 1890, entre comme novice à la Trappe sous le nom de Frère Marie-Albéric. Le 2 février 1892, il prononce ses vœux monastiques et reçoit la tonsure. Il passera sept ans à la Trappe, à Notre-Dame des Neiges d’abord, puis à Akbès, en Syrie. Dispensé de ses vœux définitifs, et après quelques mois d’études à Rome, il part pour Nazareth où il s’installe, près des Clarisses, sous le nom de Charles de Jésus.

    Il rentre une nouvelle fois en France pour se préparer au sacerdoce en 1900 et est ordonné prêtre au Grand Séminaire de Viviers, le 9 juin 1901. Il repart ensuite pour le Sahara, d’abord à Beni-Abbès, (1901 à 1904) puis à Tamanrasset où il étudie la culture touarègue et rédige un premier dictionnaire touareg-français.

    Le 1er décembre 1916, des pillards investissent sa demeure et le font prisonnier, vraisemblablement dans l’espoir d’obtenir une rançon. L’adolescent chargé de le garder panique à la vue de deux tirailleurs algériens et l’abat d’une balle dans la tempe.

    Charles de Foucauld a été proclamé bienheureux le 13 novembre 2005 par Benoît XVI et canonisé le 15 mai 2022.

  • Jean-Claude Riber

    Riber.jpg14 septembre 1934, naissance à Mulhouse de Jean-Claude Riber.
    Il est élève au collège Lambert et au conservatoire de Mulhouse, puis étudie la littérature à Strasbourg et Paris avant de mener une carrière de metteur en scène entre 1957 et 1966, année où il prend la direction du Théâtre Municipal de Mulhouse.

    En 1970, il est nommé à la direction du Grand Théâtre de Nancy où il fera passer le nombre d'abonnés de 330 à près de 5000 ! Il quitte ce poste en 1973 pour le Grand Théâtre de Genève, dont il sera directeur général jusqu'en 1980 et qui deviendra, sous son mandat, l'une des grandes scènes européennes. C'est là qu'il mettra en scène sa première tétralogie complète.

    En 1981, il prend la direction de l'opéra de Bonn, dont il fera une scène de première importance. En 2009, 17 ans après son départ, le quotidien local, le General Anzeiger, lui rendait hommage à l'occasion de son 75e anniversaire en qualifiant son mandat "d'âge d'or de la vie musicale de Bonn" avec des distributions prestigieuses qui n'avaient rien à envier aux plus grandes scènes (le "Don Carlos" de 1987/88 en est un parfait exemple affichant une double distribution où l'on trouvait Margaret Price et Katia Ricciarelli en Elisabeth ou encore Nadine Denize et Agnes Baltsa, rien de moins que les deux meilleures titulaires du rôle d'Eboli dans les années 80), sans oublier un taux de remplissage de 99% !

    Après son départ de Bonn, il poursuit son activité de metteur en scène et de scénographe (il réalise souvent les décors, costumes et surtout les éclairages de ses productions), totalisant plus de 150 mises en scène d'œuvres de tout style et de toutes les époques, du baroque au contemporain.

    Il est décédé le 26 janvier 2017.