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Musiciens - Page 11

  • Marie Jaëll, pianiste virtuose, compositrice et pédagogue réputée.

    Marie Jaell.jpgUne fois de plus l’anniversaire du jour concerne une personnalité reconnue à son époque et totalement tombée dans l’oubli.

    Marie Trautmann nait à Steinseltz (près de Wissembourg) le 17 août 1846. Elle manifeste très tôt d’évidents dons pour la musique et commence le piano à 6 ans. Deux ans plus tard, ses parents l’envoient à poursuivre des études plus approfondies à Stuttgart. Lors d’un petit concert privé (elle a alors 9 ans) elle joue devant Ignaz Moscheles, pianiste réputé, qui lui prédit un grand avenir.
    En 1856 (elle a 10 ans), sa mère la présente à Henri Herz, professeur de piano au Conservatoire de Paris, qui, impressionné par son talent accepte de la prendre comme élève. En 1862, elle peut enfin entrer au Conservatoire où elle obtient le Premier Prix de piano la même année ! Parallèlement, elle travaille avec le professeur Louis Liebe à Strasbourg. Elle enchaîne aussitôt les tournées, en Angleterre, en Allemagne, en Suisse…

    En 1866, elle épouse Alfred Jaëll, lui aussi brillant pianiste, ami de Liszt, Brahms et Saint-Saëns et l’un des premiers pianistes européens à s’être produit aux Etats-Unis. Le couple parcourt toute l’Europe, interprétant tant le grand répertoire classique que les oeuvres de son temps. Mais cette carrière de virtuose, internationalement fêtée, n’empêche pas Marie Jaëll de se livrer à une autre passion : la composition. Elève de Saint-Saëns et Fauré dans ce domaine, elle publie ses premières oeuvres en 1871 avec le soutien de Liszt. En 1887, elle sera l’une des premières femmes admises à la Société des Compositeurs de Paris. Elle laissera plus de 70 compositions : œuvres pour piano, à 4 mains, concertos, œuvres avec chœurs, avec orchestre, mélodies, poème symphonique, musique de chambre et même un opéra inachevé “Runéa“.

    En 1882, son mari meurt. Elle se tourne alors vers l’enseignement et, pour cela, cherche à comprendre le fonctionnement de la main. Elle étudie les sciences à la Sorbonne et travaille avec un physiologiste de renom, Charles Féré, médecin chef à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre à Paris. Elle s’intéresse également au fonctionnement du cerveau et teste le résultat de ses recherches en laboratoire (étude du temps de réaction des doigts à un ordre du cerveau, position des doigts sur les touches…).
    Elle publie de nombreux ouvrages, dont certains font encore autorité : “La musique et la psychophysiologie“ (1896), “Le mécanisme du toucher: l’étude du piano par l’analyse expérimentale de la sensibilité tactile“ (1897), “Le Toucher. Enseignement du piano basé sur la physiologie“ (1899), “L’intelligence et le rythme dans les mouvements artistiques. L’éducation de la pensée et le mouvement volontaire...“ (1904), “Le rythme du regard et la dissociation des doigts“ (1906), “Un nouvel état de conscience : la coloration des sensations tactiles“ (1910), “La résonance du toucher et la topographie des pulpes“ (1912).

    Elle décède à Paris, le 4 février 1925 à 79 ans.

    La Fondation Palazzetto Bru Zane lui a consacré, en février 2016, un volume de sa collection de livres-disques consacrée aux compositeurs français oubliés.

     

  • Jean-Georges Paulus, fondateur de l'orchestre de la Garde Républicaine

    Garde républicaine, fanfare, orchestreJean-Georges Paulus, né le 5 août 1816 à Haguenau, commence très jeune une carrière militaire, comme clarinettiste, au 10e chasseurs à cheval. Parallèlement, il suit des cours au conservatoire de Paris où il obtient, en 1835, le premier prix de clarinette.
    Devenu chef de musique sur “La Belle Poule“, il participe aux cérémonies du transfert des cendres de Napoléon, avant d’être nommé chef de musique du Prince de Joinville.
    En 1848, il rejoint la Garde de Paris. A cette époque-là, la fanfare se composait des douze trompettes du régiment de cavalerie disséminés dans les escadrons de marche et qui n’étaient réunis que très occasionnellement à l’occasion de cérémonies. Paulus en fait une formation permanente, composée d’un trompette-major, 12 trompettes, 22 trompettes d’ordonnance, 5 trompettes cor, 3 trompettes contre-basse, 2 trompettes alto, 5 trompettes basse et 2 timbaliers.
    La même année, l’administration préfectorale de Paris confie à la garde républicaine un lot de trente-six instruments pour la constitution d’une musique. La liste de ces instruments permet de supposer que ceux-ci ne sont pas destinés à la fanfare, mais bien à la création d’un nouvel orchestre d’harmonie. Celui-ci sera constitué petit à petit jusqu’à atteindre un effectif de 55 musiciens en 1852, année des débuts officiels de la nouvelle formation, lors de la distribution des drapeaux au Champ de Mars.

    Le 4 août 1855, Jean-Georges Paulus est nommé à la tête de la “Musique de la Garde de Paris“. Le 12 mars 1856, Napoléon III signe le décret officialisant l’existence de l’orchestre. A partir de 1864, Paulus se consacre exclusivement à la direction de l’orchestre d’harmonie (c’est un autre alsacien, le brigadier-trompette Frédéric-Thomas Fillaire, qui prend alors la tête de la fanfare).
    Arrangeur, il adapte les œuvres symphoniques pour son orchestre à vent et, le 21 juillet 1867, la Musique de la Garde remporte son premier succès au concours international des musiques militaires au Grand Palais, à Paris, en interprétant l’ouverture d’Oberon et des extraits de Lohengrin.

    Le 18 septembre 1870 la “Garde de Paris“ devient “Garde Républicaine“. La Musique de la Garde Républicaine devient ambassadrice culturelle de la République française et enchaîne les tournées (Londres en 1871, 25 concerts pour 70 jours de tournée à travers les Etats-Unis en 1872…). Partout, Paulus et ses “soldats-artistes“ remportent de vifs succès.
    Le 9 mars 1873, il prend sa retraite de chef de musique.
    C’est encore un Alsacien, le compositeur et chef d’orchestre à l’opéra de Strasbourg, Adolphe Sellenick, qui lui succède.

    Jean-Georges Paulus décède à Paris le 14 avril 1898.

     

     

  • Philipp Friedrich Böddecker

    Philipp Friedrich Böddecker est né à Haguenau. Nous ne connaissons pas sa date de naissance : comme souvent, à cette époque, la première trace de son existence est l'acte de baptême daté du 5 août 1607.

    Son père, originaire de Gostar en Saxe, était musicien professionnel et c'est en cette qualité qu'il s'était établi à Haguenau avant de rejoindre la collégiale de Stuttgart en 1614. C'est auprès de lui et de l'organiste de cette église que Philipp Friedrich apprend la musique.

    En 1626 (il a donc 19 ans), il est engagé comme organiste et professeur de chant à Bouxwiller (Bas-Rhin). Trois ans plus tard, il rejoint la cour du prince de Hesse-Darmstadt comme bassoniste et organiste, puis entre dans l'orchestre de la cour du margrave de Bade. En 1633, il est nommé organiste de la Barfüßerkirche de Francfort mais ne peut prendre ses fonctions qu'en 1638, lorsqu'il est libéré de ses obligations à la cour. En 1642, il est nommé organiste de la cathédrale de Strasbourg, puis, parallèlement, organiste de l'université en 1648 et “Musikdirektor” de Strasbourg.

    En 1652, il reprend le poste d'organiste à la collégiale de Stuttgart occupé quelques années plus tôt par son père. Il espère également obtenir la charge de compositeur à la cour, mais c'est finalement son rival, Samuel Capricornus, qui l'obtient. Commence alors une longue période de conflit entre les deux compositeurs, chacun dénonçant de grossières erreurs dans les compositions de l'autre !

    Philipp Friedrich Böddecker décède à Stuttgart le 8 octobre 1683.